Trump le traître d'une tragédie planétaire
Trump en définitive la parfaite incarnation de l'Amérique éternelle
Trump le traître d'une tragédie planétaire
Trump est en définitive la parfaite incarnation de l’Amérique éternelle. Il se sert de ses alliés pour parvenir à ses fins puis s’en débarrasse sans honte. L’Amérique a toujours su profiter des opportunités tragiques. Elle entre dans la Grande Guerre en 1917 apportant avec elle la grippe espagnole. Elle débarque en Europe en 1944 pour empêcher les Soviétiques de s’emparer de l’Europe. Elle abandonne ses alliés vietnamiens. Elle laisse l’Afghanistan aux talibans et tourne le dos aux Kurdes qui ont assumé la plus grande partie des combats contre Daech. Aujourd’hui, elle s’allie à Poutine et condamne l’Ukraine à une défaite catastrophique pour ce pays, mais aussi pour l’Europe.
Une ploutocratie mercantile
La façon dont Trump a traité le président ukrainien devant les caméras de télévision démontre qu’il ne fait pas la différence entre des méthodes mercantiles de voyou et la diplomatie. Et son vice-président Vance qui ne cache pas ses sympathies pour le fascisme historique. Trump et sa clique ajoutent cependant à l’idéologie décomplexée du droit du plus fort celle du mercantilisme. Il serait acceptable moralement que les USA défendent leurs droits avec intelligence. Après tout, le capitalisme n’est rien d’autre que l’histoire de l’offre et de la demande afin d’obtenir un maximum de profit. Tout se vend, tout s’achète. Mais au moins les traités et les accords internationaux avaient-ils tenté d’habiller tout cela de règles applicables par tous. Seules les dictatures foulaient aux pieds les conventions. Trump se comporte comme un maquignon planétaire. Il place la barre très haut pour ensuite accepter un prix plus modeste. Et tant pis si cela favorise les régimes sans liberté.
Couper la branche sur laquelle il est assis
Le capitalisme et sa modernité libérale impliquent la libre circulation des marchandises. La planète tout entière est devenue un vaste marché qui propose aux consommateurs des produits concurrentiels. Pour aider l’homme à désirer tel ou tel produit, on le matraque de publicités, on le harponne via la communication. La fluidité de la circulation implique une concurrence sauvage dont on sait par avance que beaucoup périront en cours de route. Or Trump vient de grandement fausser les règles de ce jeu impitoyable. En imposant des taxes exorbitantes au Mexique, au Canada, à la Chine et à l’Europe, il prend le risque de mesures de rétorsion identiques de la part de ses victimes. Or aujourd’hui, les produits à forte valeur ajoutée n’ont plus de patrie. Apple par exemple produit en grande partie en Chine parce que la main d’œuvre y est relativement bon marché. En figeant le marché, Trump scie la branche sur laquelle l’impérialisme américain est assis. Que lui reste-t-il désormais sinon de faire fonctionner la machine à billets et de créer en masse un dollar dévalué ? Or il cherche aussi à obliger l’euro et le yuan à augmenter de valeur de façon à pouvoir écouler la production étatsunienne à moindre coût. En lâchant l’Ukraine, Trump espère diviser ses adversaires et parvenir à recréer une surpuissance économique et financière au détriment du reste du monde.
L’Ukraine c’est l’Europe, c’est nous
Il aurait été préférable que la Russie s’inscrive dans la dynamique européenne, car elle est indubitablement de culture européenne. Les États-Unis ont joué la carte ukrainienne pour tenter de cerner cet immense pays grâce à l’OTAN. Cela a provoqué l’invasion de l’Ukraine. Nous en sommes désormais là et il ne sert à rien de regretter le passé. Aujourd’hui, la Russie et les États-Unis font front commun contre nous. C’est l’Europe qui est menacée par l’inévitable expansionnisme russe favorisé par sa complicité avec la Russie de Poutine. Il y a donc une menace existentielle sur notre culture, notre civilisation et notre économie. Les États-Unis jouent la même carte qu’en 1939 Hitler avec Staline. Vouloir ignorer cette sombre réalité, c’est mettre sa tête sous les coussins. La sagesse politique exige qu’on se prépare au pire. Il y aura bien sûr les pacifistes qui bêleront après une paix à n’importe quel prix. L’expérience nous a montré qu’en définitive les conséquences d’une telle attitude a toujours des conséquences dramatiques. Nous devons nous en convaincre : l’Ukraine, c’est l’Europe, c’est nous. Pour des raisons différentes, l’extrême droite et une partie de l’extrême gauche jouent la carte objective ou subjective du trumpisme. Un jour, l’histoire les couvrira de honte.
Tenir bon avec courage et détermination
Dans un pareil contexte, le président Macron a la parole juste. L’Europe a le devoir pour elle-même, ses citoyens et les générations futures de se préparer à un conflit majeur en espérant que celui-ci n’arrivera jamais. Quant à Trump le traître, il va bientôt savoir que sa gestion du conflit ukrainien va in fine faire le jeu des Chinois qui ne tarderont pas à lancer une offensive sur Taiwan sans que personne n’ait vraiment les moyens de vraiment réagir sans provoquer une déflagration mondiale.
GXC
illustration D.R