Catalunya : pas d'ingérence russe !
Une enquête pour haute trahison ciblait Carles Puigdemont dans le cadre d'une présomption d ingérence russe......
Catalunya : pas d’ingérence russe !
Une enquête pour haute trahison ciblait Carles Puigdemont dans le cadre d’une présomption d’ingérence russe lors de la tentative de proclamation d’indépendance de la Catalogne en octobre 2017. Le Tribunal suprême, la plus haute juridiction espagnole, a classé sans suite.
Carles Puigdemont, leader indépendantiste catalan, et alors président de la Generalitat de Catalunya, avait-il accepté un soutien russe au referendum unilatéral d’autodétermination et à la tentative de proclamation d’indépendance de la Catalogne d’octobre 2017 ? La Russie avait-elle voulu déstabiliser l’Espagne en soutenant en sous-main des indépendantistes catalans ? Ces deux questions qui restaient pendantes portaient politiquement préjudice aussi bien à Carles Puigdemont, qu’à son parti (Junts per Catalunya) et à la cause indépendantiste. En effet, Carles Puigdemont, exilé en Belgique depuis sept ans, était visé par une enquête qui cherchait à déterminer s’il avait tenté d’obtenir, en échange de « contreparties » financières, le soutien diplomatique de la Russie dans le processus d’octobre 2017 qui devait mener à l’indépendance de la Catalogne. Pourtant peu encline à l’indulgence envers les nationalismes catalan ou basque, la justice espagnole a répondu définitivement non aux deux questions. Dans un communiqué en date du 13 février dernier, la chambre pénale du Tribunal suprême, la plus haute juridiction espagnole, a décidé de classer le dossier concernant « la présumée ingérence russe dans le processus indépendantiste de la Catalogne ». Il a donc donc été mis fin à sept ans de dénigrement et d’investigations. En effet, tout avait commencé en 2017. Un juge espagnol avait ouvert une information pour savoir si des pays ou des intérêts économiques étrangers avaient soutenu l’initiative des indépendantistes catalans, et plus particulièrement Carles Puigdemont et le gouvernement autonome catalan, dans leur tentative d’imposer unilatéralement l’indépendance de la Catalogne à la suite d’un referendum d’autodétermination rejeté et réprimé par l’Espagne. Ses soupçons s’étaient concentrés sur l’hypothèse d’un soutien russe. Les investigations, menées avec diligence et minuties, n’ont débouché sur rien. Un tribunal inférieur a d’ailleurs invalidé les bases de l’enquête, jugeant les démarches initiales irrecevables. Mais il a fallu sept ans pour le Tribunal suprême, en accord avec son Parquet, finisse par décider un classement.
Impact politique en Catalogne et en Espagne
Le classement ne met pas seulement fin à une enquête. Il a un impact politique en Catalogne. Pour beaucoup de Catalans, il représente une reconnaissance non formulée mais bien réelle que, durant sept ans, les autorités espagnoles ont persisté à vouloir salir et discréditer Carles Puigdemont et le nationalisme indépendantiste en usant d’une accusation farfelue. Bien entendu, cela bénéficie politiquement et en terme d’image à Carles Puigdemont et à son parti Junts Per Catalunya. Le classement a aussi un impact politique à l’échelle de l’Espagne. En effet, il donne du grain a moudre à la droite et à l’extrême-droite du pays qui affirment que la loi d'amnistie dont ont bénéficié l’été dernier les indépendantistes catalans est « inconstitutionnelle, et que cette loi représente le prix que le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez a payé pour être reconduit au pouvoir car, étant minoritaire au Parlement espagnol, il a impérativement besoin des votes en sa faveur des parlementaires des partis indépendantistes catalans, et notamment de ceux des sept députés de Junts per Catalunya. Carles Puigdemont n’en n’a cependant pas fini avec la Justice et ne peut en conséquence retourner en Catalogne. En effet, il reste sous le coup d’un mandat d’arrêt car un magistrat du Tribunal suprême a estimé que des charges de détournement de fonds à l’encontre du leader indépendatiste (une utilisation d’argent public pour l’organisation du referendum autodétermination qu’interdisait le gouvernement espagnol), l’excluent du bénéfice de la loi d’amnistie. Selon ce magistrat, « les comportements » de Carles Puigdemont et de deux autres indépendantistes « correspondent pleinement aux deux exceptions que prévoit la loi » en ce qui concerne le délit de détournement de fonds car ils relèveraient notamment d’une intention d’obtenir « un bénéfice personnel ». Carles Puigdemont a fait appel. Le Parquet de la Cour suprême a fait de même car il considère que l’amnistie « est applicable aux faits ». A suivre...
Alexandra Sereni
Crédit photo : Commons Wikipedia / Generalitat de Catalunya
Une enquête pour haute trahison ciblait Carles Puigdemont dans le cadre d’une présomption d’ingérence russe lors de la tentative de proclamation d’indépendance de la Catalogne en octobre 2017. Le Tribunal suprême, la plus haute juridiction espagnole, a classé sans suite.
Carles Puigdemont, leader indépendantiste catalan, et alors président de la Generalitat de Catalunya, avait-il accepté un soutien russe au referendum unilatéral d’autodétermination et à la tentative de proclamation d’indépendance de la Catalogne d’octobre 2017 ? La Russie avait-elle voulu déstabiliser l’Espagne en soutenant en sous-main des indépendantistes catalans ? Ces deux questions qui restaient pendantes portaient politiquement préjudice aussi bien à Carles Puigdemont, qu’à son parti (Junts per Catalunya) et à la cause indépendantiste. En effet, Carles Puigdemont, exilé en Belgique depuis sept ans, était visé par une enquête qui cherchait à déterminer s’il avait tenté d’obtenir, en échange de « contreparties » financières, le soutien diplomatique de la Russie dans le processus d’octobre 2017 qui devait mener à l’indépendance de la Catalogne. Pourtant peu encline à l’indulgence envers les nationalismes catalan ou basque, la justice espagnole a répondu définitivement non aux deux questions. Dans un communiqué en date du 13 février dernier, la chambre pénale du Tribunal suprême, la plus haute juridiction espagnole, a décidé de classer le dossier concernant « la présumée ingérence russe dans le processus indépendantiste de la Catalogne ». Il a donc donc été mis fin à sept ans de dénigrement et d’investigations. En effet, tout avait commencé en 2017. Un juge espagnol avait ouvert une information pour savoir si des pays ou des intérêts économiques étrangers avaient soutenu l’initiative des indépendantistes catalans, et plus particulièrement Carles Puigdemont et le gouvernement autonome catalan, dans leur tentative d’imposer unilatéralement l’indépendance de la Catalogne à la suite d’un referendum d’autodétermination rejeté et réprimé par l’Espagne. Ses soupçons s’étaient concentrés sur l’hypothèse d’un soutien russe. Les investigations, menées avec diligence et minuties, n’ont débouché sur rien. Un tribunal inférieur a d’ailleurs invalidé les bases de l’enquête, jugeant les démarches initiales irrecevables. Mais il a fallu sept ans pour le Tribunal suprême, en accord avec son Parquet, finisse par décider un classement.
Impact politique en Catalogne et en Espagne
Le classement ne met pas seulement fin à une enquête. Il a un impact politique en Catalogne. Pour beaucoup de Catalans, il représente une reconnaissance non formulée mais bien réelle que, durant sept ans, les autorités espagnoles ont persisté à vouloir salir et discréditer Carles Puigdemont et le nationalisme indépendantiste en usant d’une accusation farfelue. Bien entendu, cela bénéficie politiquement et en terme d’image à Carles Puigdemont et à son parti Junts Per Catalunya. Le classement a aussi un impact politique à l’échelle de l’Espagne. En effet, il donne du grain a moudre à la droite et à l’extrême-droite du pays qui affirment que la loi d'amnistie dont ont bénéficié l’été dernier les indépendantistes catalans est « inconstitutionnelle, et que cette loi représente le prix que le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez a payé pour être reconduit au pouvoir car, étant minoritaire au Parlement espagnol, il a impérativement besoin des votes en sa faveur des parlementaires des partis indépendantistes catalans, et notamment de ceux des sept députés de Junts per Catalunya. Carles Puigdemont n’en n’a cependant pas fini avec la Justice et ne peut en conséquence retourner en Catalogne. En effet, il reste sous le coup d’un mandat d’arrêt car un magistrat du Tribunal suprême a estimé que des charges de détournement de fonds à l’encontre du leader indépendatiste (une utilisation d’argent public pour l’organisation du referendum autodétermination qu’interdisait le gouvernement espagnol), l’excluent du bénéfice de la loi d’amnistie. Selon ce magistrat, « les comportements » de Carles Puigdemont et de deux autres indépendantistes « correspondent pleinement aux deux exceptions que prévoit la loi » en ce qui concerne le délit de détournement de fonds car ils relèveraient notamment d’une intention d’obtenir « un bénéfice personnel ». Carles Puigdemont a fait appel. Le Parquet de la Cour suprême a fait de même car il considère que l’amnistie « est applicable aux faits ». A suivre...
Alexandra Sereni
Crédit photo : Commons Wikipedia / Generalitat de Catalunya