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L'aprés COVID n 'a pas été une période facile

Centre culturel « Anima »
Espoir et incertitudes



En trente ans de présence sur la Plaine Orientale le Centre culturel « Anima » rayonne sur cinq intercommunalités, surtout celle du Fium’Orbu – Castellu et celle de Prunelli di Fium’Orbu. Certes l’après Covid n’a pas été une période facile et il a fallu qu’ « Anima » retrouve peu à peu son audience, ce qui est fait. Avec l’ouverture, fin 2025, de L’Ecole des Arts à Prunelli l’avenir est porteur de jours heureux. Bémol, le ciel des financements publics risque de s’assombrir pour tous les acteurs culturels de l’île. Venu le temps des restrictions ? En Plaine Orientale comme ailleurs on s’interroge.




L’état des lieux du Centre culturel offre envers et contre tout d’indéniables atouts. Son école de musique est son activité phare, qui attire beaucoup d’enfants et de jeunes. Ils viennent y prendre des cours d’instruments (guitare classique, guitare moderne, violon, violoncelle, batterie, clarinette) et suivre des ateliers de pratique collective (musique moderne, ateliers vent, chant adultes et enfants, chant polyphonique). A souligner qu’« Anima » est l’un des cinq pôles territoriaux de formation initiale à la pratique artistique de Corse dont l’intérêt est de permettre aux élèves d’intégrer le Conservatoire Henri Tomasi en fin de leur parcoursmusical.

Le Centre « Anima » avec son dispositif « Grandir en musique » déploie des interventions en milieu scolaire destinées aux maternelles et aux primaires dirigées par une intervenante diplômée de l’université. Pour 2023 – 2024 six écoles, 26 classes, 516 élèves ont été touchés. Ce bilan est passé à 39 classes cette année.

Autre projet ciblant des écoliers, « La musique C’est classe » adapté de l’Orchestre à l’école. Il comprend deux classes des établissements de Solenza et Travu. Se déroulant hors temps scolaire il est axé sur l’apprentissage musical de chant accompagné. Les instruments sont mis gratuitement à la disposition des enfants.

« Anima » organise encore des séances de spectacles vivants ou de cinéma ainsi que des interventions artistiques et pédagogiques dans les écoles et ce depuis 2013. En 2023 – 2024 ces actions ont concerné 3033 élèves de dix communes. A signaler « Leghje e cumedia » consistant en un appel à projet de la CdC pour la création d’un théâtre jeune public en langue corse. Les compagnies sélectionnées ont pu être accueillies en résidences d’artistes dans le Centre culturel. Elles ont restitué le fruit de leur travail dans les locaux de la Plaine Orientale et l’ont ensuite tourné dans différents endroits. « Anima » est en outre labellisé « Sceni » de l’île par la Collectivité de Corse. Pour la saison 2023 – 2024, 5605 spectateurs ont été attirés par la programmation du Centre.

Crainte de l’équipe d’ « Anima » ? Elle redoute que les difficultés économiques de la période entravent le développement du Centre. Souhait ? Pouvoir se projeter dans le futur proche et lointain et bénéficier d’une sérénité indispensable à un fonctionnement harmonieux.

Michèle Acquaviva-Pache

Les quatre autres pôles territoriaux de formation initiale à la pratique artistique de Corse sont : Le Cacel de Porto Vecchio, Scola in festa de Folelli, Una Volta de Bastia, Timpanu de Calvi.



Refonte de l’équipe dirigeante

Olivier Van Der Beken, fondateur d’ « Anima » a mis e lace sa relève qui se fait progressivement. Catherine Asencio prend la direction pédagogique du Centre. Lydie Carrotteen devient secrétaire. Pauline Moynault, nouvelle directrice administrative et financière,arrive de l’Université de Corse où elle a assumé les relations internationales de cette institution universitaire. Anciennement animatrice d’évènements culturels et artistiques la jeune femme est ravie de revenir à ses premières amours.

                 

Entretien avec Pauline Moynault, directrice.



Une certaine et même une inquiétude certaine règne dans le monde culturel corse à la suite de l’annonce d’une baisse de subventions de la Collectivité de Corse. Qu’en est-il ? Allez-vous être concernés ?

« Anima » est signataire du communiqué diffusé par l’ensemble des acteurs de la cuture. Il insiste sur nos inquiétudes à tous face à une situation problématique. Mais pour l’instant tant que les arbitrages ne sont pas faits, on est dans le vague, et ça c’est déjà très préoccupant… Quelle sera cette baisse, qui frappera-t-elle ? On l’ignore ! Au sujet d’ « Anima » nous ne sommes sûrs que d’une chose : notre pôle territorial de formation initial à la pratique artistique devrait être épargné… pour cette année. Qu’en sera-t-il en 2026 ? On ne sait pas…



Le changement de conseiller(ère) à la culture a-t-il un impact sur vos préoccupations ?

Là encore, on est dans le flou ! En tous cas la personne nommée à ce poste on ne la connait pas. Sera-t-elle réceptive à nos actions. Combien faudra-t-il de temps pour tisser des liens avec elle ?



Etes-vous certains de ne pas faire les frais d’une manière ou d’une autre de cette réduction de subventions à la culture ?

Pour cette année en cours on est plutôt rassuré. Pour après ? On ne dispose pas d’informations Cette diminution de subventions sera-t-elle limitée à 2025 ? Sur ce point on attend aussi la réaction de la personne, qui sera aux manettes de la culture. Bref, on est confronté à une addition de mystères !



Quelle conséquence aurait néanmoins cette baisse sur vos finances si jamais… Auriez-vous pu la prévoir ?

Pour ce qui ressort du label « Sceni » accordé par la Collectivité de Corse on bénéficie du plafond des financements prévus. Mais il est question de revoir, de modifier le règlement des aides !... Alors on se demande quels dispositifs vont être appliqués. En prévision de problèmes nous avons toutefois allégé notre programmation 2025. En 2023, déjà nous avons dû augmenter légèrement nos tarifs et diminué de 12% le volume de nos enseignements.



L’ouverture prochaine de l’Ecole des Arts à Prunelli ne risque-t-elle pas d’être compromise alors que cet équipement est attendu depuis longtemps dans la microrégion ?

Le contexte actuel n’empêchera pas l’ouverture de l’Ecole des Arts. Il faut rappeler que cette structure disposera d’un auditorium de 81 places pour la programmation des spectacles vivants. Il y aura des salles pour les cours de formation artistique. Nous pourrons donc emménager dans des locaux plus adaptés, mais le loyer sera plus élevé. Si le financement ne suit pas, cela pourrait devenir un problème pour nous.



Vous parlez de travailler en partenariat avec les acteurs présents de terrain. Pouvez-vous préciser ?

Cela signifie : les collectivités locales, les structures artistiques, les lycées, les collèges, les écoles afin d’avoir un rayonnement de Folelli à Solenzara… ce qui est déjà amorcé mais qu’il faut amplifier.



La situation économique de la Plaine Orientale, qui n’est pas vraiment au beau fixe,n’est-elle pas un handicap supplémentaire ?

Evidemment… Nous voulons nous adresser à tout le monde, pour atteindre cet objectif nous prenons en compte le quotient familial de nos adhérents, nous pratiquons un tarif jeune, nous offrons la gratuité à partir à la quatrième personne d’une même famille, nous faisons des cartes d’abonnement…



Quels avantages devraient vous apporter l’ouverture de l’Ecole des Arts ?

Cette Ecole des Arts potée par la communauté de communes de Fium’Orbu – Castellu va faire de nous des locataires permanents. Nous occuperons la plus grande partie des locaux. Le restant doit être affecté à des associations comme « Aïo » ou « I Stronchaghjetta ». Des salles seront adaptées aux pratiques artistiques des musiques amplifiées et des musiques classiques. Nous allons disposer de plus d’espaces à l’intérieur ; à l’extérieur nous aurons des parkings ce qui nous faisaient cruellement défaut jusqu’à présent. Localisés à côté de la cité scolaire du Fium’Orbu cela facilitera la fréquentation des élèves et nous serons près de la médiathèqueautre commodité pour eux.



L’Ecole des Arts va-t-elle recruter du personnel. Quel va être votre fonctionnement ?

Voilà deux interrogations auxquelles nous ne pouvons répondre en détails aujourd’hui !



Vous évoquez une augmentation de votre loyer. Comment allez-vous faire face ?

Notre loyer va passer à 10 000 euros par an. Ce coût supplémentaire peut entrainer une diminution de nos activités alors que nous avons en tête de les augmenter ! Nous espérons que les communes, qui ont toujours été à nos côtés, nous aiderons…

Propos recueillis par M.A.P
Photo : DR d'Anim













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