La terrible solitude des Arméniens dans le Caucase
La défaite arménienne devant l'armée azérie signe une nouvelle avancée de la déchristianisation sous les efforts conjugués des nazislamistes de Daech ....
La défaite arménienne devant l’armée azérie signe une nouvelle avancée de la déchristianisation sous les efforts conjugués des nazislamistes de Daech et de la Turquie des Frères musulmans.
Or la France est bien seule à défendre l’Arménie dans une Europe tétanisée par le risque d’accusation d’islamophobie et dans un monde majoritairement religieux incapable de comprendre le concept de laïcité. Mais la défaite arménienne est aussi le résultat d’un équilibre entre Russie et Turquie.
L’expansionnisme ottoman
Le président turc Recep Tayyip Erdogan veut reconstruire un califat et ne cache plus sa stratégie expansionniste pour faire renaître de ses cendres l’Empire ottoman. Son offensive s’est non seulement déroulée dans le Caucase et plus précisément au Haut-Karabakh, mais aussi en Syrie, en Libye, à Chypre, en mer Égée.
Il y a fort à parier que s’il remporte des victoires dans ces lieux il attaquera directement ou indirectement en Irak ou au Liban qui furent autrefois possessions ottomanes. Et force est de reconnaître qu’aujourd’hui la seule force capable de freiner ses appétits est la Russie de Poutine.
Le martyre des Arméniens
Un million et demi d’Arméniens furent massacrés entre 1915 et 1918 en même temps qu’un autre million et demi de chrétiens syriaques. C’est pour éviter la répétition de ce désastre que 150 000 Arméniens du Haut-Karabakh, appelé Artsakh par les habitants du lieu, fuient en brûlant leurs maisons afin qu’elles ne tombent pas entre les mains des Azéris.
Cette enclave avait été rattachée en 1921 par la toute jeune Union soviétique, en fin de guerre civile, à de l’Azerbaïdjan, bien qu’elle fût habitée par des Arméniens comme en témoignent les innombrables églises chrétiennes. La guerre avait éclaté entre Arméniens et Azéris entre 1988 et 1994 provoquant la mort de 30 000 personnes et l’Artsakh était revenu à l’Arménie à laquelle il était géographiquement relié grâce au corridor de Latchin.
L’Arménie a combattu avec les moyens du bord quand les Azéris bénéficiaient d’un armement ultramoderne acheté à la Russie et à Israël et d’un soutien militaire de la Turquie. Les drones israéliens et les TB2 turcs ont provoqué des dégâts considérables tandis que 1500 mercenaires islamistes syriens payés par la Turquie, rejoignaient les rangs azéris.
La solitude arménienne
La France seule a moralement soutenu les Arméniens, par la voix du président Macron. Ce qui a valu à ce dernier d’être insulté par le président islamiste Recep Tayyip Erdogan qui lui a conseillé de faire vérifier sa santé mentale pour avoir fustigé le « séparatisme islamiste » en France.
L’impuissance européenne a largement contribué à la défaite arménienne. Le président Nikol Pachinyan avait estimé que « la communauté internationale avait choix de permettre ou pas la formation d’un nouvel Hitler de l’Asie Mineure ». Elle l’a permis.
Ce qui se joue sur cette partie du Caucase n’est pas du tout « une simple question de territoire ou de religion » a indiqué la vice-présidente du Parlement arménien Lena Nazaryan mais « une question de vie ou de mort pour nous, mais aussi pour vous. C’est un autre système de valeurs, le combat d’une démocratie contre une dictature. Et si Erdogan gagne où s’arrêtera-t-il ? ». Le monde occidental a lâché l’Arménie après avoir sacrifié les héroïques combattants kurdes en Syrie.
Une semi-victoire des Russes, une semi-victoire des Turcs
Le cessez-le-feu, imposé aux deux parties par Poutine, peut être analysé de plusieurs manières.
La première est que le nouveau tsar de la fédération russe ne veut pas de guerres à ses frontières et moins encore sur un territoire qui a fait partie de l’Union soviétique.
La seconde manière est de comprendre que Poutine veut lui aussi recréer l’empire tsariste d’autrefois qui s’opposa maintes et maintes fois à l’Empire ottoman, défait en 1919.
Le cessez-le-feu est donc une manière d’occuper militairement l’enclave remportée par les Azéris avec 3000 soldats russes qui éventuellement pourront faire bloquer Erdogan. Le jeu est donc figé.
Pour l’instant. Mais il ne fait aucun doute que les lignes vont bouger. En montrant son impuissance, l’Europe favorise une fois encore la création d’un monde intermédiaire entre le vieux continent et l’Asie, une Eurasie qui deviendra une plaque tournante essentielle lorsqu’existeront les routes de la soie, parcourant le monde depuis la Chine jusqu’aux confins de l’Europe.
L’Europe, par son impuissance, contribue au déclin occidental.
GXC
Or la France est bien seule à défendre l’Arménie dans une Europe tétanisée par le risque d’accusation d’islamophobie et dans un monde majoritairement religieux incapable de comprendre le concept de laïcité. Mais la défaite arménienne est aussi le résultat d’un équilibre entre Russie et Turquie.
L’expansionnisme ottoman
Le président turc Recep Tayyip Erdogan veut reconstruire un califat et ne cache plus sa stratégie expansionniste pour faire renaître de ses cendres l’Empire ottoman. Son offensive s’est non seulement déroulée dans le Caucase et plus précisément au Haut-Karabakh, mais aussi en Syrie, en Libye, à Chypre, en mer Égée.
Il y a fort à parier que s’il remporte des victoires dans ces lieux il attaquera directement ou indirectement en Irak ou au Liban qui furent autrefois possessions ottomanes. Et force est de reconnaître qu’aujourd’hui la seule force capable de freiner ses appétits est la Russie de Poutine.
Le martyre des Arméniens
Un million et demi d’Arméniens furent massacrés entre 1915 et 1918 en même temps qu’un autre million et demi de chrétiens syriaques. C’est pour éviter la répétition de ce désastre que 150 000 Arméniens du Haut-Karabakh, appelé Artsakh par les habitants du lieu, fuient en brûlant leurs maisons afin qu’elles ne tombent pas entre les mains des Azéris.
Cette enclave avait été rattachée en 1921 par la toute jeune Union soviétique, en fin de guerre civile, à de l’Azerbaïdjan, bien qu’elle fût habitée par des Arméniens comme en témoignent les innombrables églises chrétiennes. La guerre avait éclaté entre Arméniens et Azéris entre 1988 et 1994 provoquant la mort de 30 000 personnes et l’Artsakh était revenu à l’Arménie à laquelle il était géographiquement relié grâce au corridor de Latchin.
L’Arménie a combattu avec les moyens du bord quand les Azéris bénéficiaient d’un armement ultramoderne acheté à la Russie et à Israël et d’un soutien militaire de la Turquie. Les drones israéliens et les TB2 turcs ont provoqué des dégâts considérables tandis que 1500 mercenaires islamistes syriens payés par la Turquie, rejoignaient les rangs azéris.
La solitude arménienne
La France seule a moralement soutenu les Arméniens, par la voix du président Macron. Ce qui a valu à ce dernier d’être insulté par le président islamiste Recep Tayyip Erdogan qui lui a conseillé de faire vérifier sa santé mentale pour avoir fustigé le « séparatisme islamiste » en France.
L’impuissance européenne a largement contribué à la défaite arménienne. Le président Nikol Pachinyan avait estimé que « la communauté internationale avait choix de permettre ou pas la formation d’un nouvel Hitler de l’Asie Mineure ». Elle l’a permis.
Ce qui se joue sur cette partie du Caucase n’est pas du tout « une simple question de territoire ou de religion » a indiqué la vice-présidente du Parlement arménien Lena Nazaryan mais « une question de vie ou de mort pour nous, mais aussi pour vous. C’est un autre système de valeurs, le combat d’une démocratie contre une dictature. Et si Erdogan gagne où s’arrêtera-t-il ? ». Le monde occidental a lâché l’Arménie après avoir sacrifié les héroïques combattants kurdes en Syrie.
Une semi-victoire des Russes, une semi-victoire des Turcs
Le cessez-le-feu, imposé aux deux parties par Poutine, peut être analysé de plusieurs manières.
La première est que le nouveau tsar de la fédération russe ne veut pas de guerres à ses frontières et moins encore sur un territoire qui a fait partie de l’Union soviétique.
La seconde manière est de comprendre que Poutine veut lui aussi recréer l’empire tsariste d’autrefois qui s’opposa maintes et maintes fois à l’Empire ottoman, défait en 1919.
Le cessez-le-feu est donc une manière d’occuper militairement l’enclave remportée par les Azéris avec 3000 soldats russes qui éventuellement pourront faire bloquer Erdogan. Le jeu est donc figé.
Pour l’instant. Mais il ne fait aucun doute que les lignes vont bouger. En montrant son impuissance, l’Europe favorise une fois encore la création d’un monde intermédiaire entre le vieux continent et l’Asie, une Eurasie qui deviendra une plaque tournante essentielle lorsqu’existeront les routes de la soie, parcourant le monde depuis la Chine jusqu’aux confins de l’Europe.
L’Europe, par son impuissance, contribue au déclin occidental.
GXC