Sida, la lutte continue
A force de ne penser qu'au Cobvid-19 , le vide se fait autour de toutes les autres maladies.
Sida, la lutte continue
À force de ne penser qu’au Covid-19, le vide se fait autour de toutes les autres maladies.
Le 1er décembre, c’était la journée mondiale du sida. En France, le virus est chaque année responsable de plusieurs centaines de décès.
Mais plus de 35 ans après sa découverte, le grand public semble de moins en moins sensibilisé à la maladie et ses dangers.
Épidémie toujours active
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), fin juin 2020, 26 millions de personnes avaient accès à la thérapie antirétrovirale. En 2019, 38 millions de personnes vivaient avec le VIH. Environ 7,1 millions de personnes ne savaient pas qu’ils vivaient avec le VIH. En 2018, en France, 6.200 personnes ont été dépistées séropositives VIH. Ce nombre est légèrement en deçà de l'année précédente, (-7%).
On estime aujourd'hui que plus de 25.000 personnes sont séropositives en France et l'ignorent.
Le dépistage est l’une des composantes clés de la réponse face au VIH. Sans dépistage, pas d’accès au traitement, pas de qualité de vie soutenue pour les personnes vivant avec le VIH, et pas de prévention de la transmission grâce aux traitements.
Reléguée au second plan
Les données montrent que l’augmentation de l’activité de dépistage du VIH, observée depuis plusieurs années, s’est poursuivie en 2019. Mais en 2020, la pandémie Covid-19 a mis un sérieux coup de frein à cet élan. Une diminution du nombre de dépistages de près de 60 % a été observée entre février et avril 2020, faisant craindre une recrudescence de la maladie en 2021. Un quart des découvertes de séropositivité (26 %) déclarées entre janvier 2019 et septembre 2020 sont des diagnostics à un stade avancé de l'infection.
En Corse, le nombre de personnes ayant découvert leur séropositivité en 2018 était de 24 par million d'habitants (inférieur aux taux observés en France entière). En 2019-2020, 21 % des découvertes de séropositivité sont des diagnostics précoces, contre 24 % en 2017-2018. D’un autre côté, 26 % sont des diagnostics à un stade avancé de l’infection contre 25 % en 2017-2018.
Selon les estimations de l'ECDC (Centre européen de prévention et de contrôle des maladies), il s'écoule en moyenne trois ans entre le moment de l'infection par le VIH et le diagnostic. Trois années pendant lesquelles les personnes séropositives ne reçoivent pas de traitement et pendant lesquelles elles peuvent transmettre le VIH sans le savoir.
Le diagnostic précoce du VIH est important, car il permet une liaison plus rapide avec les soins et le traitement antirétroviral. Une personne séropositive sous traitement antirétroviral présentant une charge virale indétectable depuis plus de 6 mois et qui bénéficie d’un suivi clinique régulier et global (soutien à l’observance, détection et traitement des IST) ne transmet pas le VIH.
Vivre avec le VIH
La nouvelle campagne de Santé publique France incite à lutter contre les discriminations liées à la séropositivité au VIH.
Aujourd'hui, avec les traitements, une personne séropositive peut vivre en bonne santé, vivre pleinement sa sexualité sans transmettre le VIH et avoir des enfants. À condition d’être dépistée.
Le vrai problème de cette maladie est de souffrir d’un manque de visibilité ; les gens sont donc mal informés sur la maladie, tant sur les modes de transmission que sur les méthodes de dépistage. Peu sont ceux qui savent que des autotests sont disponibles en pharmacie, ou encore des TROD (test rapide d'orientation diagnostique), qui dispensent des résultats en 30 minutes. Avoir des rapports à risque peut arriver à tout le monde et à tout âge. Il est possible de se faire dépister rapidement et aussi de suivre immédiatement après une trithérapie préventive, le TPE (traitement post-exposition).
Rappelons que l’un des objectifs de développement durable est de mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030.
La détection du VIH seulement des années après l'infection est l'une des raisons de la transmission continue en Europe. Un cas de sida sur quatre est survenu longtemps après le diagnostic du VIH, indiquant un lien insuffisant avec les soins du VIH, l'accès au traitement antirétroviral et le soutien à l'observance. Un diagnostic tardif suggère des problèmes persistants d'accès et de recours au dépistage du VIH et au conseil dans de nombreux pays européens, France comprise. Pourtant, les moyens sont estimés suffisants en France pour éradiquer l’épidémie.
Maria Mariana
À force de ne penser qu’au Covid-19, le vide se fait autour de toutes les autres maladies.
Le 1er décembre, c’était la journée mondiale du sida. En France, le virus est chaque année responsable de plusieurs centaines de décès.
Mais plus de 35 ans après sa découverte, le grand public semble de moins en moins sensibilisé à la maladie et ses dangers.
Épidémie toujours active
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), fin juin 2020, 26 millions de personnes avaient accès à la thérapie antirétrovirale. En 2019, 38 millions de personnes vivaient avec le VIH. Environ 7,1 millions de personnes ne savaient pas qu’ils vivaient avec le VIH. En 2018, en France, 6.200 personnes ont été dépistées séropositives VIH. Ce nombre est légèrement en deçà de l'année précédente, (-7%).
On estime aujourd'hui que plus de 25.000 personnes sont séropositives en France et l'ignorent.
Le dépistage est l’une des composantes clés de la réponse face au VIH. Sans dépistage, pas d’accès au traitement, pas de qualité de vie soutenue pour les personnes vivant avec le VIH, et pas de prévention de la transmission grâce aux traitements.
Reléguée au second plan
Les données montrent que l’augmentation de l’activité de dépistage du VIH, observée depuis plusieurs années, s’est poursuivie en 2019. Mais en 2020, la pandémie Covid-19 a mis un sérieux coup de frein à cet élan. Une diminution du nombre de dépistages de près de 60 % a été observée entre février et avril 2020, faisant craindre une recrudescence de la maladie en 2021. Un quart des découvertes de séropositivité (26 %) déclarées entre janvier 2019 et septembre 2020 sont des diagnostics à un stade avancé de l'infection.
En Corse, le nombre de personnes ayant découvert leur séropositivité en 2018 était de 24 par million d'habitants (inférieur aux taux observés en France entière). En 2019-2020, 21 % des découvertes de séropositivité sont des diagnostics précoces, contre 24 % en 2017-2018. D’un autre côté, 26 % sont des diagnostics à un stade avancé de l’infection contre 25 % en 2017-2018.
Selon les estimations de l'ECDC (Centre européen de prévention et de contrôle des maladies), il s'écoule en moyenne trois ans entre le moment de l'infection par le VIH et le diagnostic. Trois années pendant lesquelles les personnes séropositives ne reçoivent pas de traitement et pendant lesquelles elles peuvent transmettre le VIH sans le savoir.
Le diagnostic précoce du VIH est important, car il permet une liaison plus rapide avec les soins et le traitement antirétroviral. Une personne séropositive sous traitement antirétroviral présentant une charge virale indétectable depuis plus de 6 mois et qui bénéficie d’un suivi clinique régulier et global (soutien à l’observance, détection et traitement des IST) ne transmet pas le VIH.
Vivre avec le VIH
La nouvelle campagne de Santé publique France incite à lutter contre les discriminations liées à la séropositivité au VIH.
Aujourd'hui, avec les traitements, une personne séropositive peut vivre en bonne santé, vivre pleinement sa sexualité sans transmettre le VIH et avoir des enfants. À condition d’être dépistée.
Le vrai problème de cette maladie est de souffrir d’un manque de visibilité ; les gens sont donc mal informés sur la maladie, tant sur les modes de transmission que sur les méthodes de dépistage. Peu sont ceux qui savent que des autotests sont disponibles en pharmacie, ou encore des TROD (test rapide d'orientation diagnostique), qui dispensent des résultats en 30 minutes. Avoir des rapports à risque peut arriver à tout le monde et à tout âge. Il est possible de se faire dépister rapidement et aussi de suivre immédiatement après une trithérapie préventive, le TPE (traitement post-exposition).
Rappelons que l’un des objectifs de développement durable est de mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030.
La détection du VIH seulement des années après l'infection est l'une des raisons de la transmission continue en Europe. Un cas de sida sur quatre est survenu longtemps après le diagnostic du VIH, indiquant un lien insuffisant avec les soins du VIH, l'accès au traitement antirétroviral et le soutien à l'observance. Un diagnostic tardif suggère des problèmes persistants d'accès et de recours au dépistage du VIH et au conseil dans de nombreux pays européens, France comprise. Pourtant, les moyens sont estimés suffisants en France pour éradiquer l’épidémie.
Maria Mariana