Examen de conscience
Longtemps j'ai été persuadé que le mot de mafia était impropre à la situation corse. Je pensais que nous étions loin du régime de terreur imposées par les organisations criminelles en Sicile, en Calabre et désormais dans l'Italie entière.
Après la lecture des transcriptions d'écoute présentes dans l'ouvrage Vendetta les héritiers de la Brise de Mer (co écrit par Violette Lazard et Marion Galland) je suis obligé de reconnaître mon erreur et de revenir sur un épisode de mon existence : la grève de la faim à laquelle j'ai participé en 2012 par solidarité avec Guy Orsoni.
Une sous-estimation du degré de prégnance mafieuse en Corse
Les discussions entre les fils Guazzeli, Mariani et Michelosi mais surtout les échanges entre Jean-Luc Germani et Guy Orsoni démontrent sans aucun doute possible que la mainmise de la voyoucratie organisée sur l'économie corse est totale, indiscutable et impitoyable. Dès lors qu'un secteur est jugé rentable, les prédateurs se greffent dessus et, comme des tiques, commencent à sucer le sang des entreprises, des commerces, des travailleurs indépendants. Jean-Luc Germani indique qu'il a contacté l'entreprise italienne qui a travaillé sur l'hôpital d'Ajaccio. Il précise : ": « Ça fait un an que je n’ai pas assisté aux discussions. » Mais « on a discuté avec les Italiens ». « On envoie des… ils vont à la réunion, y a des nationalistes aussi, y a truc, ils ont mis, ils ont mis des, ce qui se passe… on a discuté un peu avec eux. Nous, ça nous gênait pas, nous du moment qu’on y était, eux, ils étaient intervenus quand on leur ramène quelque chose. » Et tout est l'avenant. Lui et Guy Orsoni élaborent des plans pour mettre la main sur le casino d'Ajaccio, la CCI. Ils parlent d'assassinat, de racket, de drogue. Un véritable festival. Ces vampires tapent à toutes les portes : les concessions automobiles, les boîtes de nuit… Ils empoisonnent la jeunesse insulaire sans remords. Ils volent l'argent du contribuable sans rougir. Et il y a certains nationalistes pour non seulement être complices mais demander à avoir leur part – mais est-ce vraiment nouveau ? La part de quoi sinon d'un patrimoine commun à tous les citoyens de cette île. Notre île donc entre les mains de bandes qui il faut bien le reconnaître ont tout d'une mafia indigène, avec ses chefs, ses ententes, ses soldats. Leur travail est celui des tiques. Rien de plus.
Oui j'ai eu tort…
Ces confidences, ces écoutes sont éclairantes à de nombreux titres. Elles sont très douloureuses, très humiliantes. En 2012, par amitié pour Alain Orsoni à qui je conserve mon amitié pleine et entière, j’avais publiquement déclaré ma solidarité et notre opposition à la JIRS alors qualifiée de « juridiction d’exception ». Il a bénéficié de l’appui de la Ligue des droits de l’homme, de personnages comme Leo Battesti ou Dumè Bianchi. C’est pourquoi aujourd’hui, je veux dire combien je regrette d’avoir pris la défense d’un pareil individu. Avec fourberie, il a trompé ses parents, les amis de ses parents et un tel comportement requièrent de notre part à tous un examen de conscience. Je sais pour l’avoir vécu combien il est souvent difficile dans notre île de séparer les sentiments et l’honnêteté morale. J’ai bien le sentiment que cet article va douloureusement atteindre mon ami Alain. Mais je ne peux me taire si je veux me regarder dans une glace. J’ai en horreur la voyoucratie et leurs méthodes qui s’apparentent à celles de gangs fascistes. La terreur qu’ils sèment grève les budgets et détruit aussi la démocratie de l’intérieur. Le combat contre cette engeance doit être impitoyable à tous égards. C’est pourquoi je dois également revenir sur le jugement que je portais sur la JIRS. On ne peut tout à la fois réclamer la fin de l’impunité, des résultats dans la guerre menée par les forces de l’ordre et leur refuser les armes nécessaires. Parler d’atteintes aux libertés c’est nier celles que font peser les voyous sur les citoyens. Il est impossible d’exiger de ces derniers de faire leur devoir en dénonçant les mafieux, de témoigner au risque de leur vie et faire preuve d’angélisme. Oui il faut des lois plus dures qui mettent fin à cette désespérante impunité dont bénéficient peu ou prou les parcittori. Lutter contre la mafia c’est comprendre que ça n’est plus la démocratie idéalisée qui en jeu mais tout simplement la survie d’une société vivable pour les plus faibles, pour les plus démunis et au bout du compte pour nous tous qui refusons le meurtre pour défense, la loi des bandes armées et l’avilissement de notre jeunesse dans le crime et la drogue.
Une sous-estimation du degré de prégnance mafieuse en Corse
Les discussions entre les fils Guazzeli, Mariani et Michelosi mais surtout les échanges entre Jean-Luc Germani et Guy Orsoni démontrent sans aucun doute possible que la mainmise de la voyoucratie organisée sur l'économie corse est totale, indiscutable et impitoyable. Dès lors qu'un secteur est jugé rentable, les prédateurs se greffent dessus et, comme des tiques, commencent à sucer le sang des entreprises, des commerces, des travailleurs indépendants. Jean-Luc Germani indique qu'il a contacté l'entreprise italienne qui a travaillé sur l'hôpital d'Ajaccio. Il précise : ": « Ça fait un an que je n’ai pas assisté aux discussions. » Mais « on a discuté avec les Italiens ». « On envoie des… ils vont à la réunion, y a des nationalistes aussi, y a truc, ils ont mis, ils ont mis des, ce qui se passe… on a discuté un peu avec eux. Nous, ça nous gênait pas, nous du moment qu’on y était, eux, ils étaient intervenus quand on leur ramène quelque chose. » Et tout est l'avenant. Lui et Guy Orsoni élaborent des plans pour mettre la main sur le casino d'Ajaccio, la CCI. Ils parlent d'assassinat, de racket, de drogue. Un véritable festival. Ces vampires tapent à toutes les portes : les concessions automobiles, les boîtes de nuit… Ils empoisonnent la jeunesse insulaire sans remords. Ils volent l'argent du contribuable sans rougir. Et il y a certains nationalistes pour non seulement être complices mais demander à avoir leur part – mais est-ce vraiment nouveau ? La part de quoi sinon d'un patrimoine commun à tous les citoyens de cette île. Notre île donc entre les mains de bandes qui il faut bien le reconnaître ont tout d'une mafia indigène, avec ses chefs, ses ententes, ses soldats. Leur travail est celui des tiques. Rien de plus.
Oui j'ai eu tort…
Ces confidences, ces écoutes sont éclairantes à de nombreux titres. Elles sont très douloureuses, très humiliantes. En 2012, par amitié pour Alain Orsoni à qui je conserve mon amitié pleine et entière, j’avais publiquement déclaré ma solidarité et notre opposition à la JIRS alors qualifiée de « juridiction d’exception ». Il a bénéficié de l’appui de la Ligue des droits de l’homme, de personnages comme Leo Battesti ou Dumè Bianchi. C’est pourquoi aujourd’hui, je veux dire combien je regrette d’avoir pris la défense d’un pareil individu. Avec fourberie, il a trompé ses parents, les amis de ses parents et un tel comportement requièrent de notre part à tous un examen de conscience. Je sais pour l’avoir vécu combien il est souvent difficile dans notre île de séparer les sentiments et l’honnêteté morale. J’ai bien le sentiment que cet article va douloureusement atteindre mon ami Alain. Mais je ne peux me taire si je veux me regarder dans une glace. J’ai en horreur la voyoucratie et leurs méthodes qui s’apparentent à celles de gangs fascistes. La terreur qu’ils sèment grève les budgets et détruit aussi la démocratie de l’intérieur. Le combat contre cette engeance doit être impitoyable à tous égards. C’est pourquoi je dois également revenir sur le jugement que je portais sur la JIRS. On ne peut tout à la fois réclamer la fin de l’impunité, des résultats dans la guerre menée par les forces de l’ordre et leur refuser les armes nécessaires. Parler d’atteintes aux libertés c’est nier celles que font peser les voyous sur les citoyens. Il est impossible d’exiger de ces derniers de faire leur devoir en dénonçant les mafieux, de témoigner au risque de leur vie et faire preuve d’angélisme. Oui il faut des lois plus dures qui mettent fin à cette désespérante impunité dont bénéficient peu ou prou les parcittori. Lutter contre la mafia c’est comprendre que ça n’est plus la démocratie idéalisée qui en jeu mais tout simplement la survie d’une société vivable pour les plus faibles, pour les plus démunis et au bout du compte pour nous tous qui refusons le meurtre pour défense, la loi des bandes armées et l’avilissement de notre jeunesse dans le crime et la drogue.