Politique : les tops et flops de 2020
Chaque année, la vie politique est marquée par la bonne fortune des uns et un sort contraire pour les autres. 2020 n'a pas fait exception à la règle.
Politique : Quand ça tourne bien ou mal.
Chaque année, la vie politique est marquée par la bonne fortune des uns et un sort contraire pour les autres. 2020 n’a pas fait exception à la règle.
La roue ne tourne toujours pas à Bastia. A l’échelle de la Corse, les roues de la fortune et de l’infortune ont tourné à plein régime,
affirmant ou confirmant l’ascension des uns et la descente aux enfers des autres.
Au top !
Laurent Marcangeli / De victoires en victoires.
Il s’est discrètement introduit dans la Ville impériale en étant d’abord simple soldat : militant puis conseiller municipal d'opposition. Il a ensuite pris du galon : conseiller général puis député. Il a ceint la couronne après avoir forcé les portes de la Maison Carrée. Ayant conforté son pouvoir en se débarrassant de ses faux amis et en balayant ses adversaires, ayant étendu son pouvoir ou son influence au-delà des murs de sa ville et des territoires alentours, il est en position d’espérer une nouvelle conquête.
Jean-Christophe Angelini / Patience et longueur de temps. Sa bannière flotte désormais sur le Bastion de la Cité du Sel. Il a surmonté trois échecs. Patience et persévérance lui ont permis de se doter d’une stratégie gagnante et de rassembler bien au-delà de son cercle d’amis et de partisans. Ayant aussi étendu son pouvoir au-delà des murs de sa conquête, le voici désormais en mesure de dicter des conditions à l’échelle de l’île ou même d’envisager marcher un jour sur Aiacciu.
Xavier Poli / La force tranquille. A des nationalistes qui, avant même d’avoir livré bataille, se disputaient les fruits d’une victoire qu’ils croyaient possible, il a opposé sa sérénité et sa capacité de se rallier à sa cause les deux familles politiques historiques de sa ville. Désormais premier magistrat de la Cité paoline, il sera parmi ceux qui seront écoutés et compteront quand Laurent Marcangeli mobilisera le ban et l’arrière-ban de la droite.
Paul-Toussaint Parigi / Tout un symbole. Durant les années 1990, il a été le premier militant nationaliste ayant infligé une défaite à la dynastie Zuccarelli. Avec le recul, cette victoire a des airs de symbole et apparaît aussi comme ayant une dimension prémonitoire. En effet, en s’emparant de la mairie de Santa Lucia di Mercuriu, il a privé la dynastie du quasi centenaire berceau de son pouvoir politique. Au Sénat, il est le premier nationaliste à occuper un siège qui a été détenu, durant trente-cinq ans, par un certain François Giacobbi.
Julien Morganti / Fossoyeur et alternative. Il a opposé une fin de non-recevoir à la dynastie Zuccarelli qui considérait en avoir fait un homme lige. Il a soutenu son capitaine François Tatti quand Gilles Simeoni a ouvert les hostilités contre ce dernier. Ayant très tôt adopté les couleurs de La République En Marche mais les défendre lui ayant été refusé, il a contribué, en étant lui-même en lice, à la défaite du candidat officiel de ce parti lors du combat pour la députation. Lors de la récente bataille de Bastia, n’ayant pas apprécié que son capitaine, sous la pression de vieux routiers du zuccarellisme, cède le commandement à un nouvel entrant, il a constitué et mené au combat sa propre armée. Le sort des armes lui a permis d’apparaître comme le fossoyeur d’un ordre ancien et l’alternative au pouvoir en place.
Flops !
Sauveur Gandolfi-Scheit / La page tournée. Il a perdu Biguglia, fief qui fut aussi celui de Vincentello d'Istria, comte de Corse, vice-roi de Corse et chevalier de la couronne d'Aragon. Ses fougueuses sorties pour tenter de conserver sa bonne ville ont été vaines. Les assauts des compagnies nationalistes et l’abandon des murailles par des défenseurs lassés de toujours servir le même seigneur ou dépités de ne plus avoir de privilèges à espérer, ont eu raison de quarante-quatre ans de règne. La page est tournée.
Jean Zuccarelli / La bataille de trop. Législatives 2012, Municipales 2014, Territoriales 2015, Municipales 2020 : un revers, une défaite, deux déroutes ! Le voici désormais sans fief, sans troupes, sans alliés. S’il souhaite encore en découdre à Bastia ou à l’échelle de la Corse, il devra se ranger derrière la bannière d’un autre. Si son concours est jugé utile…
Georges Mela / La dignité dans l’adversité. La dynastie de la Cité du Sel lui ayant confié les clés du Bastion, il a contenu deux fois les assauts nationalistes. Mais les défaites de son seigneur et vingt ans de travail de sape de l’adversaire historique, en ont fait le chef de vétérans usés et le défenseur de remparts fragilisés. On retiendra qu’il a reconnu avec dignité sa défaite. Si reconquérir le Bastion est sans doute au-dessus de ses forces, il pourrait encore servir son camp.
Jean-André Miniconi / L’erreur de casting. Il avait pour mission de forcer les portes de la Ville impériale. Il n’a pas franchi le premier fossé. Il a paru écrasé par le blason qu’il arborait, l’armure qu’il avait endossée et les armes qui lui avaient été confiées. Il n’a jamais su galvaniser ses troupes. Un marchand adoubé ne peut devenir d'emblée un seigneur de la guerre. Chevalier de la politique est un métier qui s’apprend et nécessite quelques prédispositions.
Jean-Martin Mondoloni / Entre déserteurs et sicaires. Sa famille politique l’a investi de la mission de bouter les nationalistes hors les murs de l’Hôtel de ville de Bastia. Beaucoup l’ont ensuite abandonné en rase campagne. Certains l’ont même poignardé dans le dos. Déserteurs et sicaires partageaient un même dessein : le précipiter dans la défaite pour l’amener à ne plus prétendre faire cavalier seul. C’est fait.
François Tatti / Un chef et non le chef. S’étant émancipé de ceux qui prétendaient le cantonner au rôle de maire du palais, il était dans l’obligation de montrer qu’il avait l’étoffe d’un maire à part entière et la capacité de faire table rase du passé. Ayant accepté de n’être qu’un chef parmi d’autres et non le chef, et de cheminer avec de vieux routiers hier craints et aujourd’hui rejetés, il contribué à décevoir et démotiver la plupart de ceux qui croyaient en lui. Mais gare à sa résilience qu’il a démontrée seul contre tous durant six ans.
Pierre Corsi
Chaque année, la vie politique est marquée par la bonne fortune des uns et un sort contraire pour les autres. 2020 n’a pas fait exception à la règle.
La roue ne tourne toujours pas à Bastia. A l’échelle de la Corse, les roues de la fortune et de l’infortune ont tourné à plein régime,
affirmant ou confirmant l’ascension des uns et la descente aux enfers des autres.
Au top !
Laurent Marcangeli / De victoires en victoires.
Il s’est discrètement introduit dans la Ville impériale en étant d’abord simple soldat : militant puis conseiller municipal d'opposition. Il a ensuite pris du galon : conseiller général puis député. Il a ceint la couronne après avoir forcé les portes de la Maison Carrée. Ayant conforté son pouvoir en se débarrassant de ses faux amis et en balayant ses adversaires, ayant étendu son pouvoir ou son influence au-delà des murs de sa ville et des territoires alentours, il est en position d’espérer une nouvelle conquête.
Jean-Christophe Angelini / Patience et longueur de temps. Sa bannière flotte désormais sur le Bastion de la Cité du Sel. Il a surmonté trois échecs. Patience et persévérance lui ont permis de se doter d’une stratégie gagnante et de rassembler bien au-delà de son cercle d’amis et de partisans. Ayant aussi étendu son pouvoir au-delà des murs de sa conquête, le voici désormais en mesure de dicter des conditions à l’échelle de l’île ou même d’envisager marcher un jour sur Aiacciu.
Xavier Poli / La force tranquille. A des nationalistes qui, avant même d’avoir livré bataille, se disputaient les fruits d’une victoire qu’ils croyaient possible, il a opposé sa sérénité et sa capacité de se rallier à sa cause les deux familles politiques historiques de sa ville. Désormais premier magistrat de la Cité paoline, il sera parmi ceux qui seront écoutés et compteront quand Laurent Marcangeli mobilisera le ban et l’arrière-ban de la droite.
Paul-Toussaint Parigi / Tout un symbole. Durant les années 1990, il a été le premier militant nationaliste ayant infligé une défaite à la dynastie Zuccarelli. Avec le recul, cette victoire a des airs de symbole et apparaît aussi comme ayant une dimension prémonitoire. En effet, en s’emparant de la mairie de Santa Lucia di Mercuriu, il a privé la dynastie du quasi centenaire berceau de son pouvoir politique. Au Sénat, il est le premier nationaliste à occuper un siège qui a été détenu, durant trente-cinq ans, par un certain François Giacobbi.
Julien Morganti / Fossoyeur et alternative. Il a opposé une fin de non-recevoir à la dynastie Zuccarelli qui considérait en avoir fait un homme lige. Il a soutenu son capitaine François Tatti quand Gilles Simeoni a ouvert les hostilités contre ce dernier. Ayant très tôt adopté les couleurs de La République En Marche mais les défendre lui ayant été refusé, il a contribué, en étant lui-même en lice, à la défaite du candidat officiel de ce parti lors du combat pour la députation. Lors de la récente bataille de Bastia, n’ayant pas apprécié que son capitaine, sous la pression de vieux routiers du zuccarellisme, cède le commandement à un nouvel entrant, il a constitué et mené au combat sa propre armée. Le sort des armes lui a permis d’apparaître comme le fossoyeur d’un ordre ancien et l’alternative au pouvoir en place.
Flops !
Sauveur Gandolfi-Scheit / La page tournée. Il a perdu Biguglia, fief qui fut aussi celui de Vincentello d'Istria, comte de Corse, vice-roi de Corse et chevalier de la couronne d'Aragon. Ses fougueuses sorties pour tenter de conserver sa bonne ville ont été vaines. Les assauts des compagnies nationalistes et l’abandon des murailles par des défenseurs lassés de toujours servir le même seigneur ou dépités de ne plus avoir de privilèges à espérer, ont eu raison de quarante-quatre ans de règne. La page est tournée.
Jean Zuccarelli / La bataille de trop. Législatives 2012, Municipales 2014, Territoriales 2015, Municipales 2020 : un revers, une défaite, deux déroutes ! Le voici désormais sans fief, sans troupes, sans alliés. S’il souhaite encore en découdre à Bastia ou à l’échelle de la Corse, il devra se ranger derrière la bannière d’un autre. Si son concours est jugé utile…
Georges Mela / La dignité dans l’adversité. La dynastie de la Cité du Sel lui ayant confié les clés du Bastion, il a contenu deux fois les assauts nationalistes. Mais les défaites de son seigneur et vingt ans de travail de sape de l’adversaire historique, en ont fait le chef de vétérans usés et le défenseur de remparts fragilisés. On retiendra qu’il a reconnu avec dignité sa défaite. Si reconquérir le Bastion est sans doute au-dessus de ses forces, il pourrait encore servir son camp.
Jean-André Miniconi / L’erreur de casting. Il avait pour mission de forcer les portes de la Ville impériale. Il n’a pas franchi le premier fossé. Il a paru écrasé par le blason qu’il arborait, l’armure qu’il avait endossée et les armes qui lui avaient été confiées. Il n’a jamais su galvaniser ses troupes. Un marchand adoubé ne peut devenir d'emblée un seigneur de la guerre. Chevalier de la politique est un métier qui s’apprend et nécessite quelques prédispositions.
Jean-Martin Mondoloni / Entre déserteurs et sicaires. Sa famille politique l’a investi de la mission de bouter les nationalistes hors les murs de l’Hôtel de ville de Bastia. Beaucoup l’ont ensuite abandonné en rase campagne. Certains l’ont même poignardé dans le dos. Déserteurs et sicaires partageaient un même dessein : le précipiter dans la défaite pour l’amener à ne plus prétendre faire cavalier seul. C’est fait.
François Tatti / Un chef et non le chef. S’étant émancipé de ceux qui prétendaient le cantonner au rôle de maire du palais, il était dans l’obligation de montrer qu’il avait l’étoffe d’un maire à part entière et la capacité de faire table rase du passé. Ayant accepté de n’être qu’un chef parmi d’autres et non le chef, et de cheminer avec de vieux routiers hier craints et aujourd’hui rejetés, il contribué à décevoir et démotiver la plupart de ceux qui croyaient en lui. Mais gare à sa résilience qu’il a démontrée seul contre tous durant six ans.
Pierre Corsi