Une majorité au milieu du gué
En cette sinistre fin d'année ( la crise plus les averses ), la majorité nationaliste et l 'Etat auront tout de même réussi un petit baroud d'honneur .....
En cette sinistre fin d’année (la crise plus les averses), la majorité nationaliste et l’État auront tout de même réussi un petit baroud d’honneur prenant pour prétexte la visite préfectorale dans un lieu appartenant à la CDC et à laquelle les élus de l’exécutif et de la ville de Bastia, semblent ne pas avoir été invités. Si on ajoute à cette question protocolaire, la très maladroite déclaration du Premier ministre à propos des détenus Ferrandi et Alessandri, nous avons là un avant-goût de la précampagne des territoriales qui s’annonce sous ses plus mauvais augures.
Un geste incompréhensible de l’État et une politique misérable des nationalistes
Le Premier ministre Castex avait donc récupéré le dossier des derniers détenus du commando Erignac afin que le garde des Sceaux ne puisse être accusé de mélange des genres, lui qui avait été leur avocat.
Et voilà que M. Castex, contre l’avis de l’administration pénitentiaire, refuse la levée du statut DPS qui aurait pu permettre un rapatriement des deux hommes.
Que s’est-il passé ?
Vraisemblablement des pressions de la puissante association préfectorale qui n’accepte toujours pas de faire de ce triste passé table rase et recherche la vengeance plutôt que la justice.
Car il n’était pas demandé la libération de Ferrandi et de Alessandri, mais l’application d’une mesure qui devrait être la norme : le rapprochement des familles. Il est vrai que les nationalistes, à force d’exiger, d’insulter leurs interlocuteurs étatiques et de bâtir des rapports de force inexistants (quinze personnes pour la dernière manifestation) finissent par créer une situation contre-productive dont on finit par se demander si ça n’est pas volontaire.
Faute de réussite effective dans la gestion de la Corse, ne joueraient-ils pas une fois de plus la carte éculée victimaire quitte à démontrer à moyen terme une fois encore leur inefficacité.
La condition sine qua non pour que Ferrandi et Alessandri soient rapprochés est que l’amélioration de leur détention ne soit pas un enjeu politique et que les tractations soient discrètes. Soyons assurés que dans le cas contraire, ils resteront les victimes d’un état cruel et d’un nationalisme aux petits pieds empêtrés dans les ficelles ténues de la pulitichedda.
Parfois, le silence est un outil plus efficace que les vitupérations lassantes à force de répétition.
Le rapport à l’État
Sur le fond du problème politique, les nationalistes ont raison. L’autonomie serait le système le plus efficace pour que le peuple corse grandisse de ses réussites, mais aussi de ses erreurs.
Le premier constat est que sans l’argent de la France nous ne nous en tirons pas. La preuve ? Les demandes incessantes faites par la majorité pour obtenir toujours plus au nom de la solidarité nationale.
Le deuxième constat est que les nationalistes ont eu cinq ans pour faire leurs preuves et que ces preuves tardent à se concrétiser. La cause en revient-elle aux rapports exécrables entretenus à l’État ?
Dans quelques cas oui, mais certainement pas dans tous les domaines qui relèvent exclusivement de la région. Pire, durant cette gestion qui a vu les départements disparaître, la pression mafieuse n’a jamais été aussi forte. Cela ne signifie évidemment pas que les élus nationalistes sont des pourris, mais que nous n’avons pas les forces de résister à la voyoucratie. Sinon pourquoi stigmatiser l’État pour son manque d’efficacité ? En un mot comme en mille, nous avons besoin stratégiquement de rapports cordiaux avec cet État quand bien même l’approche des territoriales semble les aggraver.
C’est de toute évidence un mauvais calcul que d’agir constamment en opposants alors même qu’on détient une majorité absolue dans la région. C’est perdre en crédibilité et passer pour de mauvais perdants.
Puisse la nouvelle année, celle des élections territoriales voir l’État infléchir sa position revancharde et la majorité nationaliste gagner en maturité et en finesse.
Des élections à hauts risques
Dans six mois, nous allons retourner aux urnes pour élire nos représentants territoriaux.
L’hypothèse la plus vraisemblable est que les nationalistes remportent une victoire en ordre dispersé. La gauche est inexistante et la droite ne parvient pas à s’entendre.
Il serait miraculeux que le maire d’Ajaccio, cette ville qui est une île dans l’île, parvienne à faire l’unité de son camp. Nous aurons donc droit à une myriade d’élus avec de grands perdants.
Si les indépendantistes de Talamoni ne parviennent pas à faire l’alliance avec d’autres, ils risquent la disparition pure et simple peut être au profit de Cor’in fronti.
Cela servira-t-il les intérêts de la Corse ? Rien n’est moins sûr.
Mais d’ici les paramètres sont mouvants à commencer par la situation sanitaire. S’ils veulent une véritable victoire et non une gagne par défaut, les nationalistes vont devoir trouver des solutions aux problèmes les plus criants : les déchets, l’énergie, les réseaux routiers etc.
Un long chemin à parcourir.
GXC
Un geste incompréhensible de l’État et une politique misérable des nationalistes
Le Premier ministre Castex avait donc récupéré le dossier des derniers détenus du commando Erignac afin que le garde des Sceaux ne puisse être accusé de mélange des genres, lui qui avait été leur avocat.
Et voilà que M. Castex, contre l’avis de l’administration pénitentiaire, refuse la levée du statut DPS qui aurait pu permettre un rapatriement des deux hommes.
Que s’est-il passé ?
Vraisemblablement des pressions de la puissante association préfectorale qui n’accepte toujours pas de faire de ce triste passé table rase et recherche la vengeance plutôt que la justice.
Car il n’était pas demandé la libération de Ferrandi et de Alessandri, mais l’application d’une mesure qui devrait être la norme : le rapprochement des familles. Il est vrai que les nationalistes, à force d’exiger, d’insulter leurs interlocuteurs étatiques et de bâtir des rapports de force inexistants (quinze personnes pour la dernière manifestation) finissent par créer une situation contre-productive dont on finit par se demander si ça n’est pas volontaire.
Faute de réussite effective dans la gestion de la Corse, ne joueraient-ils pas une fois de plus la carte éculée victimaire quitte à démontrer à moyen terme une fois encore leur inefficacité.
La condition sine qua non pour que Ferrandi et Alessandri soient rapprochés est que l’amélioration de leur détention ne soit pas un enjeu politique et que les tractations soient discrètes. Soyons assurés que dans le cas contraire, ils resteront les victimes d’un état cruel et d’un nationalisme aux petits pieds empêtrés dans les ficelles ténues de la pulitichedda.
Parfois, le silence est un outil plus efficace que les vitupérations lassantes à force de répétition.
Le rapport à l’État
Sur le fond du problème politique, les nationalistes ont raison. L’autonomie serait le système le plus efficace pour que le peuple corse grandisse de ses réussites, mais aussi de ses erreurs.
Le premier constat est que sans l’argent de la France nous ne nous en tirons pas. La preuve ? Les demandes incessantes faites par la majorité pour obtenir toujours plus au nom de la solidarité nationale.
Le deuxième constat est que les nationalistes ont eu cinq ans pour faire leurs preuves et que ces preuves tardent à se concrétiser. La cause en revient-elle aux rapports exécrables entretenus à l’État ?
Dans quelques cas oui, mais certainement pas dans tous les domaines qui relèvent exclusivement de la région. Pire, durant cette gestion qui a vu les départements disparaître, la pression mafieuse n’a jamais été aussi forte. Cela ne signifie évidemment pas que les élus nationalistes sont des pourris, mais que nous n’avons pas les forces de résister à la voyoucratie. Sinon pourquoi stigmatiser l’État pour son manque d’efficacité ? En un mot comme en mille, nous avons besoin stratégiquement de rapports cordiaux avec cet État quand bien même l’approche des territoriales semble les aggraver.
C’est de toute évidence un mauvais calcul que d’agir constamment en opposants alors même qu’on détient une majorité absolue dans la région. C’est perdre en crédibilité et passer pour de mauvais perdants.
Puisse la nouvelle année, celle des élections territoriales voir l’État infléchir sa position revancharde et la majorité nationaliste gagner en maturité et en finesse.
Des élections à hauts risques
Dans six mois, nous allons retourner aux urnes pour élire nos représentants territoriaux.
L’hypothèse la plus vraisemblable est que les nationalistes remportent une victoire en ordre dispersé. La gauche est inexistante et la droite ne parvient pas à s’entendre.
Il serait miraculeux que le maire d’Ajaccio, cette ville qui est une île dans l’île, parvienne à faire l’unité de son camp. Nous aurons donc droit à une myriade d’élus avec de grands perdants.
Si les indépendantistes de Talamoni ne parviennent pas à faire l’alliance avec d’autres, ils risquent la disparition pure et simple peut être au profit de Cor’in fronti.
Cela servira-t-il les intérêts de la Corse ? Rien n’est moins sûr.
Mais d’ici les paramètres sont mouvants à commencer par la situation sanitaire. S’ils veulent une véritable victoire et non une gagne par défaut, les nationalistes vont devoir trouver des solutions aux problèmes les plus criants : les déchets, l’énergie, les réseaux routiers etc.
Un long chemin à parcourir.
GXC