Réseaux sociaux : danger pouvoir absolu !
La démocratie est menacée si quelques hommes sont en mesure d'user à leur guise de l'information.
Réseaux sociaux : danger pouvoir absolu !
La démocratie est menacée si quelques hommes sont en mesure d’user à leur guise de l’information.
La souveraineté des Etats est illusoire si la liberté d’expression ou les politiques de leurs dirigeants sont à la merci du bon vouloir de quelques multinationales.
J’ai été sidérée que le Capitole, cœur du pouvoir législatif du pays le plus puissant de la planète, soit envahi par des émeutiers qui s’étaient donnés le mot sur les réseaux sociaux. Je me suis dit que quelque chose ne tournait pas rond chez l’Oncle Sam lorsque j’ai lu que la Présidente de la Chambre des Représentants avait contacté les autorités militaires pour leur demander d’empêcher, le cas échéant, Donald Trump de recourir inconsidérément à l’arme nucléaire.
Alors, logiquement, j’ai spontanément pensé que Twitter avait pris la bonne décision en supprimant le compte de ce dernier après qu’il ait posté (évoquant l’invasion du Capitole) : « Voilà ce qui arrive quand une victoire électorale écrasante et sacrée est arrachée à ce point sans ménagement et violemment à de grands patriotes qui ont été injustement maltraités pendant si longtemps ».
Mais, toute réflexion faite, la réaction des dirigeants de ce réseau social est très inquiétante. Sans la décision d’un tribunal, sans que la moindre action en justice ait été ouverte, ils ont osé priver du droit de s’exprimer le Président des USA en exercice.
En somme, Twitter a montré que son pouvoir pouvait dépasser celui de l’homme à la tête de la première puissance mondiale alors que ce réseau social ne fait même pas partie des GAFA qui dominent le marché du numérique (Google, Apple, Facebook, Amazon).
Les Etats se rebiffent
Ceci ne doit pas être pris à la légère. Danger pouvoir absolu ! La démocratie est menacée si, disposant à l’échelle de la planète de la puissance financière, des principaux moyens de communication et des données collectives ou personnelles de centaines de millions d’individus, quelques hommes sont en mesure de décider seuls si l’information est vraie ou fausse, inoffensive ou dangereuse, recevable ou indésirable, diffusable ou non, ou d’ouvrir, fermer ou régenter les échanges commerciaux.
Quant à la souveraineté des Etats, elle est illusoire si la liberté d’expression ou les politiques de leurs dirigeants sont à la merci du bon vouloir de quelques multinationales.
L’Union Européenne, les USA et la Chine commencent heureusement à réagir. Bruxelles travaille à l’élaboration de directives destinées à réglementer les contenus de l’information et à lutter contre les abus de position dominante.
Aux USA, la Commission fédérale du commerce a demandé à Google, Amazon et Facebook de s’expliquer sur la manière dont ils collectent et utilisent les données personnelles (des procès pourraient suivre).
L’administration chinoise de la concurrence a brutalement sanctionné la multinationale Alibaba pour avoir contrevenu aux lois contre les monopoles privés. En outre, Jack Ma, le fondateur du groupe, a disparu de la scène publique après avoir osé critiquer le recentrage de l'économie de son pays (retour en force du dirigisme du Parti Communiste Chinois). .
Rien d’original
La possibilité pour les GAFA et quelques autres de se développer sans contrôle et d’accroître à l‘infini leur puissance et leur influence est donc désormais contestée.
Dans les pays démocratiques et les dictatures, se dessine la fin d’une époque. Cela n’a d’ailleurs rien d’original. Il est bien connu qu’un jour ou l’autre, les pouvoirs politiques agissent pour s’affranchir de l’emprise des acteurs économiques, surtout si elle vire au pouvoir absolu.
La brutalité de la méthode chinoise peut certes choquer et n’est heureusement pas de mise en dans les démocraties occidentales. Mais elle s’inscrit dans ce qui s’est souvent fait chez nous est encore de mise en de nombreux pays.
Philippe le Bel a ordonné la liquidation des Templiers. Irrité d’entendre « Le Roi fait ce qu'il peut, Jacques Cœur fait ce qu'il veut », Charles VII a fait emprisonner l’intéressé qui était devenu le plus important banquier, armateur, industriel et maître de mines de son temps.
Ces dernières années, en Russie, Algérie et Syrie par exemple, les temps sont rudes pour les grands acteurs économiques qui commençaient à faire de l’ombre au pouvoir politique : Vladimir Poutine a mis au pas les oligarques, y compris en les emprisonnant ; plusieurs des hommes d’affaires algériens les plus puissants font l’objet d’enquêtes pour corruption ; Bachar El-Assad s’active à défaire l'empire de son principal soutien financier et cousin.
Alexandra Sereni
La démocratie est menacée si quelques hommes sont en mesure d’user à leur guise de l’information.
La souveraineté des Etats est illusoire si la liberté d’expression ou les politiques de leurs dirigeants sont à la merci du bon vouloir de quelques multinationales.
J’ai été sidérée que le Capitole, cœur du pouvoir législatif du pays le plus puissant de la planète, soit envahi par des émeutiers qui s’étaient donnés le mot sur les réseaux sociaux. Je me suis dit que quelque chose ne tournait pas rond chez l’Oncle Sam lorsque j’ai lu que la Présidente de la Chambre des Représentants avait contacté les autorités militaires pour leur demander d’empêcher, le cas échéant, Donald Trump de recourir inconsidérément à l’arme nucléaire.
Alors, logiquement, j’ai spontanément pensé que Twitter avait pris la bonne décision en supprimant le compte de ce dernier après qu’il ait posté (évoquant l’invasion du Capitole) : « Voilà ce qui arrive quand une victoire électorale écrasante et sacrée est arrachée à ce point sans ménagement et violemment à de grands patriotes qui ont été injustement maltraités pendant si longtemps ».
Mais, toute réflexion faite, la réaction des dirigeants de ce réseau social est très inquiétante. Sans la décision d’un tribunal, sans que la moindre action en justice ait été ouverte, ils ont osé priver du droit de s’exprimer le Président des USA en exercice.
En somme, Twitter a montré que son pouvoir pouvait dépasser celui de l’homme à la tête de la première puissance mondiale alors que ce réseau social ne fait même pas partie des GAFA qui dominent le marché du numérique (Google, Apple, Facebook, Amazon).
Les Etats se rebiffent
Ceci ne doit pas être pris à la légère. Danger pouvoir absolu ! La démocratie est menacée si, disposant à l’échelle de la planète de la puissance financière, des principaux moyens de communication et des données collectives ou personnelles de centaines de millions d’individus, quelques hommes sont en mesure de décider seuls si l’information est vraie ou fausse, inoffensive ou dangereuse, recevable ou indésirable, diffusable ou non, ou d’ouvrir, fermer ou régenter les échanges commerciaux.
Quant à la souveraineté des Etats, elle est illusoire si la liberté d’expression ou les politiques de leurs dirigeants sont à la merci du bon vouloir de quelques multinationales.
L’Union Européenne, les USA et la Chine commencent heureusement à réagir. Bruxelles travaille à l’élaboration de directives destinées à réglementer les contenus de l’information et à lutter contre les abus de position dominante.
Aux USA, la Commission fédérale du commerce a demandé à Google, Amazon et Facebook de s’expliquer sur la manière dont ils collectent et utilisent les données personnelles (des procès pourraient suivre).
L’administration chinoise de la concurrence a brutalement sanctionné la multinationale Alibaba pour avoir contrevenu aux lois contre les monopoles privés. En outre, Jack Ma, le fondateur du groupe, a disparu de la scène publique après avoir osé critiquer le recentrage de l'économie de son pays (retour en force du dirigisme du Parti Communiste Chinois). .
Rien d’original
La possibilité pour les GAFA et quelques autres de se développer sans contrôle et d’accroître à l‘infini leur puissance et leur influence est donc désormais contestée.
Dans les pays démocratiques et les dictatures, se dessine la fin d’une époque. Cela n’a d’ailleurs rien d’original. Il est bien connu qu’un jour ou l’autre, les pouvoirs politiques agissent pour s’affranchir de l’emprise des acteurs économiques, surtout si elle vire au pouvoir absolu.
La brutalité de la méthode chinoise peut certes choquer et n’est heureusement pas de mise en dans les démocraties occidentales. Mais elle s’inscrit dans ce qui s’est souvent fait chez nous est encore de mise en de nombreux pays.
Philippe le Bel a ordonné la liquidation des Templiers. Irrité d’entendre « Le Roi fait ce qu'il peut, Jacques Cœur fait ce qu'il veut », Charles VII a fait emprisonner l’intéressé qui était devenu le plus important banquier, armateur, industriel et maître de mines de son temps.
Ces dernières années, en Russie, Algérie et Syrie par exemple, les temps sont rudes pour les grands acteurs économiques qui commençaient à faire de l’ombre au pouvoir politique : Vladimir Poutine a mis au pas les oligarques, y compris en les emprisonnant ; plusieurs des hommes d’affaires algériens les plus puissants font l’objet d’enquêtes pour corruption ; Bachar El-Assad s’active à défaire l'empire de son principal soutien financier et cousin.
Alexandra Sereni