Un entêtement désastreux
Le président Macron a répondu au président Simeoni et lui a fait savoir que les demandes faites pour satisfaire le plan de relance concocté par la majorité nationaliste et avalisé par le chœur de l’assemblée régionale, étaient refusées.
Un entêtement désastreux
Le président Macron a répondu au président Simeoni et lui a fait savoir que les demandes faites pour satisfaire le plan de relance concocté par la majorité nationaliste et avalisé par le chœur de l’assemblée régionale, étaient refusées. Pour l’exécutif corse, la question posée est comment rebondir pour ne pas en rajouter à un bilan qui, au fil des mois, devient franchement calamiteux.
À quoi s’attendaient-il ?
Parfois, l’attitude des politiques est déconcertante pour ne pas dire puérile.
Très franchement, à quoi s’attendaient les élus nationalistes et au-delà les élus corses ? Cela fait des années qu’ils se sont lancés dans une guéguerre totalement improductive avec l’État français et ses représentants tout en demandant toujours plus de subventions. Leur seule arme a été un victimisme qui visiblement ne mobilise pas les foules. Pavloviens en diable, ils ont cherché à apitoyer un peuple qui constate leur incapacité à obtenir des résultats.
Depuis des mois, ils répandent l’idée que le nouveau préfet serait totalement sourd à leurs demandes, mais ils oublient de le consulter pour leur plan de relance. Et même s’ils ont parfois raison, ils ont tous simplement oublié le proverbe : “A raghjoni hè toia ma a capra hè meia”.
Or leur mission et leur devenir tiennent à leurs capacités à engranger des résultats. Cela a été dit mille et une fois… en vain. Le président Macron refuse le plan de relance en donnant des chiffres précis : 1 ; 6 milliards d’aides de l’État apporté aux entreprises corses dans le cadre de la crise sanitaire ce qui, aux dires du président, représenterait 455 millions d’euros qui “excèdent les montants mobilisés au plan national par l’État dans les autres régions de France”, excédent contesté par Gilles Simeoni sans plus de précisions puisqu’il affirme ne pas identifier une telle somme.
Le président Macron note par ailleurs une évolution positive du tissu économique insulaire ce qui, pour le coup, représente une vision erronée de la réalité du terrain qui donne plutôt le sentiment d’un désastre. Toutefois, si les partenaires sociaux corses contestent à juste titre l’évaluation étatique, la plupart remettent en cause la méthode ou plutôt la non-méthode de la majorité nationaliste qui exige tout en refusant la concertation avec les représentants de l’État.
Mais à quoi s’attendaient-ils en retour ?
Se retrouver autour d’une table
Il faut le dire très franchement : la majorité semble totalement ignorer ce qu’est un rapport de force. Qu’elle demande plus que ce dont la Corse a besoin est de bonne guerre. Mais qu’elle ne comprenne pas qu’il faut y mettre les formes tient de la bêtise et d’une bêtise récidivante.
Jean Dominici, le président de la CCI, incite à la négociation, percevant dans la lettre du président Macron, tout sauf une fin de non-recevoir. Tout en ne partageant pas le constat macronien (qui est il est vrai totalement surréaliste) il invite les élus corses à se retrouver autour d’une table avec le préfet dûment mandaté par l’État pour revoir la copie.
Jean-Noël Marcellesi, président du Cercle des Grandes Maisons Corses est plus sévère.
Rappelant son refus de participer à l’élaboration du plan de relance, il met en cause son sérieux et précise : “En noyant le poisson tourisme dans un plan hétéroclite, l’Exécutif cherchait manifestement à escamoter l’indigence de sa politique du tourisme et des transports”. Il met également en cause l’unanimisme du vote favorable à ce plan de relance.
Bertrand Diperi, vice-président de la CPME, tout en contestant radicalement le constat économique du président de la République estime qu’il convient désormais d’échanger “pour identifier ce qui n’est pas acceptable et ce qui peut être retenu.”
Un unanimisme de façade
Que s’est-il donc passé pour aboutir à un tel naufrage ? En premier lieu, la pulitichedda en vue des régionales a prévalu sur l’efficacité et l’orgueil de clochers sur la raison. Les vieux clans avaient compris que si on désire s’attirer les bonnes grâces de l’État mieux vaut ne pas s’en faire un ennemi. Notre majorité en est encore à ses vagissements et exige comme un dû le beurre et l’argent du beurre.
Les représentants de l’État se sont chargés de lui administrer une fessée.
Par ailleurs, lors de ce vote unanime du 27 novembre, aucun élu n’a voulu être accusé de ne pas en demander assez. Le résultat est tout simplement désastreux pour une opposition en débandade qui n’a pas su ou pas pu jouer son rôle démocratique d’opposant constructif.
Aujourd’hui, par la faute d’élus incapables de mesurer la distance entre le local et le général, la Corse n’a jamais été autant sous la coupe de l’État. Sacré résultat pour une majorité dont la mission était l’autonomie.
GXC
Le président Macron a répondu au président Simeoni et lui a fait savoir que les demandes faites pour satisfaire le plan de relance concocté par la majorité nationaliste et avalisé par le chœur de l’assemblée régionale, étaient refusées. Pour l’exécutif corse, la question posée est comment rebondir pour ne pas en rajouter à un bilan qui, au fil des mois, devient franchement calamiteux.
À quoi s’attendaient-il ?
Parfois, l’attitude des politiques est déconcertante pour ne pas dire puérile.
Très franchement, à quoi s’attendaient les élus nationalistes et au-delà les élus corses ? Cela fait des années qu’ils se sont lancés dans une guéguerre totalement improductive avec l’État français et ses représentants tout en demandant toujours plus de subventions. Leur seule arme a été un victimisme qui visiblement ne mobilise pas les foules. Pavloviens en diable, ils ont cherché à apitoyer un peuple qui constate leur incapacité à obtenir des résultats.
Depuis des mois, ils répandent l’idée que le nouveau préfet serait totalement sourd à leurs demandes, mais ils oublient de le consulter pour leur plan de relance. Et même s’ils ont parfois raison, ils ont tous simplement oublié le proverbe : “A raghjoni hè toia ma a capra hè meia”.
Or leur mission et leur devenir tiennent à leurs capacités à engranger des résultats. Cela a été dit mille et une fois… en vain. Le président Macron refuse le plan de relance en donnant des chiffres précis : 1 ; 6 milliards d’aides de l’État apporté aux entreprises corses dans le cadre de la crise sanitaire ce qui, aux dires du président, représenterait 455 millions d’euros qui “excèdent les montants mobilisés au plan national par l’État dans les autres régions de France”, excédent contesté par Gilles Simeoni sans plus de précisions puisqu’il affirme ne pas identifier une telle somme.
Le président Macron note par ailleurs une évolution positive du tissu économique insulaire ce qui, pour le coup, représente une vision erronée de la réalité du terrain qui donne plutôt le sentiment d’un désastre. Toutefois, si les partenaires sociaux corses contestent à juste titre l’évaluation étatique, la plupart remettent en cause la méthode ou plutôt la non-méthode de la majorité nationaliste qui exige tout en refusant la concertation avec les représentants de l’État.
Mais à quoi s’attendaient-ils en retour ?
Se retrouver autour d’une table
Il faut le dire très franchement : la majorité semble totalement ignorer ce qu’est un rapport de force. Qu’elle demande plus que ce dont la Corse a besoin est de bonne guerre. Mais qu’elle ne comprenne pas qu’il faut y mettre les formes tient de la bêtise et d’une bêtise récidivante.
Jean Dominici, le président de la CCI, incite à la négociation, percevant dans la lettre du président Macron, tout sauf une fin de non-recevoir. Tout en ne partageant pas le constat macronien (qui est il est vrai totalement surréaliste) il invite les élus corses à se retrouver autour d’une table avec le préfet dûment mandaté par l’État pour revoir la copie.
Jean-Noël Marcellesi, président du Cercle des Grandes Maisons Corses est plus sévère.
Rappelant son refus de participer à l’élaboration du plan de relance, il met en cause son sérieux et précise : “En noyant le poisson tourisme dans un plan hétéroclite, l’Exécutif cherchait manifestement à escamoter l’indigence de sa politique du tourisme et des transports”. Il met également en cause l’unanimisme du vote favorable à ce plan de relance.
Bertrand Diperi, vice-président de la CPME, tout en contestant radicalement le constat économique du président de la République estime qu’il convient désormais d’échanger “pour identifier ce qui n’est pas acceptable et ce qui peut être retenu.”
Un unanimisme de façade
Que s’est-il donc passé pour aboutir à un tel naufrage ? En premier lieu, la pulitichedda en vue des régionales a prévalu sur l’efficacité et l’orgueil de clochers sur la raison. Les vieux clans avaient compris que si on désire s’attirer les bonnes grâces de l’État mieux vaut ne pas s’en faire un ennemi. Notre majorité en est encore à ses vagissements et exige comme un dû le beurre et l’argent du beurre.
Les représentants de l’État se sont chargés de lui administrer une fessée.
Par ailleurs, lors de ce vote unanime du 27 novembre, aucun élu n’a voulu être accusé de ne pas en demander assez. Le résultat est tout simplement désastreux pour une opposition en débandade qui n’a pas su ou pas pu jouer son rôle démocratique d’opposant constructif.
Aujourd’hui, par la faute d’élus incapables de mesurer la distance entre le local et le général, la Corse n’a jamais été autant sous la coupe de l’État. Sacré résultat pour une majorité dont la mission était l’autonomie.
GXC