La vilaine grimace de Jean Castex pour "L'ora di u ritornu"
Je soutiens sans réserve les initiatives visant à obtenir la levée du statut de détenu particulièrement surveillé infligé à Pierre Alessandri et Alain Ferrandi.
La vilaine grimace de Jean Castex
Je soutiens sans réserve les initiatives visant à obtenir la levée du statut de détenu particulièrement surveillé infligé à Pierre Alessandri et Alain Ferrandi. La Ligue des Droits de l'Homme de Corse et L’Ora di u ritornu ont raison d’appeler à se mobiliser contre le refus du Premier ministre d’aller en ce sens.
L’assassinat de Claude Erignac m’a bouleversée et révoltée.
J’ai éprouvé de la compassion pour cet homme et sa famille. Je suis descendue dans la rue pour exprimer mon horreur et mon indignation. Je n’oublie pas les circonstances effroyables du passage à l’acte : le couple Erignac se rendait sans chauffeur ni escorte au théâtre pour assister à un concert ; après avoir déposé son épouse, Claude Erignac a garé sa voiture et s’est dirigé tranquillement à pied vers le théâtre ; un tireur s’est glissé derrière lui et l’a abattu à bout portant. Je crois en la sincérité politique de ceux qui ont pensé, planifié, exécuté et assumé cette tragédie mais ne parviens ni à comprendre comment ils ont pu en arriver là, ni à leur trouver la moindre excuse.
Pourtant je soutiens sans réserve les initiatives visant à obtenir la levée du statut de DPS (détenu particulièrement surveillé) infligé à Pierre Alessandri et Alain Ferrandi.
J’estime que la Ligue des Droits de l'Homme de Corse et L’Ora di u ritornu ont mille fois raison d’appeler à se mobiliser contre le refus du Premier ministre de lever ce statut.
Je partage la conviction de ces deux associations qu’il s’agit d’une « décision politique » qui bafoue le Droit car il n’a pas été tenu compte de l'avis de la commission pénitentiaire qui a émis un avis favorable. Il peut certes m’être objecté que cette commission n’a qu’un rôle consultatif mais je puis répondre que ses avis sont quasiment toujours suivis.
Quant aux motifs de refus invoqués par le Premier ministre, ils prêteraient à sourire s’ils ne concernaient pas un dossier aussi sensible. Jean Castex frise en effet le ridicule quand il fait part d’un « risque de trouble grave à l'ordre public » et d’un « risque d'évasion » pour ce qui concerne des faits qui dateront bientôt d’un quart de siècle et des détenus en droit de demander une liberté conditionnelle qui jamais, de l’aveu même de l’administration pénitentiaire, n’ont été à l’origine du moindre désordre.
Une décision d’une gravité extrême
J’en suis intimement persuadée : la décision du Premier ministre est d’une gravité extrême.
Que Pierre Alessandri et Alain Ferrandi doivent rester incarcérés selon « un niveau de sécurité adapté à leur profil pénal » alors que le centre pénitentiaire de Borgo ne peut accueillir des détenus DPS, suggère qu’il n’a été tenu compte ni de la longueur de la détention, ni d’éventuelles évolutions psychologiques.
L’État semble vouloir revenir à l’utilisation du masque de fer car condamner deux hommes à rester enfermés seuls entre quatre murs loin de leur région et de leurs familles, suggère que l’on souhaite les déraciner et les faire oublier de tous.
Qu’un décret ait, opportunément et à grand bruit, dessaisi le ministre de la justice (Eric Dupond-Moretti qui en qualité d’avocat avait participé à la défense d’Yvan Colonna) et donné tout pouvoir à Jean Castex, incite à penser que l’on a sciemment tourné le dos à la clémence qu’autorise le Droit.
L’État semble vouloir revenir à la pratique de la lettre de cachet qui permettait au pouvoir politique, à partir d’un trait de plume, d’emprisonner qui bon lui semblait, comme il le voulait et aussi longtemps qu’il lui plaisait.
Enfin, que l’on refuse toute perspective d’amélioration de la condition carcérale ou d’aménagement de peine, invite à partager la dénonciation par la Ligue des Droits de l'Homme de Corse et L’Ora di u ritornu d’une « peine de mort lente qui consiste à éliminer à vie un individu de la société et à le laisser mourir dans le trou noir de l'enfermement». L’État semble vouloir revenir au recours aux oubliettes.
A Jean Castex ainsi qu’à ceux qui inspirent ou soutiennent l’acharnement contre Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, je conseille de méditer sur ces quelques mots du grand romancier, essayiste et éditorialiste François Mauriac :
« La vengeance déguisée en justice, c'est notre plus affreuse grimace… »
Alexandra Sereni
Pétition : Pour la levée du statut DPS et la réinsertion d'Alain FERRANDI et de Pierre ALESSANDRI
Je soutiens sans réserve les initiatives visant à obtenir la levée du statut de détenu particulièrement surveillé infligé à Pierre Alessandri et Alain Ferrandi. La Ligue des Droits de l'Homme de Corse et L’Ora di u ritornu ont raison d’appeler à se mobiliser contre le refus du Premier ministre d’aller en ce sens.
L’assassinat de Claude Erignac m’a bouleversée et révoltée.
J’ai éprouvé de la compassion pour cet homme et sa famille. Je suis descendue dans la rue pour exprimer mon horreur et mon indignation. Je n’oublie pas les circonstances effroyables du passage à l’acte : le couple Erignac se rendait sans chauffeur ni escorte au théâtre pour assister à un concert ; après avoir déposé son épouse, Claude Erignac a garé sa voiture et s’est dirigé tranquillement à pied vers le théâtre ; un tireur s’est glissé derrière lui et l’a abattu à bout portant. Je crois en la sincérité politique de ceux qui ont pensé, planifié, exécuté et assumé cette tragédie mais ne parviens ni à comprendre comment ils ont pu en arriver là, ni à leur trouver la moindre excuse.
Pourtant je soutiens sans réserve les initiatives visant à obtenir la levée du statut de DPS (détenu particulièrement surveillé) infligé à Pierre Alessandri et Alain Ferrandi.
J’estime que la Ligue des Droits de l'Homme de Corse et L’Ora di u ritornu ont mille fois raison d’appeler à se mobiliser contre le refus du Premier ministre de lever ce statut.
Je partage la conviction de ces deux associations qu’il s’agit d’une « décision politique » qui bafoue le Droit car il n’a pas été tenu compte de l'avis de la commission pénitentiaire qui a émis un avis favorable. Il peut certes m’être objecté que cette commission n’a qu’un rôle consultatif mais je puis répondre que ses avis sont quasiment toujours suivis.
Quant aux motifs de refus invoqués par le Premier ministre, ils prêteraient à sourire s’ils ne concernaient pas un dossier aussi sensible. Jean Castex frise en effet le ridicule quand il fait part d’un « risque de trouble grave à l'ordre public » et d’un « risque d'évasion » pour ce qui concerne des faits qui dateront bientôt d’un quart de siècle et des détenus en droit de demander une liberté conditionnelle qui jamais, de l’aveu même de l’administration pénitentiaire, n’ont été à l’origine du moindre désordre.
Une décision d’une gravité extrême
J’en suis intimement persuadée : la décision du Premier ministre est d’une gravité extrême.
Que Pierre Alessandri et Alain Ferrandi doivent rester incarcérés selon « un niveau de sécurité adapté à leur profil pénal » alors que le centre pénitentiaire de Borgo ne peut accueillir des détenus DPS, suggère qu’il n’a été tenu compte ni de la longueur de la détention, ni d’éventuelles évolutions psychologiques.
L’État semble vouloir revenir à l’utilisation du masque de fer car condamner deux hommes à rester enfermés seuls entre quatre murs loin de leur région et de leurs familles, suggère que l’on souhaite les déraciner et les faire oublier de tous.
Qu’un décret ait, opportunément et à grand bruit, dessaisi le ministre de la justice (Eric Dupond-Moretti qui en qualité d’avocat avait participé à la défense d’Yvan Colonna) et donné tout pouvoir à Jean Castex, incite à penser que l’on a sciemment tourné le dos à la clémence qu’autorise le Droit.
L’État semble vouloir revenir à la pratique de la lettre de cachet qui permettait au pouvoir politique, à partir d’un trait de plume, d’emprisonner qui bon lui semblait, comme il le voulait et aussi longtemps qu’il lui plaisait.
Enfin, que l’on refuse toute perspective d’amélioration de la condition carcérale ou d’aménagement de peine, invite à partager la dénonciation par la Ligue des Droits de l'Homme de Corse et L’Ora di u ritornu d’une « peine de mort lente qui consiste à éliminer à vie un individu de la société et à le laisser mourir dans le trou noir de l'enfermement». L’État semble vouloir revenir au recours aux oubliettes.
A Jean Castex ainsi qu’à ceux qui inspirent ou soutiennent l’acharnement contre Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, je conseille de méditer sur ces quelques mots du grand romancier, essayiste et éditorialiste François Mauriac :
« La vengeance déguisée en justice, c'est notre plus affreuse grimace… »
Alexandra Sereni
Pétition : Pour la levée du statut DPS et la réinsertion d'Alain FERRANDI et de Pierre ALESSANDRI