Antivax, l'éternel retour
À peine la campagne de vaccination a-t-elle été annoncée, que les anti-vaccins ont sorti leur habituel bouclier et font entendre leurs argumentations d’opposition, avec un soupçon de théorie du complot pour légitimer leur refus.
Antivax, l’éternel retour
À peine la campagne de vaccination a-t-elle été annoncée, que les anti-vaccins ont sorti leur habituel bouclier et font entendre leurs argumentations d’opposition, avec un soupçon de théorie du complot pour légitimer leur refus. Dangereux, inutile, contre nature, autant de polémiques qui font les choux gras des opposants. Espoir ou angoisse, le vaccin ne laisse pas de marbre.
Vaccinophobes de nature
Au 3 janvier, selon un sondage Odoxa-Backbone consulting, 58 % des Français ne souhaitaient pas se faire vacciner contre le Covid-19. Un peu plus qu’en novembre 2020, où une enquête Ipsos révélait que seulement 54 % des Français étaient prêts à se faire vacciner dans l’année suivant la mise à disponibilité du vaccin. Les sceptiques ont notamment peur des effets secondaires (34 %). La course aux essais cliniques inquiète aussi (33 %), avec une méfiance dans les poussées commerciales des laboratoires pharmaceutiques qui précipiteraient les processus. 10 % sont contre les vaccins en général.
Des réponses que les reconfinements, avérés ou annoncés, pourraient modifier. La promesse d’un retour à la vie d’avant moyennant un nombre massif de vaccinés pourrait infléchir la position des moins antivax. Pour autant, ces réfractaires ne sont pas apparus avec la nouvelle épidémie.
Bénéfices collectifs
Au pays de Pasteur, la tradition de défiance vis-à-vis des vaccins prouve que le cordonnier est bien toujours le plus mal chaussé. La France est habituellement un pays d’antivax. Parce qu’elle a une campagne de vaccination efficace, on finit par oublier de vivre avec le danger épidémique. Les bulletins épidémiologiques hebdomadaires de Santé publique France ont eu leur sommaire bouleversé depuis l’arrivée du Covid, mais les périodes saisonnières de certaines maladies (bronchites, gastro, grippe…) n’avaient échappé à personne.
Les recommandations sont consignées dans un calendrier vaccinal, qui fixe les vaccinations applicables aux personnes résidant en France en fonction de leur âge et résume les recommandations vaccinales « générales », complétées par des recommandations vaccinales « particulières » qui focalisent sur des conditions spéciales (risques accrus de complications, d'exposition ou de transmission) ou à des expositions professionnelles. Le Président a dit que le vaccin contre le Covid-19 ne sera pas obligatoire, mais il a y a fort à parier qu’il le devienne de fait, pour pouvoir avoir une vie sociale.
La stratégie vaccinale est élaborée en fonction des données épidémiologiques et d'études sur le rapport bénéfice-risque individuel et collectif et d'études médico-économiques relatives aux mesures envisagées. De plus, les recommandations des experts tiennent compte des orientations générales de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en matière d'élimination de certaines maladies, notamment des objectifs d'élimination de la rougeole en Europe et d'éradication de la poliomyélite dans le monde. Et bientôt du Covid-19 ?
Contagion planétaire
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a intégré « l’hésitation vaccinale » dans les dix menaces mondiales pour la santé. Parce que le vaccin a aussi un effet pervers : il est trop efficace, une fois qu’il a éradiqué une maladie, on a tendance à le juger inutile alors on le néglige et le mal contre lequel il luttait repart de plus belle. Pour preuve, l’alerte de l’UNICEF en mars dernier sur la recrudescence préoccupante de la rougeole dans le monde, alors qu’un vaccin existe depuis les années 1960.
La prévention ne fait pas florès et la santé publique en pâtit. Car pour qu’une campagne de vaccination fonctionne, il faut que le groupe atteigne un seuil d’immunité. Le seuil est variable selon la contagiosité des pathologies : on l'estime autour de 50 % pour la grippe, 90 à 95 % pour la rougeole, et autour de 60 à 70 % pour la Covid-19. Reste que même si le nombre de militants anti-vaccin décroit, le nombre de vaccins n’est aujourd’hui pas suffisant pour toute la population.
La campagne qui a commencé, en priorité pour les soignants et les personnes de plus de 75 ans, puis de 65 ans et celles présentant une pathologie chronique, devrait être élargie à l’ensemble de la population au printemps.
En Corse, au 16 janvier, 13 centres de vaccinations sont connus pour recevoir l’injection. En attendant ce vaccin-là, une autre campagne bénéficie de l’effet positif, celle de la grippe saisonnière : on note une hausse de 30 % des demandes.
Antivax dans l’âme, mais on ne sait jamais.
Maria Mariana
À peine la campagne de vaccination a-t-elle été annoncée, que les anti-vaccins ont sorti leur habituel bouclier et font entendre leurs argumentations d’opposition, avec un soupçon de théorie du complot pour légitimer leur refus. Dangereux, inutile, contre nature, autant de polémiques qui font les choux gras des opposants. Espoir ou angoisse, le vaccin ne laisse pas de marbre.
Vaccinophobes de nature
Au 3 janvier, selon un sondage Odoxa-Backbone consulting, 58 % des Français ne souhaitaient pas se faire vacciner contre le Covid-19. Un peu plus qu’en novembre 2020, où une enquête Ipsos révélait que seulement 54 % des Français étaient prêts à se faire vacciner dans l’année suivant la mise à disponibilité du vaccin. Les sceptiques ont notamment peur des effets secondaires (34 %). La course aux essais cliniques inquiète aussi (33 %), avec une méfiance dans les poussées commerciales des laboratoires pharmaceutiques qui précipiteraient les processus. 10 % sont contre les vaccins en général.
Des réponses que les reconfinements, avérés ou annoncés, pourraient modifier. La promesse d’un retour à la vie d’avant moyennant un nombre massif de vaccinés pourrait infléchir la position des moins antivax. Pour autant, ces réfractaires ne sont pas apparus avec la nouvelle épidémie.
Bénéfices collectifs
Au pays de Pasteur, la tradition de défiance vis-à-vis des vaccins prouve que le cordonnier est bien toujours le plus mal chaussé. La France est habituellement un pays d’antivax. Parce qu’elle a une campagne de vaccination efficace, on finit par oublier de vivre avec le danger épidémique. Les bulletins épidémiologiques hebdomadaires de Santé publique France ont eu leur sommaire bouleversé depuis l’arrivée du Covid, mais les périodes saisonnières de certaines maladies (bronchites, gastro, grippe…) n’avaient échappé à personne.
Les recommandations sont consignées dans un calendrier vaccinal, qui fixe les vaccinations applicables aux personnes résidant en France en fonction de leur âge et résume les recommandations vaccinales « générales », complétées par des recommandations vaccinales « particulières » qui focalisent sur des conditions spéciales (risques accrus de complications, d'exposition ou de transmission) ou à des expositions professionnelles. Le Président a dit que le vaccin contre le Covid-19 ne sera pas obligatoire, mais il a y a fort à parier qu’il le devienne de fait, pour pouvoir avoir une vie sociale.
La stratégie vaccinale est élaborée en fonction des données épidémiologiques et d'études sur le rapport bénéfice-risque individuel et collectif et d'études médico-économiques relatives aux mesures envisagées. De plus, les recommandations des experts tiennent compte des orientations générales de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en matière d'élimination de certaines maladies, notamment des objectifs d'élimination de la rougeole en Europe et d'éradication de la poliomyélite dans le monde. Et bientôt du Covid-19 ?
Contagion planétaire
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a intégré « l’hésitation vaccinale » dans les dix menaces mondiales pour la santé. Parce que le vaccin a aussi un effet pervers : il est trop efficace, une fois qu’il a éradiqué une maladie, on a tendance à le juger inutile alors on le néglige et le mal contre lequel il luttait repart de plus belle. Pour preuve, l’alerte de l’UNICEF en mars dernier sur la recrudescence préoccupante de la rougeole dans le monde, alors qu’un vaccin existe depuis les années 1960.
La prévention ne fait pas florès et la santé publique en pâtit. Car pour qu’une campagne de vaccination fonctionne, il faut que le groupe atteigne un seuil d’immunité. Le seuil est variable selon la contagiosité des pathologies : on l'estime autour de 50 % pour la grippe, 90 à 95 % pour la rougeole, et autour de 60 à 70 % pour la Covid-19. Reste que même si le nombre de militants anti-vaccin décroit, le nombre de vaccins n’est aujourd’hui pas suffisant pour toute la population.
La campagne qui a commencé, en priorité pour les soignants et les personnes de plus de 75 ans, puis de 65 ans et celles présentant une pathologie chronique, devrait être élargie à l’ensemble de la population au printemps.
En Corse, au 16 janvier, 13 centres de vaccinations sont connus pour recevoir l’injection. En attendant ce vaccin-là, une autre campagne bénéficie de l’effet positif, celle de la grippe saisonnière : on note une hausse de 30 % des demandes.
Antivax dans l’âme, mais on ne sait jamais.
Maria Mariana