Raoult again
J'ai vu le professeur Raoult à la télévision faire le procés de son procés. Comme il a raison! Les donneurs de leçon deviennent intolérables à force de sottise convenue.
J’ai vu le professeur Raoult à la télévision faire le procès de son procès.
Comme il a raison ! Les donneurs de leçon deviennent intolérables à force de sottise convenue.
Le recours obsessionnel à l’injonction qui saisit nos contemporains reflète la tendance du jour :
Les héros ne disent plus non. L’âge de la révolte est passé. Les grands capitaines ne font plus rêver, ils inspirent de l’horreur. La transgression ne fait plus recette.
Les temps sont à l’obéissance et l’évasion que se permettent les individus se résume à leurs rêves, opiacés tout aussi bien qu’éveillés. La hiérarchie soutenue jadis par Thomas de Quincey (Les Confessions d’un opiomane anglais) entre les chemineaux des paradis artificiels et les simples imbéciles est donc révolue. Un petit joint vaut désormais mieux que deux exploits héroïques.
Adieu Hercule bien sûr, mais adieu Lupin aussi. Adieu menteurs, adieu voleurs, adieu hommes libres qui franchissiez les murs, fini Vidocq, sous terre Chéri Bibi, les seuls rêves permis ne sont plus ceux de l’alcool devenu illicite ni la fumée du cigare ou celle de la pipe, je suis la pipe du poète , chantait Charles Baudelaire. Hélas ! ce qui reste permis c’est le rêve de la drogue qui tue les enfants et les adonne au sexe dès l’âge de douze ans par les images en boucle passant sur internet.
A propos de Lupin, courez acheter les DVD de Georges Descrières (feuilleton TV des années 70) , c’est le Lupin idéal, et c’est même le seul, tant il est investi par la classe du modèle. De la même manière que les livres, si on les fréquente en édition d’époque, nous protègent de la déperdition de la langue , les DVD nous rappellent le bon goût.
Est-ce qu’on imagine une seule minute Sean Connery ou Roger Moore interprétant James Bond chaussés en baskets ou en trainings ?
L’avez-vous remarqué ?
L’homme idéal que modèlent nos censeurs se drogue un peu, baise toute la journée sous l’œil de ses voisins et travaille autant qu’il le peut le reste du temps pour payer le train pharamineux du char de l’Etat. La société ne tolère plus d’autre cryptage.
Tout célibataire, à fortiori tout prêtre est présumé pédophile, tout riche est présumé voleur, et tout voleur précipité dans les flammes de l’enfer pour le crime impardonnable de se moquer des pauvres, ne volerait-il que les riches comme Lupin, ce modèle.
Nous avons quatre siècles de littérature européenne à jeter à la poubelle, de Don Quichotte à Till l’espiègle, de Vautrin à Arsène Lupin, du Barnabooth de Valery Larbaud au Costals de Montherlant.
Pourquoi ne pas reprendre en main le fil du sens ? Mettez des « f » aux clefs, enlevez le « e » de cuiller, refusez la féminisation des noms masculins, allez à la messe si ça vous chante et ne devenez pas une bête à concours sexuel pour satisfaire la morale du jour.
Vivez comme vous l’entendez et surtout jugez qui vous voulez et ce que vous voulez selon vos propres critères. Allons-y compagnons de la liberté. Avançons-nous dorénavant armés de nos seules valeurs. La morale que la société refoule et que la République régurgite à son tour n’est plus qu’un coagulateur social, évidé de toute signification fors l’envie. Braves gens, on vous prend pour des bœufs car vous ne savez plus nommer ce que vous voyez ou pire, vous ne l’osez plus. La civilisation c’est l’appropriation du monde que l’homme fait par l’usage des mots qu’il forge à cette fin. Il s’est rendu le maître de la nature parce qu’il a su la nommer. Par un retournement inconcevable, l’état de nature, la mauvaise nature, sinon les mauvaises manières se retrouvent en situation de le nommer, c’est à dire de juger qui les nommait hier. Ainsi, le citoyen est-il aujourd’hui médusé et sa parole ôtée.
Je vous propose d’en étonner plus d’un : parlez, criez, dites enfin ce que vous voyez tel que vous le voyez. Votre vote final résumera votre humeur .
Cette révolution sera ressentie d’un bout à l’autre du pays comme le retour de la parole perdue et sonnera comme ouverture de la chasse. Un bon pure malt récompensera le tableau.
Bon sport mes amis !
Jean-François Marchi
Comme il a raison ! Les donneurs de leçon deviennent intolérables à force de sottise convenue.
Le recours obsessionnel à l’injonction qui saisit nos contemporains reflète la tendance du jour :
Les héros ne disent plus non. L’âge de la révolte est passé. Les grands capitaines ne font plus rêver, ils inspirent de l’horreur. La transgression ne fait plus recette.
Les temps sont à l’obéissance et l’évasion que se permettent les individus se résume à leurs rêves, opiacés tout aussi bien qu’éveillés. La hiérarchie soutenue jadis par Thomas de Quincey (Les Confessions d’un opiomane anglais) entre les chemineaux des paradis artificiels et les simples imbéciles est donc révolue. Un petit joint vaut désormais mieux que deux exploits héroïques.
Adieu Hercule bien sûr, mais adieu Lupin aussi. Adieu menteurs, adieu voleurs, adieu hommes libres qui franchissiez les murs, fini Vidocq, sous terre Chéri Bibi, les seuls rêves permis ne sont plus ceux de l’alcool devenu illicite ni la fumée du cigare ou celle de la pipe, je suis la pipe du poète , chantait Charles Baudelaire. Hélas ! ce qui reste permis c’est le rêve de la drogue qui tue les enfants et les adonne au sexe dès l’âge de douze ans par les images en boucle passant sur internet.
A propos de Lupin, courez acheter les DVD de Georges Descrières (feuilleton TV des années 70) , c’est le Lupin idéal, et c’est même le seul, tant il est investi par la classe du modèle. De la même manière que les livres, si on les fréquente en édition d’époque, nous protègent de la déperdition de la langue , les DVD nous rappellent le bon goût.
Est-ce qu’on imagine une seule minute Sean Connery ou Roger Moore interprétant James Bond chaussés en baskets ou en trainings ?
L’avez-vous remarqué ?
L’homme idéal que modèlent nos censeurs se drogue un peu, baise toute la journée sous l’œil de ses voisins et travaille autant qu’il le peut le reste du temps pour payer le train pharamineux du char de l’Etat. La société ne tolère plus d’autre cryptage.
Tout célibataire, à fortiori tout prêtre est présumé pédophile, tout riche est présumé voleur, et tout voleur précipité dans les flammes de l’enfer pour le crime impardonnable de se moquer des pauvres, ne volerait-il que les riches comme Lupin, ce modèle.
Nous avons quatre siècles de littérature européenne à jeter à la poubelle, de Don Quichotte à Till l’espiègle, de Vautrin à Arsène Lupin, du Barnabooth de Valery Larbaud au Costals de Montherlant.
Pourquoi ne pas reprendre en main le fil du sens ? Mettez des « f » aux clefs, enlevez le « e » de cuiller, refusez la féminisation des noms masculins, allez à la messe si ça vous chante et ne devenez pas une bête à concours sexuel pour satisfaire la morale du jour.
Vivez comme vous l’entendez et surtout jugez qui vous voulez et ce que vous voulez selon vos propres critères. Allons-y compagnons de la liberté. Avançons-nous dorénavant armés de nos seules valeurs. La morale que la société refoule et que la République régurgite à son tour n’est plus qu’un coagulateur social, évidé de toute signification fors l’envie. Braves gens, on vous prend pour des bœufs car vous ne savez plus nommer ce que vous voyez ou pire, vous ne l’osez plus. La civilisation c’est l’appropriation du monde que l’homme fait par l’usage des mots qu’il forge à cette fin. Il s’est rendu le maître de la nature parce qu’il a su la nommer. Par un retournement inconcevable, l’état de nature, la mauvaise nature, sinon les mauvaises manières se retrouvent en situation de le nommer, c’est à dire de juger qui les nommait hier. Ainsi, le citoyen est-il aujourd’hui médusé et sa parole ôtée.
Je vous propose d’en étonner plus d’un : parlez, criez, dites enfin ce que vous voyez tel que vous le voyez. Votre vote final résumera votre humeur .
Cette révolution sera ressentie d’un bout à l’autre du pays comme le retour de la parole perdue et sonnera comme ouverture de la chasse. Un bon pure malt récompensera le tableau.
Bon sport mes amis !
Jean-François Marchi