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Cause climatique

Mercredi 3 février, l’État français a été condamné par le tribunal administratif de Paris pour « carences fautives » dans la lutte contre le réchauffement climatique et la baisse des émissions de gaz à effet de serre.
Cause climatique
Mercredi 3 février, l’État français a été condamné par le tribunal administratif de Paris pour « carences fautives » dans la lutte contre le réchauffement climatique et la baisse des émissions de gaz à effet de serre.
À présent, l’inaction climatique est devenue illégale.


D’environnement à écologie

Selon les récits liés aux cinquante ans d’existence du ministère de l’Environnement, ce terme d’« environnement » est repassé dans le vocabulaire courant dans les années 70, comme s’il était un transfuge de l’anglais, alors qu’en réalité il vient bien du latin « virare ».
L’historien Jean-Paul Deléage rappelle qu’avant le XVIe siècle, dans sa forme médiévale, le mot est dérivé du latin virare, qui signifie « virer, tourner », et prend donc le sens de « ce qui entoure », ce qui va perdurer en anglais avec « to environ » puis évoluer en « environment », pour désigner le milieu dans lequel nous vivons. Au cours du XIXe siècle, il pénètre le discours scientifique, géographique, psychologique et biologique.

Aujourd’hui, il a une forte dimension politique, associé au terme « écologie », qui lui remonte en 1866, créé par le biologiste allemand Ernst pour définir ce qui relève de « la science de l'économie, des habitudes, du mode de vie, des rapports vitaux externes des organismes ». « Environment » a fini par désigner les problèmes liés aux impacts du monde industriel, soit les pollutions, les risques industriels, les disparitions d’espèces et d’écosystèmes, les catastrophes…L’environnement est plus culturel et sociétal que ne l’est la nature, qui, elle, subit les actions de l’homme dans son environnement.


Écocide

Si le terme environnement semble réhabilité depuis peu, les thématiques environnementales existent politiquement dès 1669, avec une ordonnance protégeant les forêts. Colbert, ministre sous Louis XIV, souhaitait protéger les ressources du bois. Le code forestier de 1827 en est directement issu. L’une des conséquences de cette première tentative législative a été négative : les forêts séculaires ont peu à peu été remplacées par des forêts en taille sous futaie, meilleures pour le bois de chauffage ou de construction. Il faudra ensuite attendre 1930 et la loi Morizet pour la lutte contre la pollution de l'atmosphère. Ensuite viendra un des grands textes fondateurs du droit de l’environnement, la loi du 10 juillet 1976 pour la protection de la nature.`

Depuis 2015, des actions en justice climatique ont fleuri un peu partout dans le monde : Pakistan, Philippines, Pays-Bas, Suède, Suisse, Belgique, Allemagne, avec pour objectif de faire appliquer la réglementation existante en matière de pollution de l’air et de l’élargir au changement climatique. La condamnation de l’État français est une victoire qualifiée d’historique. La question climatique est sortie du champ des experts, elle appartient aux citoyens, qui la portent devant des tribunaux nationaux.
Là où les tribunaux internationaux échouent, les associations nationales innovent et mettent en branle les armadas juridiques au nom de l’écologie. Fin janvier, le Parlement européen s'était prononcé en faveur d'une reconnaissance du crime d'écocide par la Cour pénale internationale afin de dissuader et punir plus sévèrement les atteintes graves à l'environnement. Un pas de plus vers la reconnaissance du crime d’écocide, plus large que les actuels délits qui ne couvrent pas toutes les situations de pollution.


Protéger la nature

Entre 8 et 9 Français sur 10 se disent sensibles ou très sensibles aux questions environnementales.
Ce qui force la main des politiques à prendre les choses avec plus d’entrain. Protéger la nature contre les dégâts de l’industrie s’est organisée dès 1928 avec la création de l’office international pour la protection de la nature.
Si le concept de réserve naturelle remonte à l’Antiquité, celle de la Scandola, qui protège 900 hectares terrestres et 1000 hectares marins, a été créée en 1975.
Aujourd’hui, la Corse compte six réserves naturelles : îles Cerbicale, îles Finocchiarola, l’étang de Biguglia, les Bouches de Bonifacio, Tre Padule de Suartone, et Scandola, qui est également classée « Patrimoine mondial de l’UNESCO », comme les Calanques de Piana. En raison de la richesse de sa biodiversité, la Corse est invitée à s’exprimer pour défendre l’environnement.
Comme au One Planet Summit en janvier dernier. 2021 sera ainsi l’année de tous les enjeux pour la biodiversité et la sauvegarde de la planète, avec un enjeu important pour les îles de la Méditerranée.


Maria Mariana
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