Facétieux État…
Les Français pourront désormais prendre l'avion vers la Corse même sans raison impérieuse, après une modification du décret sur les restrictions de déplacement publiée mercredi 3 juin au Journal officiel.
Après l’épidémie de covid-19 et le ralentissement du virus en Corse, les autorités sanitaires ont décidé de lever le plan blanc. Les établissements de santé insulaires retrouveront donc une activité quasi normale. Il ne reste donc plus à la majorité nationaliste qu'à désormais abandonner son funeste projet de passeport sanitaire dont le président de l'exécutif reconnaissait lui-même avec une benoîte ingénuité qu'il était impossible à réaliser. Et surtout parfaitement inutile.
L’arroseur arrosée
Il a donc fallu que les parlementaires et les élus corses de toutes tendances montent au créneau pour que le gouvernement change l'article 10 du décret n° 2020-663 du 31 mai 2020 qui limitait la circulation aérienne entre la Corse et le Continent sauf un motif impérieux et jusqu'à nouvel ordre.
Or l'article n'avait pas pour cadre la seule Corse. Il y était bien spécifié :
- 1° Au départ du territoire continental de la France à destination de l'une des collectivités mentionnées à l'article 72-3 de la Constitution ou de la collectivité de Corse.
C'est donc une revendication essentielle des nationalistes que le gouvernement a satisfaite par la bande : celle d'appartenir au même groupe que les collectivités territoriales de la France d'outre-mer énumérées à l'article 72-3 qui distingue quatre catégories de collectivités territoriales :
* le département et région d'outre-mer, régi par l'article 73 ;
* les collectivités territoriales créées en application du dernier alinéa de l'article 73 ;
* la Nouvelle-Calédonie, régie par le titre XIII (articles 76 et 77) ;
* les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) et l'île Clipperton. Ces deux dernières collectivités qui sont inhabitées sont régies par la loi. En l'occurrence, elles sont régies par la loi du 6 août 1955 portant statut des TAAF et de l'île Clipperton.
Sans posséder un esprit particulièrement tordu, on peut deviner derrière cette décision un brin de malice. "Vous vouliez vous distinguer du continent en demandant notamment un passeport sanitaire arguant de la fragilité de la situation corse ? Eh bien vous allez être servis puisque vous voilà mis sur le même plan que l'outre-mer." Tel est pris qui croyait prendre.
De pas de côté en reculades
On a presque le sentiment que l'une des préoccupations majeures des groupes nationalistes, plus qu'un souci sanitaire majeur, a été de ne pas se laisser déborder les uns par les autres en cherchant à tout prix à s'opposer au pouvoir central. Ainsi dans un coup de génie sans lendemain, le président Talamoni en appela à l'OMS pour sauver le peuple corse de la nouvelle peste, décrivant notre île comme l'un des principaux foyers épidémiques les plus virulents de l'Europe. Las, la Corse fait en définitive partie des territoires relativement épargnés. Puis il y eut cet appel de la majorité tout entière à refuser la réouverture des écoles. Ce sont vraisemblablement près de 60 % des établissements scolaires primaires qui ont ouvert ou qui vont ouvrir sachant que les enfants ne peuvent être atteints par le Covid et par voie de conséquence ne saurait en être le vecteur. Une majorité de maires ont ainsi fait entendre leur désaccord avec l'exécutif. La Collectivité territoriale a ensuite pris la lourde responsabilité de ne pas mettre à la disposition des collèges et lycées ses personnels techniques. L'affaire sera jugée par le tribunal administratif sur demande du rectorat et de la préfecture. Il est vrai que le gouvernement nous avait pondu un protocole sanitaire ubuesque, impossible à respecter et qui n'avait d'autre fonction que d'éviter un éventuel procès type sang contaminé. Enfin, Gilles Simeoni, tentant de jouer le Lord Protector de son peuple, a demandé, que dis-je exigé, un passeport sanitaire pour tout visiteur alors même que l'épidémie prenait fin et que le seul devoir de l'exécutif était de participer à une sorte de reconstruction nationale. Certains de ses commensaux ont d'ailleurs cru bon de déployer des tonnes d'agressivité pour justifier cette mesure absurde laquelle a provoqué une levée de boucliers des professionnels du tourisme, c'est-à-dire une partie de la base électorale nationaliste. Il y a tout lieu de croire que cette idée va être abandonnée en rase campagne. À charge des hardis pionniers de cette mesure de trouver les arguments pour justifier le retrait d'une mesure qu'hier encore ils prétendaient indispensables pour la survie du peuple corse.
L’arroseur arrosée
Il a donc fallu que les parlementaires et les élus corses de toutes tendances montent au créneau pour que le gouvernement change l'article 10 du décret n° 2020-663 du 31 mai 2020 qui limitait la circulation aérienne entre la Corse et le Continent sauf un motif impérieux et jusqu'à nouvel ordre.
Or l'article n'avait pas pour cadre la seule Corse. Il y était bien spécifié :
- 1° Au départ du territoire continental de la France à destination de l'une des collectivités mentionnées à l'article 72-3 de la Constitution ou de la collectivité de Corse.
C'est donc une revendication essentielle des nationalistes que le gouvernement a satisfaite par la bande : celle d'appartenir au même groupe que les collectivités territoriales de la France d'outre-mer énumérées à l'article 72-3 qui distingue quatre catégories de collectivités territoriales :
* le département et région d'outre-mer, régi par l'article 73 ;
* les collectivités territoriales créées en application du dernier alinéa de l'article 73 ;
* la Nouvelle-Calédonie, régie par le titre XIII (articles 76 et 77) ;
* les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) et l'île Clipperton. Ces deux dernières collectivités qui sont inhabitées sont régies par la loi. En l'occurrence, elles sont régies par la loi du 6 août 1955 portant statut des TAAF et de l'île Clipperton.
Sans posséder un esprit particulièrement tordu, on peut deviner derrière cette décision un brin de malice. "Vous vouliez vous distinguer du continent en demandant notamment un passeport sanitaire arguant de la fragilité de la situation corse ? Eh bien vous allez être servis puisque vous voilà mis sur le même plan que l'outre-mer." Tel est pris qui croyait prendre.
De pas de côté en reculades
On a presque le sentiment que l'une des préoccupations majeures des groupes nationalistes, plus qu'un souci sanitaire majeur, a été de ne pas se laisser déborder les uns par les autres en cherchant à tout prix à s'opposer au pouvoir central. Ainsi dans un coup de génie sans lendemain, le président Talamoni en appela à l'OMS pour sauver le peuple corse de la nouvelle peste, décrivant notre île comme l'un des principaux foyers épidémiques les plus virulents de l'Europe. Las, la Corse fait en définitive partie des territoires relativement épargnés. Puis il y eut cet appel de la majorité tout entière à refuser la réouverture des écoles. Ce sont vraisemblablement près de 60 % des établissements scolaires primaires qui ont ouvert ou qui vont ouvrir sachant que les enfants ne peuvent être atteints par le Covid et par voie de conséquence ne saurait en être le vecteur. Une majorité de maires ont ainsi fait entendre leur désaccord avec l'exécutif. La Collectivité territoriale a ensuite pris la lourde responsabilité de ne pas mettre à la disposition des collèges et lycées ses personnels techniques. L'affaire sera jugée par le tribunal administratif sur demande du rectorat et de la préfecture. Il est vrai que le gouvernement nous avait pondu un protocole sanitaire ubuesque, impossible à respecter et qui n'avait d'autre fonction que d'éviter un éventuel procès type sang contaminé. Enfin, Gilles Simeoni, tentant de jouer le Lord Protector de son peuple, a demandé, que dis-je exigé, un passeport sanitaire pour tout visiteur alors même que l'épidémie prenait fin et que le seul devoir de l'exécutif était de participer à une sorte de reconstruction nationale. Certains de ses commensaux ont d'ailleurs cru bon de déployer des tonnes d'agressivité pour justifier cette mesure absurde laquelle a provoqué une levée de boucliers des professionnels du tourisme, c'est-à-dire une partie de la base électorale nationaliste. Il y a tout lieu de croire que cette idée va être abandonnée en rase campagne. À charge des hardis pionniers de cette mesure de trouver les arguments pour justifier le retrait d'une mesure qu'hier encore ils prétendaient indispensables pour la survie du peuple corse.