Très chères libertés
Le monde est désormais à l'heure de la Covid.
Très chères libertés
Le monde est désormais à l’heure de la Covid.
Peu importe la géographie, le continent, les cultures, nous voilà tous logés à la même auberge. Enfin presque parce que les vaccins ne sont pas accessibles à tous les budgets, parce que selon les lieux on lutte avec plus ou moins de détermination contre la pandémie, parce qu’enfin il est des continents, où faute de connaissances, on meurt vraisemblablement dans le plus grand des secrets.
Mais il est une certitude : les mesures prises contre la maladie restreignent nos libertés ou servent à restreindre nos libertés. L’analyse dépend souvent de la perspective selon laquelle on se place.
Des libertés intangibles ?
La première question à se poser est de savoir s’il existe des libertés en soi, définissables en dehors de toute situation.
Vraisemblablement oui pour une minorité d’entre elles. Ce qui signifie a contrario que la plupart des libertés peuvent être restreintes, voire abolies si la situation l’exige.
Il n’existe pas de liberté de torturer, même si nous savons tous que cela se pratique.
À l’inverse, on peut envisager de pratiquer la censure si la protection d’un pays en dépend.
Aujourd’hui, on assiste à un véritable hallali contre la loi anciennement appelée « loi contre le séparatisme ». D’un côté, les anti-musulmans lui reprochent de ne pas désigner l’ennemi, l’islamisme. De l’autre, les défenseurs des libertés absolues craignent qu’un jour cette loi ne serve à réprimer par exemple les autonomistes. Il serait plus juste de dire que cette loi est parfaitement inutile. Il existe dans le panel législatif de quoi se défendre contre les atteintes à la laïcité. Et rajouter de la loi au corpus législatif c’est rajouter de la graisse à un corps déjà obèse. Mais dans cet étrange mélange de crises tant économiques que sociales et sanitaires, les pouvoirs en place pour mieux masquer leur désarroi n’en finissent pas de considérer leurs concitoyens comme des ennemis potentiels et à prévenir d’éventuels mouvements de révolte. Néanmoins, la question des libertés se pose avec toujours plus d’acuité.
Peut-on défendre de la même manière des libertés quand tout va bien et quand tout va mal ?
Les libertés ont un prix
Ne nous faisons pas d’illusions : les libertés n’ont pas le même prix dans les démocraties occidentales et dans les pays de continent en déshérence. Que peut signifier ce concept pour un homme qui n’a pas de quoi nourrir sa famille, pour une femme qui cherche à élever seule ses enfants sans avoir la garantie d’un toit ou d’un métier ?
La première des libertés est avant tout celle qui garantit à chacun un mode de vie décent. Or la vague américaniste nous indique que tout n’est qu’une question de sexe – de genre dirait-on aujourd’hui — de couleur de peau Autant de critères qui jouent un rôle non négligeable ne sont pas toujours essentiels. Les luttes sociales ont disparu au profit de combats horizontaux qui tendent à laisser croire que les oppressions ne sont que sexistes ou raciales. Eh bien non, les libertés ne sont pas identiques selon sa place dans la société, selon son vécu personnel.
Et aujourd’hui il est plus grave de se trouver au chômage ou sans indemnité que d’être confiné à cause de la pandémie.
Un monde en désordre
La lutte contre la pandémie ou plutôt les pandémies — car sur ce point le professeur Raoult a raison, nous subissons de telles mutations du virus qu’il est difficile de continuer à parler de vagues — est en train de modeler notre mode de vie.
Nous assistons à un changement civilisationnel qui va nécessairement bouleverser notre façon d’appréhender les libertés.
Que va-t-il en être des solidarités sociales et syndicales lorsqu’une grande partie du travail s’effectuera à domicile ?
Qu’en sera-t-il de nos relations de voisinage quand la livraison à domicile deviendra la norme ?
Les réseaux sociaux vont devenir nos chemins de rencontres, nos routes migratoires.
Les grands espaces de médiation comme la justice, les meetings, là où avant se coordonnaient les liens sociaux sont peu à peu remplacés par de nouveaux terrains laissés en pâture à des foules virtuelles dont les élans de haine ou d’amour auront nécessairement des effets dévastateurs sur ce qu’on appelait « la vraie vie ». D’autant que ces lieux virtuels appartiennent à des groupes dont le but est le profit maximum.
Les GAFA commencent déjà à jouer les censeurs. Ils sont désormais les maîtres du jeu. Ils sont pour la majeure partie d’entre eux nord-américains. Peut-être est-ce là que réside le danger majeur pour nos libertés.
GXC
Le monde est désormais à l’heure de la Covid.
Peu importe la géographie, le continent, les cultures, nous voilà tous logés à la même auberge. Enfin presque parce que les vaccins ne sont pas accessibles à tous les budgets, parce que selon les lieux on lutte avec plus ou moins de détermination contre la pandémie, parce qu’enfin il est des continents, où faute de connaissances, on meurt vraisemblablement dans le plus grand des secrets.
Mais il est une certitude : les mesures prises contre la maladie restreignent nos libertés ou servent à restreindre nos libertés. L’analyse dépend souvent de la perspective selon laquelle on se place.
Des libertés intangibles ?
La première question à se poser est de savoir s’il existe des libertés en soi, définissables en dehors de toute situation.
Vraisemblablement oui pour une minorité d’entre elles. Ce qui signifie a contrario que la plupart des libertés peuvent être restreintes, voire abolies si la situation l’exige.
Il n’existe pas de liberté de torturer, même si nous savons tous que cela se pratique.
À l’inverse, on peut envisager de pratiquer la censure si la protection d’un pays en dépend.
Aujourd’hui, on assiste à un véritable hallali contre la loi anciennement appelée « loi contre le séparatisme ». D’un côté, les anti-musulmans lui reprochent de ne pas désigner l’ennemi, l’islamisme. De l’autre, les défenseurs des libertés absolues craignent qu’un jour cette loi ne serve à réprimer par exemple les autonomistes. Il serait plus juste de dire que cette loi est parfaitement inutile. Il existe dans le panel législatif de quoi se défendre contre les atteintes à la laïcité. Et rajouter de la loi au corpus législatif c’est rajouter de la graisse à un corps déjà obèse. Mais dans cet étrange mélange de crises tant économiques que sociales et sanitaires, les pouvoirs en place pour mieux masquer leur désarroi n’en finissent pas de considérer leurs concitoyens comme des ennemis potentiels et à prévenir d’éventuels mouvements de révolte. Néanmoins, la question des libertés se pose avec toujours plus d’acuité.
Peut-on défendre de la même manière des libertés quand tout va bien et quand tout va mal ?
Les libertés ont un prix
Ne nous faisons pas d’illusions : les libertés n’ont pas le même prix dans les démocraties occidentales et dans les pays de continent en déshérence. Que peut signifier ce concept pour un homme qui n’a pas de quoi nourrir sa famille, pour une femme qui cherche à élever seule ses enfants sans avoir la garantie d’un toit ou d’un métier ?
La première des libertés est avant tout celle qui garantit à chacun un mode de vie décent. Or la vague américaniste nous indique que tout n’est qu’une question de sexe – de genre dirait-on aujourd’hui — de couleur de peau Autant de critères qui jouent un rôle non négligeable ne sont pas toujours essentiels. Les luttes sociales ont disparu au profit de combats horizontaux qui tendent à laisser croire que les oppressions ne sont que sexistes ou raciales. Eh bien non, les libertés ne sont pas identiques selon sa place dans la société, selon son vécu personnel.
Et aujourd’hui il est plus grave de se trouver au chômage ou sans indemnité que d’être confiné à cause de la pandémie.
Un monde en désordre
La lutte contre la pandémie ou plutôt les pandémies — car sur ce point le professeur Raoult a raison, nous subissons de telles mutations du virus qu’il est difficile de continuer à parler de vagues — est en train de modeler notre mode de vie.
Nous assistons à un changement civilisationnel qui va nécessairement bouleverser notre façon d’appréhender les libertés.
Que va-t-il en être des solidarités sociales et syndicales lorsqu’une grande partie du travail s’effectuera à domicile ?
Qu’en sera-t-il de nos relations de voisinage quand la livraison à domicile deviendra la norme ?
Les réseaux sociaux vont devenir nos chemins de rencontres, nos routes migratoires.
Les grands espaces de médiation comme la justice, les meetings, là où avant se coordonnaient les liens sociaux sont peu à peu remplacés par de nouveaux terrains laissés en pâture à des foules virtuelles dont les élans de haine ou d’amour auront nécessairement des effets dévastateurs sur ce qu’on appelait « la vraie vie ». D’autant que ces lieux virtuels appartiennent à des groupes dont le but est le profit maximum.
Les GAFA commencent déjà à jouer les censeurs. Ils sont désormais les maîtres du jeu. Ils sont pour la majeure partie d’entre eux nord-américains. Peut-être est-ce là que réside le danger majeur pour nos libertés.
GXC