Paese D'Avvene : Pour une transition écologique insulaire . Avà
ssociation créée en 2018 à Borgu, Paese d’avvene se donne trois axes de mission : comprendre ; ressentir et partager ; agir.
Paese d’Avvene
Pour une transition écologique insulaire. Avà
Association créée en 2018 à Borgu, Paese d’avvene se donne trois axes de mission : comprendre ; ressentir et partager ; agir. Fort du triste constat que la Corse, au fil des siècles, a perdu sa diversité de productions cultivées, son sens du collectif, son lien à la nature, l’organisation entend transmettre les savoir-faire dans « la compréhension du fonctionnement agricole passé et autonome, tout en prenant en compte les changements actuels de la société et du climat. »
Sa fondatrice, Caroline Massoni, diplômée en génie biologique, a, très tôt, été consciente des changements environnementaux à venir et de leur répercussion sur l’agriculture en particulier. « J’ai eu la chance d’effectuer un stage à l’INRA de Nancy avec l’agronome, Vincent Badeau, explique la jeune femme de 35 ans. Avec lui, j’ai pu observer et analyser nombre de données climatiques modélisées sur une période passée et future de 150 ans. Ce contexte est alarmant pour la gestion forestière. »
À 22 ans, Caroline perçoit le caractère urgent de la situation. Elle revient en Corse avec la ferme intention de mettre en application ses connaissances.
Sept années passées au Conservatoire d'espaces naturels de Corse (CEN Corse) lui permettent, entre autres, de travailler sur des prospections naturalistes, d’étudier les cartographies, d’œuvrer pour l’animation territoriale.
Mais c’est lors d’un visionnage, en 2015, d’une intervention de Pablo Servigne que se produit l’électrochoc. Ce chercheur, écologue, y présente un état des lieux servi par des éléments précis et révélateurs. Sans changement drastique et immédiat des comportements de nos sociétés industrialisées face à l’envi-ronnement, les catastrophes sont amenées à se multiplier, plus rapidement que prévu. « Ce moment a été l’élément déclencheur, confie-t-elle. J’ai eu le sentiment d’avoir toujours été dans le déni jusqu’à cet instant, devant cet écran d’ordinateur où le pire m’était annoncé.
Pas de théorie du complot ni manœuvre médiatique, simplement un constat brut basé sur des preuves scientifiques. Être mère également a déclenché des interrogations sur quel avenir pour mes enfants. Il était temps de se rendre utile ! De militer activement pour trouver des solutions concrètes ».
Paese d’avvene était née ! Attachée au travail du britannique, Rob Hopkins, sur la permaculture (création d’écosystèmes en respectant la biodiversité), Caroline Massoni propose au public scolaire de faire ses armes sous forme de jardins pédagogiques.
Pour cela, elle a trouvé de solides partenariats avec, tout d’abord, Anna Papalia, propriétaire privée, qui a développé un « jardin partagé » pour les habitants de la commune de Lucciana ; ensuite avec la mise à sa disposition du jardin de l’entreprise Demeures Corses, sur la même commune, pour les actions grand public.
« Leur aide est essentielle, ainsi que le soutien de la mairie, insiste Caroline. Sans initiative de cet ordre, la mise en place de pareilles actions peut s’avérer longue et parfois compliquée, nous faisant perdre un temps précieux. Avec l’appui de propriétaires fonciers, les solutions se dessinent plus rapidement. Nous n’avons pas besoin de beaucoup pour commencer à tracer notre chemin vers l’autonomie alimentaire ! » Volonté qu’elle poursuit également dans l’organisation de manifestations comme « La Fête des Possibles » et « Le troc de graines » qui ont eu lieu, respectivement, pour leur première édition en 2019, à Furiani et Lucciana.
Composée d’une équipe de femmes convaincues et déterminées, l’association fera acte de candidature pour obtenir l’agrément – dont peuvent bénéficier les organisations de plus de trois ans d’existence – au titre de la « Protection de l'environnement attestant de leur engagement dans ce domaine. « Il est important que tous les acteurs insulaires de la transition écologique puissent partager, collaborer et se fédérer. Nous portons ensemble les mêmes objectifs et c’est ensemble que nous sommes plus forts ! » Conclut-elle. Hè detta !
L’ensemble des actions, l’inscription aux ateliers tout publics et les futurs projets de l’association sont à retrouver sur le site : www.paesedavvene.com
· Anna Massari
Pour une transition écologique insulaire. Avà
Association créée en 2018 à Borgu, Paese d’avvene se donne trois axes de mission : comprendre ; ressentir et partager ; agir. Fort du triste constat que la Corse, au fil des siècles, a perdu sa diversité de productions cultivées, son sens du collectif, son lien à la nature, l’organisation entend transmettre les savoir-faire dans « la compréhension du fonctionnement agricole passé et autonome, tout en prenant en compte les changements actuels de la société et du climat. »
Sa fondatrice, Caroline Massoni, diplômée en génie biologique, a, très tôt, été consciente des changements environnementaux à venir et de leur répercussion sur l’agriculture en particulier. « J’ai eu la chance d’effectuer un stage à l’INRA de Nancy avec l’agronome, Vincent Badeau, explique la jeune femme de 35 ans. Avec lui, j’ai pu observer et analyser nombre de données climatiques modélisées sur une période passée et future de 150 ans. Ce contexte est alarmant pour la gestion forestière. »
À 22 ans, Caroline perçoit le caractère urgent de la situation. Elle revient en Corse avec la ferme intention de mettre en application ses connaissances.
Sept années passées au Conservatoire d'espaces naturels de Corse (CEN Corse) lui permettent, entre autres, de travailler sur des prospections naturalistes, d’étudier les cartographies, d’œuvrer pour l’animation territoriale.
Mais c’est lors d’un visionnage, en 2015, d’une intervention de Pablo Servigne que se produit l’électrochoc. Ce chercheur, écologue, y présente un état des lieux servi par des éléments précis et révélateurs. Sans changement drastique et immédiat des comportements de nos sociétés industrialisées face à l’envi-ronnement, les catastrophes sont amenées à se multiplier, plus rapidement que prévu. « Ce moment a été l’élément déclencheur, confie-t-elle. J’ai eu le sentiment d’avoir toujours été dans le déni jusqu’à cet instant, devant cet écran d’ordinateur où le pire m’était annoncé.
Pas de théorie du complot ni manœuvre médiatique, simplement un constat brut basé sur des preuves scientifiques. Être mère également a déclenché des interrogations sur quel avenir pour mes enfants. Il était temps de se rendre utile ! De militer activement pour trouver des solutions concrètes ».
Paese d’avvene était née ! Attachée au travail du britannique, Rob Hopkins, sur la permaculture (création d’écosystèmes en respectant la biodiversité), Caroline Massoni propose au public scolaire de faire ses armes sous forme de jardins pédagogiques.
Pour cela, elle a trouvé de solides partenariats avec, tout d’abord, Anna Papalia, propriétaire privée, qui a développé un « jardin partagé » pour les habitants de la commune de Lucciana ; ensuite avec la mise à sa disposition du jardin de l’entreprise Demeures Corses, sur la même commune, pour les actions grand public.
« Leur aide est essentielle, ainsi que le soutien de la mairie, insiste Caroline. Sans initiative de cet ordre, la mise en place de pareilles actions peut s’avérer longue et parfois compliquée, nous faisant perdre un temps précieux. Avec l’appui de propriétaires fonciers, les solutions se dessinent plus rapidement. Nous n’avons pas besoin de beaucoup pour commencer à tracer notre chemin vers l’autonomie alimentaire ! » Volonté qu’elle poursuit également dans l’organisation de manifestations comme « La Fête des Possibles » et « Le troc de graines » qui ont eu lieu, respectivement, pour leur première édition en 2019, à Furiani et Lucciana.
Composée d’une équipe de femmes convaincues et déterminées, l’association fera acte de candidature pour obtenir l’agrément – dont peuvent bénéficier les organisations de plus de trois ans d’existence – au titre de la « Protection de l'environnement attestant de leur engagement dans ce domaine. « Il est important que tous les acteurs insulaires de la transition écologique puissent partager, collaborer et se fédérer. Nous portons ensemble les mêmes objectifs et c’est ensemble que nous sommes plus forts ! » Conclut-elle. Hè detta !
L’ensemble des actions, l’inscription aux ateliers tout publics et les futurs projets de l’association sont à retrouver sur le site : www.paesedavvene.com
· Anna Massari