Israël : un succés vaccinal qui met en exergue nos échecs
Aujourd'hui Israël déconfine ...
N’en déplaise à ceux qui considèrent Israël comme une sorte de dictature molle, tous les pays démocratiques ont beaucoup à apprendre de ce pays qui, aujourd’hui contrairement à la tendance générale, déconfine.
40 % de la population vaccinée
Au 8 mars, moins de 3 % de sa population étaient doublement vaccinés contre le Covid-19 et moins de 6 % ayant reçu une première injection en France. À la même date, 40 % de la population israélienne ont été doublement vaccinés et 55 % ont reçu la première dose alors que les deux pays ont commencé leur campagne de vaccination, en décembre dernier, à une semaine d’intervalle.
En Israël, la population du pays (juifs, arabes et druzes) est entièrement concernée et depuis le 8 mars, tous les Palestiniens qui travaillent en Israël le sont également. L’Autorité palestinienne, qui a sous sa responsabilité pleine et entière la santé de ses ressortissants, a été contactée par le gouvernement hébreu, mais a refusé son aide vraisemblablement pour ne pas être accusée de collaborer avec la puissance occupante.
Le résultat est que la situation est catastrophique dans les territoires occupés. Dans Le Monde, Jean-Pierre Filiu, spécialiste du monde arabe s’interroge sur le décalage entre l’échec français et la réussite israélienne. Il note que la taille de la population ne saurait en effet expliquer seule ce différentiel puisque les États-Unis, avec pourtant cinq fois plus d’habitants que la France, ont un taux de vaccination trois fois supérieur à celui de cette dernière. De plus, l’arrêt (momentané ?) de l’Astrazeneca est une catastrophe puisque c’est lui qui devait permettre aux pharmaciens de vacciner.
Le retard pris par la France risque donc de s’alourdir et signifier un échec politique majeur pour Emmanuel Macron, échec qui pourrait favoriser une victoire de Marine Le Pen aux élections présidentielles.
Les raisons d’un succès, les raisons d’un échec
Le premier échec français tient au refus en mars 2020 du gouvernement d’imposer les masques tandis qu’au même moment Benyamin Nétanyahou faisait rentrer trois millions de masques chirurgicaux depuis la Chine.
Parallèlement, il achetait et produisait le matériel médical nécessaire pour les réanimations. Israël, pays perpétuellement en guerre, a su faire preuve d’une organisation militaire qui a manqué à une France dont les gouvernants semblaient paralysés par le syndrome du sang contaminé. Filiu note toutefois que pour des raisons purement électoralistes Nétanyahou a fait preuve « d’une tolérance trouble envers les violations des règles sanitaires dans les quartiers ultraorthodoxes ».
Cela s’est aussitôt traduit par une flambée de l’épidémie obligeant les autorités à donner un tour de vis en vaccinant à tour de bras et notamment les jours de shabbat. La guerre des vaccins signe aussi une débâcle européenne. Les nationalismes et les égoïsmes locaux l’ont emporté sur la solidarité. Les Israéliens, qui ne subissaient pas ce doublement mouvement contradictoire, ont passé des contrats avec le laboratoire américain Pfizer, qui s’est engagé à fournir un stock exceptionnel de vaccins, en contrepartie du partage des données épidémiologiques. Nétanyahou a également traité avec Moderna, une autre firme américaine, pour des livraisons complémentaires de vaccins. Il avait pris contact avec la France pour les vaccins de Sanofi et de l’Institut Pasteur, deux échecs retentissants.
Des consignes claires
En France, le pouvoir a bafouillé et parfois ménagé la frange anti-vaccin. Les consignes n’ont jamais été claires donnant le mal de mer à des Français épuisés et parfois déprimés. « En Israël, en revanche, l’adhésion du public à la campagne de vaccination a été confortée par une planification claire des populations ciblées : d’abord les professionnels de santé, puis les personnes vulnérables, ensuite les plus de 40 ans, mais aussi les 16-18 ans, afin que les épreuves du baccalauréat puissent se dérouler normalement.
Les vaccinations sont administrées y compris durant le shabbat, alors qu’il a fallu attendre le 6 mars pour que la France vaccine le week-end. » Israël a testé en masse n’hésitant à faire intervenir la police pour faire respecter les règles sanitaires chez les particuliers. En France, on a fermé les restaurants, les cinémas et les théâtres, mais on a vu des représentants de l’autorité fréquenter des restaurants clandestins. Les transports en commun sont bondés. Et désormais les dépressions se multiplient.
La lassitude est partout tandis qu’en Israël les restaurants sont à nouveau ouverts et la vie a repris son sens. Un « passeport vert » permet désormais aux personnes vaccinées ou immunisées de retrouver une activité normale en Israël. Mais « surtout, la population y perçoit un horizon de sortie de la crise sanitaire, là où l’incertitude reste de mise en France. » conclut avec une grande justesse Jean-Pierre Filiu.
GXC
40 % de la population vaccinée
Au 8 mars, moins de 3 % de sa population étaient doublement vaccinés contre le Covid-19 et moins de 6 % ayant reçu une première injection en France. À la même date, 40 % de la population israélienne ont été doublement vaccinés et 55 % ont reçu la première dose alors que les deux pays ont commencé leur campagne de vaccination, en décembre dernier, à une semaine d’intervalle.
En Israël, la population du pays (juifs, arabes et druzes) est entièrement concernée et depuis le 8 mars, tous les Palestiniens qui travaillent en Israël le sont également. L’Autorité palestinienne, qui a sous sa responsabilité pleine et entière la santé de ses ressortissants, a été contactée par le gouvernement hébreu, mais a refusé son aide vraisemblablement pour ne pas être accusée de collaborer avec la puissance occupante.
Le résultat est que la situation est catastrophique dans les territoires occupés. Dans Le Monde, Jean-Pierre Filiu, spécialiste du monde arabe s’interroge sur le décalage entre l’échec français et la réussite israélienne. Il note que la taille de la population ne saurait en effet expliquer seule ce différentiel puisque les États-Unis, avec pourtant cinq fois plus d’habitants que la France, ont un taux de vaccination trois fois supérieur à celui de cette dernière. De plus, l’arrêt (momentané ?) de l’Astrazeneca est une catastrophe puisque c’est lui qui devait permettre aux pharmaciens de vacciner.
Le retard pris par la France risque donc de s’alourdir et signifier un échec politique majeur pour Emmanuel Macron, échec qui pourrait favoriser une victoire de Marine Le Pen aux élections présidentielles.
Les raisons d’un succès, les raisons d’un échec
Le premier échec français tient au refus en mars 2020 du gouvernement d’imposer les masques tandis qu’au même moment Benyamin Nétanyahou faisait rentrer trois millions de masques chirurgicaux depuis la Chine.
Parallèlement, il achetait et produisait le matériel médical nécessaire pour les réanimations. Israël, pays perpétuellement en guerre, a su faire preuve d’une organisation militaire qui a manqué à une France dont les gouvernants semblaient paralysés par le syndrome du sang contaminé. Filiu note toutefois que pour des raisons purement électoralistes Nétanyahou a fait preuve « d’une tolérance trouble envers les violations des règles sanitaires dans les quartiers ultraorthodoxes ».
Cela s’est aussitôt traduit par une flambée de l’épidémie obligeant les autorités à donner un tour de vis en vaccinant à tour de bras et notamment les jours de shabbat. La guerre des vaccins signe aussi une débâcle européenne. Les nationalismes et les égoïsmes locaux l’ont emporté sur la solidarité. Les Israéliens, qui ne subissaient pas ce doublement mouvement contradictoire, ont passé des contrats avec le laboratoire américain Pfizer, qui s’est engagé à fournir un stock exceptionnel de vaccins, en contrepartie du partage des données épidémiologiques. Nétanyahou a également traité avec Moderna, une autre firme américaine, pour des livraisons complémentaires de vaccins. Il avait pris contact avec la France pour les vaccins de Sanofi et de l’Institut Pasteur, deux échecs retentissants.
Des consignes claires
En France, le pouvoir a bafouillé et parfois ménagé la frange anti-vaccin. Les consignes n’ont jamais été claires donnant le mal de mer à des Français épuisés et parfois déprimés. « En Israël, en revanche, l’adhésion du public à la campagne de vaccination a été confortée par une planification claire des populations ciblées : d’abord les professionnels de santé, puis les personnes vulnérables, ensuite les plus de 40 ans, mais aussi les 16-18 ans, afin que les épreuves du baccalauréat puissent se dérouler normalement.
Les vaccinations sont administrées y compris durant le shabbat, alors qu’il a fallu attendre le 6 mars pour que la France vaccine le week-end. » Israël a testé en masse n’hésitant à faire intervenir la police pour faire respecter les règles sanitaires chez les particuliers. En France, on a fermé les restaurants, les cinémas et les théâtres, mais on a vu des représentants de l’autorité fréquenter des restaurants clandestins. Les transports en commun sont bondés. Et désormais les dépressions se multiplient.
La lassitude est partout tandis qu’en Israël les restaurants sont à nouveau ouverts et la vie a repris son sens. Un « passeport vert » permet désormais aux personnes vaccinées ou immunisées de retrouver une activité normale en Israël. Mais « surtout, la population y perçoit un horizon de sortie de la crise sanitaire, là où l’incertitude reste de mise en France. » conclut avec une grande justesse Jean-Pierre Filiu.
GXC