A quand le retour des prisonniers nationalistes
Prisonniers politiques
À quand le retour des prisonniers nationalistes ?
La nomination de l’avocat Dupond-Moretti au poste de garde des Sceaux a fait naître une espérance peut être excessive dans les rangs nationalistes. Il est douteux qu’en l’état actuel des choses et compte tenu de la nature agressive de la campagne menée par les nationalistes, le pouvoir concède le rapatriement des prisonniers nationalistes à Borgu.
Drôle de campagne
Il faut le dire et le redire : le rapatriement des prisonniers nationalistes ou plutôt le rapprochement d’avec leurs familles est un droit légitime. Une telle mesure allégerait la charge des proches et permettrait vraisemblablement aux prisonniers de s’adapter plus facilement à l’après-incarcération. Une fois cela énoncé, on ne peut que s’étonner de la teneur de la campagne menée par les associations nationalistes pour le retour dans l’île de leurs camarades. Voudraient-ils échouer qu’ils ne s’y prendraient pas autrement. C’est tout bêtement une question de rapports de force. Les rassemblements en faveur des prisonniers réunissent à peine plus que les amis et les familles. Cela le pouvoir le sait. Cette cause ne suscite dans la population aucune réelle solidarité sinon un vague apitoiement.
La plupart des Corses considèrent que les détenus ont pris leurs responsabilités et se désintéressent de leur sort. C’est peut-être injuste mais c’est ainsi. En de telles conditions, une campagne franchement démocratique, cherchant à ratisser le plus largement possible, s’imposerait. Il faudrait donc éviter de couvrir de noms d’oiseaux l’interlocuteur étatique d’autant que celui-ci n’a pas grand-chose à faire du sort des nationalistes emprisonnés. Déclencher un sentiment de solidarité implique de créer une vague émotionnelle. Elle serait d’autant plus efficace qu’elle apparaîtrait comme une mesure de pur bon sens. N’est-il tout simplement pas évident que des Basques doivent purger leur peine au Pays basque et des Corses en Corse ?
Pour l’heure la campagne se résume à de sinistres conférences de presse avec cette particularité très corse de rassembler derrière la table plus de monde que dans la salle. L’impression dominante est celle d’une menace d’autant que la posture la plus souvent utilisée est celle des bras croisés c’est-à-dire d’une fermeture psychologique totale.
Prisonniers politiques et refus du FJAIT
La politique nationaliste en matière de lutte contre la répression a toujours été hautement paradoxale. Ils ont combattu au nom des droits de l’homme la Cour de Sûreté de l’État mise en place par l’état gaulliste pour combattre l’OAS. La gauche a supprimé cette juridiction d’exception. Mais cette institution offrait un statut politique à ceux qu’elle condamnait. Sa dissolution a entraîné une banalisation du statut de ceux accusés d’action violente à caractère idéologique. Les nationalistes appellent leurs militants emprisonnés pour des faits violents des prisonniers politiques, ce qui est exact stricto sensu. Mais alors les islamistes le sont aussi, comme le sont les néonazis germaniques. Prisonnier politique est l’interprétation d’une démarche ou d’un acte et non pas une réalité objective. Tout comme le concept de terroriste. Qui peut nier que les FLNC ont cherché à terroriser leurs ennemis à commencer par des civils. Le très ethniciste slogan « I francesi fora » est là pour l’attester lorsqu’il s’accompagnait de campagnes de plasticage contre les enseignants venus du continent. Toute guerre est une forme élaborée de terrorisme. Les actions du RAID étaient elles-mêmes souvent guidées par l’idée de terroriser l’entourage des clandestins. Les nationalistes refusent leur inscription au Fichier des auteurs d'infractions terroristes (Fijait) pour ne pas être mélangé avec les islamistes. Cette position ne tient pas la route. Ou on se bat contre la création d’un tel fichier parce qu'il représente un danger pour les libertés ou on se tait.
Pour un rapatriement rapide des prisonniers nationalistes
Le seul combat qui puisse être mené efficacement est celui d’une adéquation entre la demande et la législation. Or celui-ci rend possible le rapatriement de tous les prisonniers. Tout ne tient qu’à la levée du statut de DPS. C’est cela le maillon faible sur lequel il faut inlassablement frapper. Qu’est-ce qui aujourd’hui justifie pour les détenus les plus anciens le maintien de cette appréciation purement administrative ? Il y a nécessairement des critères, des règlements sur lesquels il faut s’appuyer pour mieux la combattre. L’administration a le devoir de justifier toute décision. Dès lors qu’il sera démontré que cette décision est arbitraire, le garde des Sceaux sera libre de prendre une décision sans craindre des répercussions politiques négatives ou les effets de la vengeance étatique. Il sera temps, vraiment grand temps qu’en ce domaine aussi justice soit rendue. GXC
La nomination de l’avocat Dupond-Moretti au poste de garde des Sceaux a fait naître une espérance peut être excessive dans les rangs nationalistes. Il est douteux qu’en l’état actuel des choses et compte tenu de la nature agressive de la campagne menée par les nationalistes, le pouvoir concède le rapatriement des prisonniers nationalistes à Borgu.
Drôle de campagne
Il faut le dire et le redire : le rapatriement des prisonniers nationalistes ou plutôt le rapprochement d’avec leurs familles est un droit légitime. Une telle mesure allégerait la charge des proches et permettrait vraisemblablement aux prisonniers de s’adapter plus facilement à l’après-incarcération. Une fois cela énoncé, on ne peut que s’étonner de la teneur de la campagne menée par les associations nationalistes pour le retour dans l’île de leurs camarades. Voudraient-ils échouer qu’ils ne s’y prendraient pas autrement. C’est tout bêtement une question de rapports de force. Les rassemblements en faveur des prisonniers réunissent à peine plus que les amis et les familles. Cela le pouvoir le sait. Cette cause ne suscite dans la population aucune réelle solidarité sinon un vague apitoiement.
La plupart des Corses considèrent que les détenus ont pris leurs responsabilités et se désintéressent de leur sort. C’est peut-être injuste mais c’est ainsi. En de telles conditions, une campagne franchement démocratique, cherchant à ratisser le plus largement possible, s’imposerait. Il faudrait donc éviter de couvrir de noms d’oiseaux l’interlocuteur étatique d’autant que celui-ci n’a pas grand-chose à faire du sort des nationalistes emprisonnés. Déclencher un sentiment de solidarité implique de créer une vague émotionnelle. Elle serait d’autant plus efficace qu’elle apparaîtrait comme une mesure de pur bon sens. N’est-il tout simplement pas évident que des Basques doivent purger leur peine au Pays basque et des Corses en Corse ?
Pour l’heure la campagne se résume à de sinistres conférences de presse avec cette particularité très corse de rassembler derrière la table plus de monde que dans la salle. L’impression dominante est celle d’une menace d’autant que la posture la plus souvent utilisée est celle des bras croisés c’est-à-dire d’une fermeture psychologique totale.
Prisonniers politiques et refus du FJAIT
La politique nationaliste en matière de lutte contre la répression a toujours été hautement paradoxale. Ils ont combattu au nom des droits de l’homme la Cour de Sûreté de l’État mise en place par l’état gaulliste pour combattre l’OAS. La gauche a supprimé cette juridiction d’exception. Mais cette institution offrait un statut politique à ceux qu’elle condamnait. Sa dissolution a entraîné une banalisation du statut de ceux accusés d’action violente à caractère idéologique. Les nationalistes appellent leurs militants emprisonnés pour des faits violents des prisonniers politiques, ce qui est exact stricto sensu. Mais alors les islamistes le sont aussi, comme le sont les néonazis germaniques. Prisonnier politique est l’interprétation d’une démarche ou d’un acte et non pas une réalité objective. Tout comme le concept de terroriste. Qui peut nier que les FLNC ont cherché à terroriser leurs ennemis à commencer par des civils. Le très ethniciste slogan « I francesi fora » est là pour l’attester lorsqu’il s’accompagnait de campagnes de plasticage contre les enseignants venus du continent. Toute guerre est une forme élaborée de terrorisme. Les actions du RAID étaient elles-mêmes souvent guidées par l’idée de terroriser l’entourage des clandestins. Les nationalistes refusent leur inscription au Fichier des auteurs d'infractions terroristes (Fijait) pour ne pas être mélangé avec les islamistes. Cette position ne tient pas la route. Ou on se bat contre la création d’un tel fichier parce qu'il représente un danger pour les libertés ou on se tait.
Comment croire un instant que des personnes vont convaincre les autorités qui les accusent de terrorisme qu’elles ne le sont pas ? Une telle réthorique est uniquement destinée au public nationaliste mais certainement pas au grand public ce qui devrait être le cas pour créer un rapport de forces capable d’infléchir la position gouvernementale.
Pour un rapatriement rapide des prisonniers nationalistes
Le seul combat qui puisse être mené efficacement est celui d’une adéquation entre la demande et la législation. Or celui-ci rend possible le rapatriement de tous les prisonniers. Tout ne tient qu’à la levée du statut de DPS. C’est cela le maillon faible sur lequel il faut inlassablement frapper. Qu’est-ce qui aujourd’hui justifie pour les détenus les plus anciens le maintien de cette appréciation purement administrative ? Il y a nécessairement des critères, des règlements sur lesquels il faut s’appuyer pour mieux la combattre. L’administration a le devoir de justifier toute décision. Dès lors qu’il sera démontré que cette décision est arbitraire, le garde des Sceaux sera libre de prendre une décision sans craindre des répercussions politiques négatives ou les effets de la vengeance étatique. Il sera temps, vraiment grand temps qu’en ce domaine aussi justice soit rendue. GXC