Fatti di Storia : Faut-il commémorer Napoléon ? ( 2/2 )
Les jalons de la mémoire Napoléonienne en Corse
Fatti di storia : Faut-il commémorer Napoléon (2/2)
Les jalons de la mémoire Napoléonienne en Corse
Si au niveau national et international, les divisions entre « pro » et « anti » Napoléon Bonaparte ont débuté pendant le triennio revoluzionnario (1796-1799), elles sont apparues quelques années plus tôt en Corse.
Ces divisions sont dans un premier temps, politiques, à titre d’exemple, notons les « événements d’Ajaccio » autour des élections législative de 1792 qui marquent le début des hostilités entre les Bonaparte d’un côté et les Pozzo di Borgo et les Peraldi de l’autre : « Toute nuit, la ville est en fièvre et les partisans de ces deux factions menacent d’en venir aux mains (…) et le lendemain (…) Zampaglino (un allié des Bonaparte) tire Mathieu Pozzo Di Borgo par les jambes alors que juché sur une estrade, il prononçait un discours… L’intimidation a réussi et le 30 Mars, Napoléon est élu. (Le mémorial des Corses)
. Plus connus de tous, les événements de 1793, symbolisés par le sac de la casa Bonaparte marquent cette fois-ci, définitivement ou presque, la rupture entre Paolistes et Bonapartistes.
Des divisions mémorielles
Dans un second temps, ces divisions sont certes toujours politiques, mais surtout mémorielles. En effet, le regard que la Corse porte sur Napoléon est constamment en mouvement, à l’instar de la mémoire nationale, le souvenir de Napoléon dans l’île est passé par tous les états, tantôt glorieux et reconnaissant, tantôt haineux et indifférent. L’exemple de la statuaire Napoléonienne en est une très bonne illustration. A la chute de l’Empire, le Conseil Municipal d’Ajaccio écriera à « sa majesté très Chrétienne » pour s’excuser auprès d’elle d’avoir mis au monde l’usurpateur. Son buste en marbre est alors jeté à la mer sous les sifflets des Ajacciens. Seulement deux décennies plus tard, en 1840 le
Conseil Général de Corse envoya des députés pour célébrer le retour des cendres et se revendiquer fièrement comme étant le département ayant donné la vie à l’Empereur. En 1855 dans le cadre de la souscription du « monument national représentant Napoléon 1er et ses quatre frères à élever, sur la place d’arme à Ajaccio » (Archives départementale d’Ajaccio n°205), le sous-préfet de Sartène écrit, dans une lettre en date du 10 novembre destinée au Préfet de Corse affirme que : « Chaque habitant de la Corse se fera un devoir sacré de voir figurer son nom pour la construction d’un monument destiné à perpétuer la mémoire d’une dynastie qui nous a tirés de l’obscurité pour nous placer au rang où nous sommes » (Ibid).
Effectivement, sous le règne de Louis-Napoléon Bonaparte (2 ème République et Second Empire), les statues à la mémoire de L’Empereur se multiplient : Premier Consul (1850 à à Ajaccio), Empereur Romain (1852 à Bastia), à cheval entouré de ses quatre frères (1865 encore à Ajaccio).
Notons par ailleurs que c’est sous Napoléon III, que vont être érigés un buste et une statue de Paoli, respectivement à île Rousse en 1852 et à Corte en 1854. Peut-on y voir une volonté de rapprochement et d’apaisement mémoriel entre les deux grandes figures de l’île ?
De toute évidence, Napoléon III œuvre pour la glorification du Grand Oncle mais ne s’oppose pas au culte Paolien. Dans l’histoire du temps présent, nous notons deux symboles du rapprochement des deux Grands par la statuaire. En 2009 tout d’abord, par l’inauguration d’un buste de Napoléon venant siéger aux côtés du « Babbu di a Patria » à l’Hôtel de Région, puis en 2013, dans la ville impériale où, cette fois-ci, c’est le buste de Paoli qui vient siéger aux côtés des multiples lieux de mémoire Napoléoniens.
Rappelons aussi que d’ici quatre ans, en 2025, la Corse commémorera le tricentenaire de la naissance de Paoli... Des commémorations qui vont encore faire couler beaucoup d’encre…
Les jalons de la mémoire Napoléonienne en Corse
Si au niveau national et international, les divisions entre « pro » et « anti » Napoléon Bonaparte ont débuté pendant le triennio revoluzionnario (1796-1799), elles sont apparues quelques années plus tôt en Corse.
Ces divisions sont dans un premier temps, politiques, à titre d’exemple, notons les « événements d’Ajaccio » autour des élections législative de 1792 qui marquent le début des hostilités entre les Bonaparte d’un côté et les Pozzo di Borgo et les Peraldi de l’autre : « Toute nuit, la ville est en fièvre et les partisans de ces deux factions menacent d’en venir aux mains (…) et le lendemain (…) Zampaglino (un allié des Bonaparte) tire Mathieu Pozzo Di Borgo par les jambes alors que juché sur une estrade, il prononçait un discours… L’intimidation a réussi et le 30 Mars, Napoléon est élu. (Le mémorial des Corses)
. Plus connus de tous, les événements de 1793, symbolisés par le sac de la casa Bonaparte marquent cette fois-ci, définitivement ou presque, la rupture entre Paolistes et Bonapartistes.
Des divisions mémorielles
Dans un second temps, ces divisions sont certes toujours politiques, mais surtout mémorielles. En effet, le regard que la Corse porte sur Napoléon est constamment en mouvement, à l’instar de la mémoire nationale, le souvenir de Napoléon dans l’île est passé par tous les états, tantôt glorieux et reconnaissant, tantôt haineux et indifférent. L’exemple de la statuaire Napoléonienne en est une très bonne illustration. A la chute de l’Empire, le Conseil Municipal d’Ajaccio écriera à « sa majesté très Chrétienne » pour s’excuser auprès d’elle d’avoir mis au monde l’usurpateur. Son buste en marbre est alors jeté à la mer sous les sifflets des Ajacciens. Seulement deux décennies plus tard, en 1840 le
Conseil Général de Corse envoya des députés pour célébrer le retour des cendres et se revendiquer fièrement comme étant le département ayant donné la vie à l’Empereur. En 1855 dans le cadre de la souscription du « monument national représentant Napoléon 1er et ses quatre frères à élever, sur la place d’arme à Ajaccio » (Archives départementale d’Ajaccio n°205), le sous-préfet de Sartène écrit, dans une lettre en date du 10 novembre destinée au Préfet de Corse affirme que : « Chaque habitant de la Corse se fera un devoir sacré de voir figurer son nom pour la construction d’un monument destiné à perpétuer la mémoire d’une dynastie qui nous a tirés de l’obscurité pour nous placer au rang où nous sommes » (Ibid).
Effectivement, sous le règne de Louis-Napoléon Bonaparte (2 ème République et Second Empire), les statues à la mémoire de L’Empereur se multiplient : Premier Consul (1850 à à Ajaccio), Empereur Romain (1852 à Bastia), à cheval entouré de ses quatre frères (1865 encore à Ajaccio).
Notons par ailleurs que c’est sous Napoléon III, que vont être érigés un buste et une statue de Paoli, respectivement à île Rousse en 1852 et à Corte en 1854. Peut-on y voir une volonté de rapprochement et d’apaisement mémoriel entre les deux grandes figures de l’île ?
De toute évidence, Napoléon III œuvre pour la glorification du Grand Oncle mais ne s’oppose pas au culte Paolien. Dans l’histoire du temps présent, nous notons deux symboles du rapprochement des deux Grands par la statuaire. En 2009 tout d’abord, par l’inauguration d’un buste de Napoléon venant siéger aux côtés du « Babbu di a Patria » à l’Hôtel de Région, puis en 2013, dans la ville impériale où, cette fois-ci, c’est le buste de Paoli qui vient siéger aux côtés des multiples lieux de mémoire Napoléoniens.
Rappelons aussi que d’ici quatre ans, en 2025, la Corse commémorera le tricentenaire de la naissance de Paoli... Des commémorations qui vont encore faire couler beaucoup d’encre…