Covid-19 : l'Etat défaillant
Le comportement hostile et méprisant de l’Etat à l’encontre de la Collectivité de Corse est inacceptable.
Surtout si l’on considère combien, avant et durant le confinement, Emmanuel Macron, Edouard Philippe, les ministres de la Santé et une partie de l’Administration ont péché par déni et inertie, ainsi que par insincérité, incohérence et stupidité.
Le déconfinement est en cours. Cette éclaircie dont personne ne sait encore si elle sera durable, si elle précèdera une seconde vague l’hiver prochain ou si elle signifie une quasi-disparition du Covid-19, pourrait être une occasion pour l’Etat d’ouvrir un dialogue constructif avec l’Exécutif de Corse. D’autant que mobiliser toutes les énergies et tous les moyens ne sera pas de trop pour rétablir l’activité économique et trouver des remèdes à la détresse sociale qui s’annonce du fait que des entreprises fermeront et que de nombreux salariés deviendront des chômeurs. Or il n’en est rien. Dans le droit fil du centralisme technocratique, autoritaire et clivant qui caractérise la politique corse d’Emmanuel Macron et Edouard Philippe depuis leur accès aux responsabilités, l’Etat persiste dans le refus de reconnaître les élus nationalistes comme des partenaires ou des interlocuteurs valables. En effet, alors que le déconfinement progressif est opéré non sans difficultés, le Préfet et la Rectrice de Corse contestent auprès du tribunal administratif la décision de la Collectivité de Corse de ne pas, en vertu du principe de précaution, engager les agents des collèges et des lycées dans une réouverture de ces établissements. Les deux hauts fonctionnaires, il importe de la souligner, agissent en ajoutant au centralisme le plus crasse, une tentative de discréditer et de diviser. Ils invoquent la décision du ministre de l’Education de réouvrir les collèges et lycées. Ils ressortent un principe souvent dégainé et dévoyé pour justifier le jacobinisme : l’égalité. Ils montent en épingle que des chefs d’établissement sont favorables à des réouvertures et que quelques parents en appellent au libre choix. Enfin, dans le droit fil des propos d’Emmanuel Macron à Cuzzà et des manœuvres qu’affectionnait la préfète Chevallier, et ce en soulignant lourdement qu’en concertation avec les maires 40% des écoles de Corse du Sud et 30% des écoles de Haute-Corse avaient rouvert, ils laissent paraître une tentation de jouer les élus communaux contre la Collectivité de Corse. Pat ailleurs, une autre indication que l’Etat n’est pas porté à dialoguer consiste en la non-réponse à la proposition de la Collectivité de Corse d’expérimenter un « Green Pass » (présentation d'un test sérologique Covid-19 négatif) destiné à limiter les risques de contagion représentés par l’arrivée massive de touristes. Ce comportement hostile et méprisant de l’Etat à l’encontre de la Collectivité de Corse est inacceptable. Même si tout un chacun est en droit de souhaiter une reprise des cours en juin dans les lycées et les collèges. Même si le « Green Pass » peut susciter des réserves ou des oppositions parmi les professionnels du tourisme, ; Ce comportement est d’autant plus inacceptable qu’avant et durant le confinement, Emmanuel Macron, Edouard Philippe, les ministres de la Santé et une partie de l’Administration ont péché par déni et inertie ainsi que par insincérité, incohérence et stupidité. L’Etat a été globalement défaillant.
Enfoncé dans le déni et l’inertie
Au début de l’année, alors qu’il était connu que la Chine était sévèrement touchée, l’Etat a sous-estimé plusieurs alertes : 30 janvier, urgence sanitaire mondiale décrétée par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) ; 28 février, révélation dans une revue faisant référence (The New England Journal of Madecine) que les formes sévères de la maladie affectaient aussi les moins de 60 ans ; fin février, niveau d’alerte relevé au maximum par l’OMS. L’Etat s’est aussi longuement enfoncé dans le déni et l’inertie. En février, rien n’a vraiment été mis en œuvre, exceptées les recommandations de respecter des gestes barrières et, les derniers jours du mois, des fermetures d’écoles et l’interdiction des rassemblements de plus de 5000 personnes. Ainsi le 17 février, l’urgence n’était pas de planifier et mener la lutte contre le Covid-19 mais de demander à Agnès Buzyn de renoncer au ministère de la Santé pour conduire à Paris les listes de La République En Marche. Le 7 mars, alors que l’hécatombe avait débuté dans le nord de l’Italie, le Président de la République s’est rendu au théâtre avec son épouse et a expliqué : « Il n'y a aucune raison, mis à part pour les populations fragilisées, de modifier nos habitudes de sortie. » Les jours suivants, il a confirmé la tenue le 15 mars du premier tour des élections municipales. Enfin, le 14 mars, deux jours avant de décréter le début du confinement général et de déclarer « La France est en guerre », il a rejeté l’appel au report du scrutin lancé par de nombreux responsables politiques dont Gilles Simeoni. Pourtant l’aggravation dramatique de la situation était confirmée depuis plusieurs jours. Le 10 mars, dans le quotidien Libération, le professeur Gilles Pialoux, chef de service de l’unité des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Tenon de Paris, avait publiquement déclaré : « Le coronavirus semble plus grave que ce que l’on pensait au départ. 16 % des patients ont besoin d’être hospitalisés. 5 % doivent être placés sous ventilation artificielle et surtout de façon durable. » Le 12 mars, le cap des 1000 décès avait été franchi en Italie. La connaissance au plus haut niveau de l’Etat, dès avant le 15 mars, de l’aggravation de la situation a d’ailleurs été confirmée par Agnès Buzyn. En effet, le 17 mars, évoquant sa campagne électorale, l’ancienne ministre de la Santé a confié : « Depuis le début, je ne pensais qu’à une seule chose : au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade. La dernière semaine a été un cauchemar. J’avais peur à chaque meeting. » Le déni et l’inertie ont fait perdre de précieuses semaines. Ils ont été à l’origine du caractère tardif de la mise en alerte et de la mobilisation des services hospitaliers, des médecins de ville et des EPHAD. Ils ont probablement coûté des milliers de vies comme le suggère ce témoignage livré au quotidien les Dernières Nouvelles d’Alsace par un médecin généraliste exerçant à Mulhouse. Ce dernier a affirmé que, fin février, il avait en vain alerté les autorités sanitaires : « On avait des cas en Italie, dans une station de ski du Tyrol. L'épidémie était à nos portes (…) Courant février, j'étais déjà au courant de gens qui tombaient malades avec les symptômes du Covid-19 mais ils n'étaient pas testés. La maxime était : le Covid-19 n'existe pas en France, la frontière est étanche, il ne se passe rien. »
Insincère, incohérent et stupide
Longtemps dans le déni et inerte, l’Etat a aussi été insincère, incohérent et stupide. Cela a été particulièrement évident sur deux fronts : celui des masques, celui de l'hydroxychloroquine. Pour dissimuler le manque criant de masques, l’Etat a d’abord affiché la sérénité. Le 26 janvier la ministre de la santé Agnès Buzyn a affirmé : « Si un jour nous devions proposer à telle ou telle population ou personne à risque de porter des masques, les autorités sanitaires distribueraient ces masques aux personnes qui en auront besoin. » Le 26 février, le Directeur Général de la Santé a assuré : « Nous n’avons pas d’inquiétude sur ce plan. Il n’y a donc pas de pénurie à redouter, ce n’est pas un sujet. » Mais il est ensuite apparu que les besoins estimés en cas d’aggravation de l’épidémie ne pourraient être couverts et que la pénurie affecterait aussi les personnels des établissements de soins et les EPAHD. Le constat de carence a incité les collectivités territoriales et les citoyens à prendre les choses en main. Les commandes des premières (la Collectivité de Corse en a par exemple commandé deux millions), l’ingéniosité et la solidarité des seconds (hommage doit être rendu aux petites mains de la couture, de l’impression 3D et des ateliers artisanaux qui ont produit masques et visières) ont permis de parer au plus pressé. Le constat de carence a sans doute aussi conduit l’Etat – outre à décréter le confinement général, total et prolongé qui a mis à mal l’économie - à mentir, se contredire et se ridiculiser. Le 26 mars, le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur a nié l’évidence de la pénurie : « Je ne reconnais pas qu’il en manque. » Le même jour, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye s’est couverte de ridicule pour tenter de justifier une absence de nécessité de porter un masque : « Les masques ne sont pas nécessaires pour tout le monde (…) L’utilisation d’un masque, ce sont des gestes techniques précis. Sinon on se gratte le nez sous le masque, on a du virus sur les mains, on en a une utilisation qui n’est pas bonne, et ça peut même être contre-productif. » Le 3 avril, après avoir affirmé le contraire durant des semaines, le Directeur Général de la Santé a fini par convenir que le port du masque était utile et souhaitable : « Si nous avons accès à des masques, nous encourageons effectivement le grand public, s’il le souhaite, à en porter. » L’opposition n’a pas manqué de relever que l’Etat avait menti et s’était contredit. Ainsi le député Les Républicains Eric Ciotti a déclaré : « Le gouvernement, c’est clair, à partir de janvier n’a pas dit la vérité. Il aurait dû dire que nous ne disposions pas de ces masques plutôt que de propager des messages qui étaient erronés. » Concernant le front de l'hydroxychloroquine, n’ayant aucune compétences scientifiques, l’auteur des présentes lignes se gardera bien de prendre position. Il convient cependant de relever que l’Etat est loin d’avoir contribué à une information objective et transparente à l’attention du grand public et a pour le moins fait dans l’incohérence du message. En ce sens, il suffit de mettre en parallèle la visite du président de la République au professeur Raoult et l’adhésion précipitée des autorités sanitaires françaises à la décision de l'OMS de faire suspendre - à la suite des conclusions de la controversée étude publiée dans la revue scientifique The Lancet - des essais cliniques concernant l’efficacité de l'hydroxychloroquine. Qu’écrire de plus pour dire à Monsieur le Préfet (qui, il faut le reconnaître, est plutôt apparu constructif et humain durant le confinement) et à Madame la Rectrice de Corse, que l’Etat qui a été défaillant au plus haut point ferait bien de se faire petit, tout petit.
Le déconfinement est en cours. Cette éclaircie dont personne ne sait encore si elle sera durable, si elle précèdera une seconde vague l’hiver prochain ou si elle signifie une quasi-disparition du Covid-19, pourrait être une occasion pour l’Etat d’ouvrir un dialogue constructif avec l’Exécutif de Corse. D’autant que mobiliser toutes les énergies et tous les moyens ne sera pas de trop pour rétablir l’activité économique et trouver des remèdes à la détresse sociale qui s’annonce du fait que des entreprises fermeront et que de nombreux salariés deviendront des chômeurs. Or il n’en est rien. Dans le droit fil du centralisme technocratique, autoritaire et clivant qui caractérise la politique corse d’Emmanuel Macron et Edouard Philippe depuis leur accès aux responsabilités, l’Etat persiste dans le refus de reconnaître les élus nationalistes comme des partenaires ou des interlocuteurs valables. En effet, alors que le déconfinement progressif est opéré non sans difficultés, le Préfet et la Rectrice de Corse contestent auprès du tribunal administratif la décision de la Collectivité de Corse de ne pas, en vertu du principe de précaution, engager les agents des collèges et des lycées dans une réouverture de ces établissements. Les deux hauts fonctionnaires, il importe de la souligner, agissent en ajoutant au centralisme le plus crasse, une tentative de discréditer et de diviser. Ils invoquent la décision du ministre de l’Education de réouvrir les collèges et lycées. Ils ressortent un principe souvent dégainé et dévoyé pour justifier le jacobinisme : l’égalité. Ils montent en épingle que des chefs d’établissement sont favorables à des réouvertures et que quelques parents en appellent au libre choix. Enfin, dans le droit fil des propos d’Emmanuel Macron à Cuzzà et des manœuvres qu’affectionnait la préfète Chevallier, et ce en soulignant lourdement qu’en concertation avec les maires 40% des écoles de Corse du Sud et 30% des écoles de Haute-Corse avaient rouvert, ils laissent paraître une tentation de jouer les élus communaux contre la Collectivité de Corse. Pat ailleurs, une autre indication que l’Etat n’est pas porté à dialoguer consiste en la non-réponse à la proposition de la Collectivité de Corse d’expérimenter un « Green Pass » (présentation d'un test sérologique Covid-19 négatif) destiné à limiter les risques de contagion représentés par l’arrivée massive de touristes. Ce comportement hostile et méprisant de l’Etat à l’encontre de la Collectivité de Corse est inacceptable. Même si tout un chacun est en droit de souhaiter une reprise des cours en juin dans les lycées et les collèges. Même si le « Green Pass » peut susciter des réserves ou des oppositions parmi les professionnels du tourisme, ; Ce comportement est d’autant plus inacceptable qu’avant et durant le confinement, Emmanuel Macron, Edouard Philippe, les ministres de la Santé et une partie de l’Administration ont péché par déni et inertie ainsi que par insincérité, incohérence et stupidité. L’Etat a été globalement défaillant.
Enfoncé dans le déni et l’inertie
Au début de l’année, alors qu’il était connu que la Chine était sévèrement touchée, l’Etat a sous-estimé plusieurs alertes : 30 janvier, urgence sanitaire mondiale décrétée par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) ; 28 février, révélation dans une revue faisant référence (The New England Journal of Madecine) que les formes sévères de la maladie affectaient aussi les moins de 60 ans ; fin février, niveau d’alerte relevé au maximum par l’OMS. L’Etat s’est aussi longuement enfoncé dans le déni et l’inertie. En février, rien n’a vraiment été mis en œuvre, exceptées les recommandations de respecter des gestes barrières et, les derniers jours du mois, des fermetures d’écoles et l’interdiction des rassemblements de plus de 5000 personnes. Ainsi le 17 février, l’urgence n’était pas de planifier et mener la lutte contre le Covid-19 mais de demander à Agnès Buzyn de renoncer au ministère de la Santé pour conduire à Paris les listes de La République En Marche. Le 7 mars, alors que l’hécatombe avait débuté dans le nord de l’Italie, le Président de la République s’est rendu au théâtre avec son épouse et a expliqué : « Il n'y a aucune raison, mis à part pour les populations fragilisées, de modifier nos habitudes de sortie. » Les jours suivants, il a confirmé la tenue le 15 mars du premier tour des élections municipales. Enfin, le 14 mars, deux jours avant de décréter le début du confinement général et de déclarer « La France est en guerre », il a rejeté l’appel au report du scrutin lancé par de nombreux responsables politiques dont Gilles Simeoni. Pourtant l’aggravation dramatique de la situation était confirmée depuis plusieurs jours. Le 10 mars, dans le quotidien Libération, le professeur Gilles Pialoux, chef de service de l’unité des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Tenon de Paris, avait publiquement déclaré : « Le coronavirus semble plus grave que ce que l’on pensait au départ. 16 % des patients ont besoin d’être hospitalisés. 5 % doivent être placés sous ventilation artificielle et surtout de façon durable. » Le 12 mars, le cap des 1000 décès avait été franchi en Italie. La connaissance au plus haut niveau de l’Etat, dès avant le 15 mars, de l’aggravation de la situation a d’ailleurs été confirmée par Agnès Buzyn. En effet, le 17 mars, évoquant sa campagne électorale, l’ancienne ministre de la Santé a confié : « Depuis le début, je ne pensais qu’à une seule chose : au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade. La dernière semaine a été un cauchemar. J’avais peur à chaque meeting. » Le déni et l’inertie ont fait perdre de précieuses semaines. Ils ont été à l’origine du caractère tardif de la mise en alerte et de la mobilisation des services hospitaliers, des médecins de ville et des EPHAD. Ils ont probablement coûté des milliers de vies comme le suggère ce témoignage livré au quotidien les Dernières Nouvelles d’Alsace par un médecin généraliste exerçant à Mulhouse. Ce dernier a affirmé que, fin février, il avait en vain alerté les autorités sanitaires : « On avait des cas en Italie, dans une station de ski du Tyrol. L'épidémie était à nos portes (…) Courant février, j'étais déjà au courant de gens qui tombaient malades avec les symptômes du Covid-19 mais ils n'étaient pas testés. La maxime était : le Covid-19 n'existe pas en France, la frontière est étanche, il ne se passe rien. »
Insincère, incohérent et stupide
Longtemps dans le déni et inerte, l’Etat a aussi été insincère, incohérent et stupide. Cela a été particulièrement évident sur deux fronts : celui des masques, celui de l'hydroxychloroquine. Pour dissimuler le manque criant de masques, l’Etat a d’abord affiché la sérénité. Le 26 janvier la ministre de la santé Agnès Buzyn a affirmé : « Si un jour nous devions proposer à telle ou telle population ou personne à risque de porter des masques, les autorités sanitaires distribueraient ces masques aux personnes qui en auront besoin. » Le 26 février, le Directeur Général de la Santé a assuré : « Nous n’avons pas d’inquiétude sur ce plan. Il n’y a donc pas de pénurie à redouter, ce n’est pas un sujet. » Mais il est ensuite apparu que les besoins estimés en cas d’aggravation de l’épidémie ne pourraient être couverts et que la pénurie affecterait aussi les personnels des établissements de soins et les EPAHD. Le constat de carence a incité les collectivités territoriales et les citoyens à prendre les choses en main. Les commandes des premières (la Collectivité de Corse en a par exemple commandé deux millions), l’ingéniosité et la solidarité des seconds (hommage doit être rendu aux petites mains de la couture, de l’impression 3D et des ateliers artisanaux qui ont produit masques et visières) ont permis de parer au plus pressé. Le constat de carence a sans doute aussi conduit l’Etat – outre à décréter le confinement général, total et prolongé qui a mis à mal l’économie - à mentir, se contredire et se ridiculiser. Le 26 mars, le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur a nié l’évidence de la pénurie : « Je ne reconnais pas qu’il en manque. » Le même jour, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye s’est couverte de ridicule pour tenter de justifier une absence de nécessité de porter un masque : « Les masques ne sont pas nécessaires pour tout le monde (…) L’utilisation d’un masque, ce sont des gestes techniques précis. Sinon on se gratte le nez sous le masque, on a du virus sur les mains, on en a une utilisation qui n’est pas bonne, et ça peut même être contre-productif. » Le 3 avril, après avoir affirmé le contraire durant des semaines, le Directeur Général de la Santé a fini par convenir que le port du masque était utile et souhaitable : « Si nous avons accès à des masques, nous encourageons effectivement le grand public, s’il le souhaite, à en porter. » L’opposition n’a pas manqué de relever que l’Etat avait menti et s’était contredit. Ainsi le député Les Républicains Eric Ciotti a déclaré : « Le gouvernement, c’est clair, à partir de janvier n’a pas dit la vérité. Il aurait dû dire que nous ne disposions pas de ces masques plutôt que de propager des messages qui étaient erronés. » Concernant le front de l'hydroxychloroquine, n’ayant aucune compétences scientifiques, l’auteur des présentes lignes se gardera bien de prendre position. Il convient cependant de relever que l’Etat est loin d’avoir contribué à une information objective et transparente à l’attention du grand public et a pour le moins fait dans l’incohérence du message. En ce sens, il suffit de mettre en parallèle la visite du président de la République au professeur Raoult et l’adhésion précipitée des autorités sanitaires françaises à la décision de l'OMS de faire suspendre - à la suite des conclusions de la controversée étude publiée dans la revue scientifique The Lancet - des essais cliniques concernant l’efficacité de l'hydroxychloroquine. Qu’écrire de plus pour dire à Monsieur le Préfet (qui, il faut le reconnaître, est plutôt apparu constructif et humain durant le confinement) et à Madame la Rectrice de Corse, que l’Etat qui a été défaillant au plus haut point ferait bien de se faire petit, tout petit.