Interview de François Sergentini ,Président de l'OEC
« Au cours de ces cinq années, l’Exécutif a engagé un travail important qu’il convient d’amplifier pour garantir au peuple corse les conditions d’un développement économique, social et culturel sur sa terre et répondre ainsi à ses attentes »
François Sargentini, Conseiller Exécutif, Président de l’OEC
« Au cours de ces cinq années, l’Exécutif a engagé un travail important qu’il convient d’amplifier pour garantir au peuple corse les conditions d’un développement économique, social et culturel sur sa terre et répondre ainsi à ses attentes »
Conseiller Exécutif sortant et Président de l’OEC, François Sargentini dresse le bilan et les perspectives en ce qui concerne le domaine des déchets, qui relève de sa compétence. L’élu évoque également les prochaines élections territoriales annonçant, qu’il se retire de la campagne...
Quel bilan dressez- vous de la mandature écoulée pour ce qui concerne vos compétences en matière de déchets ?
J’estime que nous avons, avec le Président du Conseil Exécutif, accompli un travail important compte tenu de la situation qui nous a été léguée dans ce domaine comme dans d’autres et que nous avons dû affronter dès notre accession aux responsabilités. Notre majorité a fait voter deux plans d’actions qui prenaient en compte avant l’heure les nouvelles réglementations. Nous avons, par ailleurs oeuvré pour définir le futur plan déchets de la Corse qui a reçu à la session de février, un avis favorable.
Vous évoquez un plan qui serait voté en fin d’année. Qu’en sera- t -il si l’actuelle majorité territoriale n’est pas reconduite ?
Ce plan sera définitivement voté avant la fin de l’année et quelle que soit la majorité aux responsabilités, la Corse disposera pour la première fois dans ce domaine d’une stratégie cohérente qui intègre les directives européennes, de l’État ainsi que les préconisations du Padduc. Il inclut également des échéances précises sur le déploiement du porte-à-porte et du tri à la source qui ne pourront plus être contournées.
Comment, ce plan se décline- t- il ?
Il se décline en plusieurs phases. La première concerne les intercommunalités qui ont un rôle prépondérant pour le déploiement du porte-à-porte ainsi que du tri à la source. La deuxième est de la responsabilité du Syvadec qui devra déployer de nombreuses unités de compostage et garantir un maillage efficace du territoire à travers un réseau de déchetteries à usage des particuiers et des professionnels. Dans le plan de traitement des déchets, ces deux phases, majeures, devront nous amener à réduire fortement le stockage ultime qui ne devra prendre en compte que les déchets résiduels, débarrassé des fermentescibles, causes des nuisances qui entraînent de fortes contestations des populations. compostages et en écartant les fermenticibles, je reste persuadé qu’il y aura une meilleure acceptabilité de la population.
« Nous sommes encore loin des objectifs à atteindre mais j’ai bon espoir qu’avec les efforts de planification consentis, nous puissions progressivement nous améliorer. »
Quelles perspectives en cas de réélection ? Un délai concernant la résolution du problème des déchets ?
Les réglementations européennes et étatiques sont très claires sur ce point et s’appliqueront comme je l’ai dit plus haut à toutes les majorités. Il faut arriver, en 2023, à un niveau de tri et de déploiement du porte- à- porte beaucoup plus important qu’il ne l’est aujourd’hui. Pour ce qui est des stockages, il nous faut parvenir parvenir à des ratios nettement plus bas. Ainsi, nous devons, à horizon 2025, nous diriger vers une diminution importante du stockage (un maximum de 90000 tonnes autorisées). Nous aurons, à ce moment-là, un cadre qui permettra à la Corse de bien gérer ses déchets.
Pour autant, la Corse n’est pas encore un bon élève pour ce qui est du tri
Nous sommes encore loin des objectifs à atteindre mais j’ai bon espoir qu’avec les efforts de planification consentis, nous puissions progressivement nous améliorer. Le déploiement du tri incombe aux intercommunalités car elles en ont l’entière compétence. Cependant, il est important d’accompagner ce processus à travers des dispositifs dédiés pour favoriser la mise en place du tri et du porte-à-porte. À cet égard, le futur plan prévoit des moyens budgétaires.
Sujet tout aussi épineux, la coalition « Pè a Corsica » ne sera pas reconduite du moins au premier tour lors des prochaines territoriales. Faut-il y voir un constat d’échec ?
Je pense que l’Exécutif de Corse a globalement bien travaillé sous l’autorité de Gilles Simeoni. Chaque membre de l’Exécutif ainsi que des groupes de la majorité, a contribué à son niveau. Il est certain que nous avons pu rencontrer des difficultés et que nous n’avons pas pu répondre dans les temps impartis à tous nos engagements. J’estime, pour autant, qu’une grande partie du chemin a été accomplie. J’ai toujours été partisan de maintenir une démarche commune. Certes, après cinq années aux responsabilités, il nous fallait sans doute appliquer une clause de revoyure tout en maintenant l’union des forces qui ont obtenu, en 2017, 57 % des suffrages. Malheureusement, ce n’est pas ce chemin qui a été emprunté et les composantes de l’actuelle majorité partiront donc en ordre dispersé.
Vous avez décidé de ne pas vous représenter, pourquoi ?
Dès les origines, j’ai participé à la création des mouvements publics de la lutte de libération nationale dont Corsica Libera fait aujourd’hui partie. J’estime que le mouvement Corsica Libera aurait dû, au cours de ces cinq dernières années se restructurer et se refonder. Il ne l’a pas fait et je le déplore. Je reste déçu de cette situation, c’est pourquoi je fais le choix de ne pas repartir pour être élu. Ceci étant, je souhaite de toutes mes forces que les nationalistes restent aux responsabilités, il faudra garder ce cap et se mobiliser.
Plusieurs personnes parmi lesquelles des anciens d’Aleria se sont récemment fait dans la presse locale, les porte-paroles de militants non encartés, évoquant notamment un constat d’échec de l’actuelle majorité. Quelle analyse en faites- vous ?
J’ai eu des contacts avec certains de ceux qui ont rédigé cette lettre, on se connaît très. Je comprends leur position mais, je pense que, contrairement à ce qui a été dit, l’Exécutif de Corse a fait au mieux lors de cette mandature. Tous les Conseillers exécutifs se sont fortement impliqués dans leur fonction ainsi que les élus des groupes de la majorité. Je ne reprends pas à mon compte l’ensemble des critiques qui sont formulées bien que je sois conscient d’un nécessaire réajustement après cinq années d’exercice. Au cours de ces cinq années, l’Exécutif a engagé un travail important qu’il conviendra d’amplifier pour garantir au peuple corse les conditions d’un développement économique, social et culturel sur sa terre et répondre ainsi à ses attentes.
On évoque, notamment, une lutte absente sur le terrain.
Il ne peut y avoir plusieurs luttes. Il existe une seule lutte qu’elle soit institutionnelle, de terrain, au niveau associatif ou syndical ou à travers les différents mandats électifs. L’importance de la victoire de 2017 nous a certainement fait commettre une faute, celle de ne pas suffisamment prendre en compte le rôle des partis et chacun en porte la responsabilité. Mais nous avons porté cette lutte avec nos moyens, nos capacités et chacun doit maintenant faire la part des choses pour remédier à ce problème.
Peut-on craindre un retour à la violence avec l’annonce faite par un commando se réclamant du FLNC maghju 2021 ?
je ne souhaite pas. Il est certain que nous sommes face à un Etat qui, sourd, ne veut rien entendre de nos revendications. Il n’y a aucun geste d’ouverture politique et je peux comprendre l’exaspération. Mais je reste, pour ma part, sur le communiqué du FLNC de juin 2014 qui prônait un redéploiement stratégique, demandait aux militants de rejoindre et renforcer la lutte publique et de refonder un mouvement indépendantiste fort.
« Au cours de ces cinq années, l’Exécutif a engagé un travail important qu’il convient d’amplifier pour garantir au peuple corse les conditions d’un développement économique, social et culturel sur sa terre et répondre ainsi à ses attentes »
Conseiller Exécutif sortant et Président de l’OEC, François Sargentini dresse le bilan et les perspectives en ce qui concerne le domaine des déchets, qui relève de sa compétence. L’élu évoque également les prochaines élections territoriales annonçant, qu’il se retire de la campagne...
Quel bilan dressez- vous de la mandature écoulée pour ce qui concerne vos compétences en matière de déchets ?
J’estime que nous avons, avec le Président du Conseil Exécutif, accompli un travail important compte tenu de la situation qui nous a été léguée dans ce domaine comme dans d’autres et que nous avons dû affronter dès notre accession aux responsabilités. Notre majorité a fait voter deux plans d’actions qui prenaient en compte avant l’heure les nouvelles réglementations. Nous avons, par ailleurs oeuvré pour définir le futur plan déchets de la Corse qui a reçu à la session de février, un avis favorable.
Vous évoquez un plan qui serait voté en fin d’année. Qu’en sera- t -il si l’actuelle majorité territoriale n’est pas reconduite ?
Ce plan sera définitivement voté avant la fin de l’année et quelle que soit la majorité aux responsabilités, la Corse disposera pour la première fois dans ce domaine d’une stratégie cohérente qui intègre les directives européennes, de l’État ainsi que les préconisations du Padduc. Il inclut également des échéances précises sur le déploiement du porte-à-porte et du tri à la source qui ne pourront plus être contournées.
Comment, ce plan se décline- t- il ?
Il se décline en plusieurs phases. La première concerne les intercommunalités qui ont un rôle prépondérant pour le déploiement du porte-à-porte ainsi que du tri à la source. La deuxième est de la responsabilité du Syvadec qui devra déployer de nombreuses unités de compostage et garantir un maillage efficace du territoire à travers un réseau de déchetteries à usage des particuiers et des professionnels. Dans le plan de traitement des déchets, ces deux phases, majeures, devront nous amener à réduire fortement le stockage ultime qui ne devra prendre en compte que les déchets résiduels, débarrassé des fermentescibles, causes des nuisances qui entraînent de fortes contestations des populations. compostages et en écartant les fermenticibles, je reste persuadé qu’il y aura une meilleure acceptabilité de la population.
« Nous sommes encore loin des objectifs à atteindre mais j’ai bon espoir qu’avec les efforts de planification consentis, nous puissions progressivement nous améliorer. »
Quelles perspectives en cas de réélection ? Un délai concernant la résolution du problème des déchets ?
Les réglementations européennes et étatiques sont très claires sur ce point et s’appliqueront comme je l’ai dit plus haut à toutes les majorités. Il faut arriver, en 2023, à un niveau de tri et de déploiement du porte- à- porte beaucoup plus important qu’il ne l’est aujourd’hui. Pour ce qui est des stockages, il nous faut parvenir parvenir à des ratios nettement plus bas. Ainsi, nous devons, à horizon 2025, nous diriger vers une diminution importante du stockage (un maximum de 90000 tonnes autorisées). Nous aurons, à ce moment-là, un cadre qui permettra à la Corse de bien gérer ses déchets.
Pour autant, la Corse n’est pas encore un bon élève pour ce qui est du tri
Nous sommes encore loin des objectifs à atteindre mais j’ai bon espoir qu’avec les efforts de planification consentis, nous puissions progressivement nous améliorer. Le déploiement du tri incombe aux intercommunalités car elles en ont l’entière compétence. Cependant, il est important d’accompagner ce processus à travers des dispositifs dédiés pour favoriser la mise en place du tri et du porte-à-porte. À cet égard, le futur plan prévoit des moyens budgétaires.
Sujet tout aussi épineux, la coalition « Pè a Corsica » ne sera pas reconduite du moins au premier tour lors des prochaines territoriales. Faut-il y voir un constat d’échec ?
Je pense que l’Exécutif de Corse a globalement bien travaillé sous l’autorité de Gilles Simeoni. Chaque membre de l’Exécutif ainsi que des groupes de la majorité, a contribué à son niveau. Il est certain que nous avons pu rencontrer des difficultés et que nous n’avons pas pu répondre dans les temps impartis à tous nos engagements. J’estime, pour autant, qu’une grande partie du chemin a été accomplie. J’ai toujours été partisan de maintenir une démarche commune. Certes, après cinq années aux responsabilités, il nous fallait sans doute appliquer une clause de revoyure tout en maintenant l’union des forces qui ont obtenu, en 2017, 57 % des suffrages. Malheureusement, ce n’est pas ce chemin qui a été emprunté et les composantes de l’actuelle majorité partiront donc en ordre dispersé.
Vous avez décidé de ne pas vous représenter, pourquoi ?
Dès les origines, j’ai participé à la création des mouvements publics de la lutte de libération nationale dont Corsica Libera fait aujourd’hui partie. J’estime que le mouvement Corsica Libera aurait dû, au cours de ces cinq dernières années se restructurer et se refonder. Il ne l’a pas fait et je le déplore. Je reste déçu de cette situation, c’est pourquoi je fais le choix de ne pas repartir pour être élu. Ceci étant, je souhaite de toutes mes forces que les nationalistes restent aux responsabilités, il faudra garder ce cap et se mobiliser.
Plusieurs personnes parmi lesquelles des anciens d’Aleria se sont récemment fait dans la presse locale, les porte-paroles de militants non encartés, évoquant notamment un constat d’échec de l’actuelle majorité. Quelle analyse en faites- vous ?
J’ai eu des contacts avec certains de ceux qui ont rédigé cette lettre, on se connaît très. Je comprends leur position mais, je pense que, contrairement à ce qui a été dit, l’Exécutif de Corse a fait au mieux lors de cette mandature. Tous les Conseillers exécutifs se sont fortement impliqués dans leur fonction ainsi que les élus des groupes de la majorité. Je ne reprends pas à mon compte l’ensemble des critiques qui sont formulées bien que je sois conscient d’un nécessaire réajustement après cinq années d’exercice. Au cours de ces cinq années, l’Exécutif a engagé un travail important qu’il conviendra d’amplifier pour garantir au peuple corse les conditions d’un développement économique, social et culturel sur sa terre et répondre ainsi à ses attentes.
On évoque, notamment, une lutte absente sur le terrain.
Il ne peut y avoir plusieurs luttes. Il existe une seule lutte qu’elle soit institutionnelle, de terrain, au niveau associatif ou syndical ou à travers les différents mandats électifs. L’importance de la victoire de 2017 nous a certainement fait commettre une faute, celle de ne pas suffisamment prendre en compte le rôle des partis et chacun en porte la responsabilité. Mais nous avons porté cette lutte avec nos moyens, nos capacités et chacun doit maintenant faire la part des choses pour remédier à ce problème.
Peut-on craindre un retour à la violence avec l’annonce faite par un commando se réclamant du FLNC maghju 2021 ?
je ne souhaite pas. Il est certain que nous sommes face à un Etat qui, sourd, ne veut rien entendre de nos revendications. Il n’y a aucun geste d’ouverture politique et je peux comprendre l’exaspération. Mais je reste, pour ma part, sur le communiqué du FLNC de juin 2014 qui prônait un redéploiement stratégique, demandait aux militants de rejoindre et renforcer la lutte publique et de refonder un mouvement indépendantiste fort.