Langues régionales : comme au mauvais vieux temps des hussards noirs
L’Etat laisse les jacobins, afin qu’ils arrivent à leurs fins d’anéantissement des langues régionales, opérer un détournement de l’esprit premier de l’alinéa premier de l’article 2 de la Constitution.
Langues régionales : comme au mauvais vieux temps des hussards noirs
L’Etat laisse les jacobins, afin qu’ils arrivent à leurs fins d’anéantissement des langues régionales, opérer un détournement de l’esprit premier de l’alinéa premier de l’article 2 de la Constitution.
Un arrêt du Conseil constitutionnel en date du 21 mai 2021 censure partiellement la « Loi relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion » dite « Loi Molac » (nom du député breton ayant initié le dépôt de la proposition de loi). Il s’agit d’un coup bas porté par les « sages » à toutes les langues régionales et plus particulièrement à la nôtre.
Le Conseil a retoqué deux articles-phares : l’article 4 autorisant l’enseignement immersif dans l’enseignement scolaire public (seuls des établissements privés peuvent à ce jour proposer cette formule permettant de généraliser l’usage des langues régionales) ; l’article 9 ouvrant la possibilité d’utiliser des signes diacritiques dans les écrits de l’administration publique.
Pour fonder juridiquement que les articles censurés contrevenaient au texte fondamental de la République, les « sages » se sont référés à l’alinéa premier de l’article 2 de la Constitution stipulant « La langue de la République est le français ». Il apparaît que le Conseil a conforté une détestable image : celle montrant un Etat français refusant la diversité linguistique, restant enfermé dans une vision étriquée de la richesse culturelle, se défiant de ses peuples. Mais que l’on ne vienne pas me dire que les barbons qui siègent à grand frais et à nos frais au Palais Royal, sont les seuls responsables.
Le pouvoir en place a initié et laissé faire. En effet, il est impossible que le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer, considéré par tous les acteurs et les observateurs de la vie politique comme étant aux ordres non seulement du Président de la République mais aussi de l’épouse de ce dernier, ait pris de son propre chef l’initiative de faire rassembler les 60 signatures de parlementaires nécessaires à la saisine du Conseil. L’intégrisme jacobin a sévi
Une fois de plus l’intégrisme jacobin a sévi comme au mauvais vieux temps des hussards noirs de la République.
Alors que la France est l’un des pays européens qui compte le plus d’idiomes régionaux (ceux-ci étant particulièrement nombreux dans les territoires d’outre-mer), l’État ne fait rien pour freiner leur développement et même, par son inaction, s’emploie à accélérer leur extinction car la transmission intergénérationnelle a quasiment pris fin au cours des dernières décennies. L’Etat laisse même les jacobins, pour qu’ils arrivent à leurs fins d’anéantissement des langues régionales, opérer un détournement de l’esprit premier de l’alinéa premier de l’article 2 de la Constitution. En effet, cet alinéa qui aujourd’hui sert à contrecarrer toutes les initiatives visant à sauvegarder ou promouvoir les langues régionales, a été adopté afin de préserver la langue française de la « menace » que représente l’anglicisation dans les institutions européennes, dans les échanges économiques, commerciaux et culturels et aussi dans la vie courante.
Si l’Etat veut prouver sa bonne foi à l’égard des derniers locuteurs qui préservent la richesse linguistique de la France, il est nécessaire qu’il demande au Parlement de supprimer le dit alinéa ou de le compéter en précisant qu’il ne saurait servir à limiter l’usage ou la promotion des langues régionales. Mais si l’on considère qu’un président de la République qui assurait vouloir être l’initiateur d’un « pacte girondin » est venu chez nous flanqué d’un Jean-Pierre Chevènement, le réalisme commande de penser que la phrase « La langue de la République est le français » a encore de beaux jours devant elle.
•
Alexandra Sereni
L’Etat laisse les jacobins, afin qu’ils arrivent à leurs fins d’anéantissement des langues régionales, opérer un détournement de l’esprit premier de l’alinéa premier de l’article 2 de la Constitution.
Un arrêt du Conseil constitutionnel en date du 21 mai 2021 censure partiellement la « Loi relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion » dite « Loi Molac » (nom du député breton ayant initié le dépôt de la proposition de loi). Il s’agit d’un coup bas porté par les « sages » à toutes les langues régionales et plus particulièrement à la nôtre.
Le Conseil a retoqué deux articles-phares : l’article 4 autorisant l’enseignement immersif dans l’enseignement scolaire public (seuls des établissements privés peuvent à ce jour proposer cette formule permettant de généraliser l’usage des langues régionales) ; l’article 9 ouvrant la possibilité d’utiliser des signes diacritiques dans les écrits de l’administration publique.
Pour fonder juridiquement que les articles censurés contrevenaient au texte fondamental de la République, les « sages » se sont référés à l’alinéa premier de l’article 2 de la Constitution stipulant « La langue de la République est le français ». Il apparaît que le Conseil a conforté une détestable image : celle montrant un Etat français refusant la diversité linguistique, restant enfermé dans une vision étriquée de la richesse culturelle, se défiant de ses peuples. Mais que l’on ne vienne pas me dire que les barbons qui siègent à grand frais et à nos frais au Palais Royal, sont les seuls responsables.
Le pouvoir en place a initié et laissé faire. En effet, il est impossible que le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer, considéré par tous les acteurs et les observateurs de la vie politique comme étant aux ordres non seulement du Président de la République mais aussi de l’épouse de ce dernier, ait pris de son propre chef l’initiative de faire rassembler les 60 signatures de parlementaires nécessaires à la saisine du Conseil. L’intégrisme jacobin a sévi
Une fois de plus l’intégrisme jacobin a sévi comme au mauvais vieux temps des hussards noirs de la République.
Alors que la France est l’un des pays européens qui compte le plus d’idiomes régionaux (ceux-ci étant particulièrement nombreux dans les territoires d’outre-mer), l’État ne fait rien pour freiner leur développement et même, par son inaction, s’emploie à accélérer leur extinction car la transmission intergénérationnelle a quasiment pris fin au cours des dernières décennies. L’Etat laisse même les jacobins, pour qu’ils arrivent à leurs fins d’anéantissement des langues régionales, opérer un détournement de l’esprit premier de l’alinéa premier de l’article 2 de la Constitution. En effet, cet alinéa qui aujourd’hui sert à contrecarrer toutes les initiatives visant à sauvegarder ou promouvoir les langues régionales, a été adopté afin de préserver la langue française de la « menace » que représente l’anglicisation dans les institutions européennes, dans les échanges économiques, commerciaux et culturels et aussi dans la vie courante.
Si l’Etat veut prouver sa bonne foi à l’égard des derniers locuteurs qui préservent la richesse linguistique de la France, il est nécessaire qu’il demande au Parlement de supprimer le dit alinéa ou de le compéter en précisant qu’il ne saurait servir à limiter l’usage ou la promotion des langues régionales. Mais si l’on considère qu’un président de la République qui assurait vouloir être l’initiateur d’un « pacte girondin » est venu chez nous flanqué d’un Jean-Pierre Chevènement, le réalisme commande de penser que la phrase « La langue de la République est le français » a encore de beaux jours devant elle.
•
Alexandra Sereni