Tourisme : respectons un peu plus nos visiteurs !
Ce qui est le plus critiquable ou condamnable, ce ne sont pas les défauts ou extravagances que nous prêtons à tort ou à raison aux touristes mais certaines offres .....
Tourisme : respectons un peu plus nos visiteurs !
Ce qui est le plus critiquable ou condamnable, ce ne sont pas les défauts ou extravagances que nous prêtons à tort ou à raison aux touristes mais certaines offres ou pratiques du tourisme industriel ou artisanal :
Il y a quelques mois, les chiffres de l’Insee ont permis de faire le constat de l’impact 2020 de la pandémie Covid sur le tourisme. Un désastre ! Le nombre de passagers maritimes et aériens en avril et mai a été quasi-nul. Ces mêmes mois, quatre sur cinq des 400 établissements de l’hôtellerie traditionnelles sont restés fermés. Le secteur de la restauration a lui aussi beaucoup souffert.
Avec le premier confinement qui a imposé la fermeture des bars et restaurants, leurs chiffre d’affaires ont, par rapport à 2019, globalement chuté de 60 % en mars, 96 % en avril et 93 % en mai. Tout cela a eu un coût financier important mais aussi un coût social. En effet, avant l’été, plus de 500 emplois salariés ont été détruits. Quant au recrutement de saisonniers, il a au mieux concerné la haute-saison.
Heureusement, après une lente reprise en juin ayant suivi la levée du confinement, la casse a été limitée en juillet et en août. L’impact négatif sur la fréquentation ayant résulté des difficultés d’accès à l’île rencontrées par la clientèle étrangères, et ce principalement en raison des mesure sanitaires nationales et internationales, a été partie compensé par le fait que la clientèle française a préféré des vacances en France plutôt qu’à l’étranger. Quant à l’arrière-saison qui s’annonçait prometteuse, elle a été frappé de plein fouet par le regain de l’épidémie et le passage brutal de l’île en zone rouge sur la carte de la vigilance sanitaire. Ainsi, dès septembre, par rapport à 2019, alors que les fréquentations des transports maritime et aérien de passagers ont respectivement chuté de 33 % et 20 %, les nombres de nuitées hôtelières et dans les Autres hébergements collectifs touristiques (résidences de tourisme, résidences hôtelières de chaîne, villages vacances…) ont baissé d’environ 20%.
Reprise des posts acerbes ou moqueurs
Ce constat et les plaintes des professionnels du tourisme et d’autres acteurs économiques vivant des retombées ce de secteur (à mon sens justifiées dans la plupart des cas), me conduisent à juger indécente la reprise des posts acerbes ou moqueurs qui, depuis quelques temps, visent les touristes sur les réseaux sociaux.
Certains visiteurs ont certes des comportements ou des looks pouvant susciter l’irritation ou la colère, la stupéfaction ou l’ironie. Mais cela ne saurait justifier le dénigrement systématique ou l’absence de respect soit par le texte, soit par la photographie (souvent prise à l’insu des individus concernés) qui montre de sévères coup de soleil, des détails anatomiques aussi dénudés que disgracieux, des accoutrements jugés insolites ou inélégants, des notes de repas estimés radins, des papiers gras abandonnés dans la nature ou sur la plage…
Alors que, durant plus d’un an, beaucoup d’entre nous ont « pleuré le client », il me semble que celui-ci a droit au respect ou du moins à l’indulgence. Il y a d’autant plus droit que voyager ou prendre des vacances loin de chez soi étant presque devenu, avec l’évolution des modes de consommation et des modèles sociaux, un besoin ou une norme, nous sommes tous des touristes à un moment ou un autre avec, il faut en convenir, des petits travers ou d’étonnantes singularités aux yeux des populations ou des peuples qui nous reçoivent.
En réalité, ce qui est le plus critiquable ou condamnable, ce ne sont pas les défauts ou extravagances que nous prêtons à tort ou à raison aux touristes mais certaines offres ou pratiques du tourisme industriel ou artisanal : produits Croisière qui font aller des géants des mers au pied des fragiles merveilles vénitiennes, locations non déclarées, circuits marathon pour « voir un max en peu de temps », parcours Nature qui font de la randonnée un « parcours du combattant », recherche du « low cost » et du « small price to pay » afin de pouvoir partir toujours plus loin et plus souvent en se fichant de la condition sociale dans les compagnies de transport ou dans les pays visités, organisation de méga-teufs sur des sites naturels fragiles…
Alexandra Sereni
Ce qui est le plus critiquable ou condamnable, ce ne sont pas les défauts ou extravagances que nous prêtons à tort ou à raison aux touristes mais certaines offres ou pratiques du tourisme industriel ou artisanal :
Il y a quelques mois, les chiffres de l’Insee ont permis de faire le constat de l’impact 2020 de la pandémie Covid sur le tourisme. Un désastre ! Le nombre de passagers maritimes et aériens en avril et mai a été quasi-nul. Ces mêmes mois, quatre sur cinq des 400 établissements de l’hôtellerie traditionnelles sont restés fermés. Le secteur de la restauration a lui aussi beaucoup souffert.
Avec le premier confinement qui a imposé la fermeture des bars et restaurants, leurs chiffre d’affaires ont, par rapport à 2019, globalement chuté de 60 % en mars, 96 % en avril et 93 % en mai. Tout cela a eu un coût financier important mais aussi un coût social. En effet, avant l’été, plus de 500 emplois salariés ont été détruits. Quant au recrutement de saisonniers, il a au mieux concerné la haute-saison.
Heureusement, après une lente reprise en juin ayant suivi la levée du confinement, la casse a été limitée en juillet et en août. L’impact négatif sur la fréquentation ayant résulté des difficultés d’accès à l’île rencontrées par la clientèle étrangères, et ce principalement en raison des mesure sanitaires nationales et internationales, a été partie compensé par le fait que la clientèle française a préféré des vacances en France plutôt qu’à l’étranger. Quant à l’arrière-saison qui s’annonçait prometteuse, elle a été frappé de plein fouet par le regain de l’épidémie et le passage brutal de l’île en zone rouge sur la carte de la vigilance sanitaire. Ainsi, dès septembre, par rapport à 2019, alors que les fréquentations des transports maritime et aérien de passagers ont respectivement chuté de 33 % et 20 %, les nombres de nuitées hôtelières et dans les Autres hébergements collectifs touristiques (résidences de tourisme, résidences hôtelières de chaîne, villages vacances…) ont baissé d’environ 20%.
Reprise des posts acerbes ou moqueurs
Ce constat et les plaintes des professionnels du tourisme et d’autres acteurs économiques vivant des retombées ce de secteur (à mon sens justifiées dans la plupart des cas), me conduisent à juger indécente la reprise des posts acerbes ou moqueurs qui, depuis quelques temps, visent les touristes sur les réseaux sociaux.
Certains visiteurs ont certes des comportements ou des looks pouvant susciter l’irritation ou la colère, la stupéfaction ou l’ironie. Mais cela ne saurait justifier le dénigrement systématique ou l’absence de respect soit par le texte, soit par la photographie (souvent prise à l’insu des individus concernés) qui montre de sévères coup de soleil, des détails anatomiques aussi dénudés que disgracieux, des accoutrements jugés insolites ou inélégants, des notes de repas estimés radins, des papiers gras abandonnés dans la nature ou sur la plage…
Alors que, durant plus d’un an, beaucoup d’entre nous ont « pleuré le client », il me semble que celui-ci a droit au respect ou du moins à l’indulgence. Il y a d’autant plus droit que voyager ou prendre des vacances loin de chez soi étant presque devenu, avec l’évolution des modes de consommation et des modèles sociaux, un besoin ou une norme, nous sommes tous des touristes à un moment ou un autre avec, il faut en convenir, des petits travers ou d’étonnantes singularités aux yeux des populations ou des peuples qui nous reçoivent.
En réalité, ce qui est le plus critiquable ou condamnable, ce ne sont pas les défauts ou extravagances que nous prêtons à tort ou à raison aux touristes mais certaines offres ou pratiques du tourisme industriel ou artisanal : produits Croisière qui font aller des géants des mers au pied des fragiles merveilles vénitiennes, locations non déclarées, circuits marathon pour « voir un max en peu de temps », parcours Nature qui font de la randonnée un « parcours du combattant », recherche du « low cost » et du « small price to pay » afin de pouvoir partir toujours plus loin et plus souvent en se fichant de la condition sociale dans les compagnies de transport ou dans les pays visités, organisation de méga-teufs sur des sites naturels fragiles…
Alexandra Sereni