Ne cachez plus ce sein qui allaite !
Aucune loi n'interdit l 'allaitement en public.
Ne cachez plus ce sein qui allaite
Aucune loi n'interdit l’allaitement en public. Seul l'allaitement en entreprise est encadré par le Code du travail. Pour éviter aux femmes qui ont fait le choix d’allaiter d’être prises à partie et humiliées parce qu’elles nourrissent leur enfant dans des lieux publics, une loi a été proposée au vote pour punir ceux qui les empêchent. Allaiter, c’est oui, au besoin de l’enfant, au nom du droit à la santé pour tous. Et ne pas allaiter n’est pas un crime non plus.
Allaiter n’est pas s’exhiber
En 2017, dans un commissariat parisien, une femme s’était vu refuser la possibilité d’allaiter son enfant, par un policier ayant estimé qu’elle ne devait pas imposer cela aux gens. Plus récemment, à Bordeaux, une femme aurait reçu une gifle parce qu'elle allaitait son fils de 6 mois « en public ». De quoi alimenter une polémique sur la pudeur dans l’espace public.
Seul le droit du travail français prévoit que les mères peuvent allaiter leur enfant sur le lieu du travail une heure par jour au total, jusqu’à ce que le bébé ait un an. L’heure dite d’allaitement est inscrite dans le Code du travail (articles L 224-2 à L 224-4 et R 224-1 à R 224-23). La mère peut donc choisir entre tirer son lait ou allaiter son enfant sur place. Dans les deux cas, l’heure d’allaitement est répartie en deux périodes de trente minutes, l’une le matin, l’autre l’après-midi, ce temps étant l’objet de négociation entre l’employeur et la salariée. Qu’en est-il ailleurs qu’au travail ? Rien n’est dit dans la loi, si ce n’est que la loi n’interdit pas d’allaiter dans les lieux publics.
L’allaitement n’est pas une « exhibition sexuelle », qui se caractérise par le fait d'adopter une attitude impudique tout en ayant la conscience de choquer. Or, aucune maman ne prend du plaisir à exhiber un sein en public pour nourrir son bébé. D’où la vague de soutien à Maÿlis, la maman bordelaise giflée, avec des hashtags qui ont déferlé sur les réseaux sociaux #iwanttobreastfree (en référence au tube de Queen, « I want to break free ») et #soutien Maÿlis.
Sein nourricier
Allaiter son bébé en public reste un tabou en France. L’allaitement est pourtant largement incité, au nom de la santé de l’enfant. Les femmes qui font le choix de ne pas allaiter doivent souvent surmonter la culpabilité de ne pas être une assez bonne mère qui fait tout pour son bébé. Santé publique France publie même un guide de l’allaitement maternel. Pourtant, dès qu’une maman sort, discrètement, son sein pour nourrir son enfant, c’est la vindicte populaire qui crie à l’ordre moral, sauf durant la semaine mondiale de l'allaitement maternel, en octobre. C’est pour le moins paradoxal, quand on sait le parcours de la combattante que certaines ont dû subir pour que le lait monte. On est souvent loin des images d’Épinal de bonheur maternel où le nourrisson et la maman fusionnent au moment de donner le sein. L’allaitement peut transformer la mère en esclave : dormir de manière hachurée (un nouveau-né mange toutes les trois heures), se faire tirer le lait sans moufter, faire attention aux montées de lait, suivre un régime pour avoir du lait de qualité, avoir les tétons en fleur par les petits voraces, etc. Tout cela au nom d’une recommandation de santé labellisée par le ministère de la Santé (à grand renfort de slogans du type « Le lait maternel est le meilleur aliment pour la croissance et le développement de votre bébé ») et l’Organisation mondiale de la santé, qui recommande l'allaitement au sein exclusif pendant les six premiers mois suivant la naissance. C’est écrit partout, sur le carnet de santé de l’enfant, sur les murs de la maternité, dans les salles d’attente des sages-femmes, sur les boites de lait maternisé…
Allaiter, un libre choix
Allaiter est un geste naturel qui ne mérite aucune remarque grivoise ou observation indélicate. Ne pas allaiter peut être un choix ou une indication sanitaire. La pression est énorme pour les nouvelles mamans. Le poids de l’allaitement n’est pas anodin, il est politique. Allaiter serait même plus écologique.
Mauvaise mère et pollueuse, de quoi culpabiliser les non allaitantes. Impudiques et exhibitionnistes pour celles qui osent nourrir l’enfant en public. Les injonctions contradictoires n’ont pas fini de pourrir les premiers émois des jeunes mamans.
Alors que dans une société qui prône la liberté et l’égalité, ce choix devrait relever de l’intime et le biberon être l’outil de l’égalité parentale dès la naissance, pour une alimentation non genrée. Donner le sein, en public ou en privé, c’est au choix de la mère.
Maria Mariana
Aucune loi n'interdit l’allaitement en public. Seul l'allaitement en entreprise est encadré par le Code du travail. Pour éviter aux femmes qui ont fait le choix d’allaiter d’être prises à partie et humiliées parce qu’elles nourrissent leur enfant dans des lieux publics, une loi a été proposée au vote pour punir ceux qui les empêchent. Allaiter, c’est oui, au besoin de l’enfant, au nom du droit à la santé pour tous. Et ne pas allaiter n’est pas un crime non plus.
Allaiter n’est pas s’exhiber
En 2017, dans un commissariat parisien, une femme s’était vu refuser la possibilité d’allaiter son enfant, par un policier ayant estimé qu’elle ne devait pas imposer cela aux gens. Plus récemment, à Bordeaux, une femme aurait reçu une gifle parce qu'elle allaitait son fils de 6 mois « en public ». De quoi alimenter une polémique sur la pudeur dans l’espace public.
Seul le droit du travail français prévoit que les mères peuvent allaiter leur enfant sur le lieu du travail une heure par jour au total, jusqu’à ce que le bébé ait un an. L’heure dite d’allaitement est inscrite dans le Code du travail (articles L 224-2 à L 224-4 et R 224-1 à R 224-23). La mère peut donc choisir entre tirer son lait ou allaiter son enfant sur place. Dans les deux cas, l’heure d’allaitement est répartie en deux périodes de trente minutes, l’une le matin, l’autre l’après-midi, ce temps étant l’objet de négociation entre l’employeur et la salariée. Qu’en est-il ailleurs qu’au travail ? Rien n’est dit dans la loi, si ce n’est que la loi n’interdit pas d’allaiter dans les lieux publics.
L’allaitement n’est pas une « exhibition sexuelle », qui se caractérise par le fait d'adopter une attitude impudique tout en ayant la conscience de choquer. Or, aucune maman ne prend du plaisir à exhiber un sein en public pour nourrir son bébé. D’où la vague de soutien à Maÿlis, la maman bordelaise giflée, avec des hashtags qui ont déferlé sur les réseaux sociaux #iwanttobreastfree (en référence au tube de Queen, « I want to break free ») et #soutien Maÿlis.
Sein nourricier
Allaiter son bébé en public reste un tabou en France. L’allaitement est pourtant largement incité, au nom de la santé de l’enfant. Les femmes qui font le choix de ne pas allaiter doivent souvent surmonter la culpabilité de ne pas être une assez bonne mère qui fait tout pour son bébé. Santé publique France publie même un guide de l’allaitement maternel. Pourtant, dès qu’une maman sort, discrètement, son sein pour nourrir son enfant, c’est la vindicte populaire qui crie à l’ordre moral, sauf durant la semaine mondiale de l'allaitement maternel, en octobre. C’est pour le moins paradoxal, quand on sait le parcours de la combattante que certaines ont dû subir pour que le lait monte. On est souvent loin des images d’Épinal de bonheur maternel où le nourrisson et la maman fusionnent au moment de donner le sein. L’allaitement peut transformer la mère en esclave : dormir de manière hachurée (un nouveau-né mange toutes les trois heures), se faire tirer le lait sans moufter, faire attention aux montées de lait, suivre un régime pour avoir du lait de qualité, avoir les tétons en fleur par les petits voraces, etc. Tout cela au nom d’une recommandation de santé labellisée par le ministère de la Santé (à grand renfort de slogans du type « Le lait maternel est le meilleur aliment pour la croissance et le développement de votre bébé ») et l’Organisation mondiale de la santé, qui recommande l'allaitement au sein exclusif pendant les six premiers mois suivant la naissance. C’est écrit partout, sur le carnet de santé de l’enfant, sur les murs de la maternité, dans les salles d’attente des sages-femmes, sur les boites de lait maternisé…
Allaiter, un libre choix
Allaiter est un geste naturel qui ne mérite aucune remarque grivoise ou observation indélicate. Ne pas allaiter peut être un choix ou une indication sanitaire. La pression est énorme pour les nouvelles mamans. Le poids de l’allaitement n’est pas anodin, il est politique. Allaiter serait même plus écologique.
Mauvaise mère et pollueuse, de quoi culpabiliser les non allaitantes. Impudiques et exhibitionnistes pour celles qui osent nourrir l’enfant en public. Les injonctions contradictoires n’ont pas fini de pourrir les premiers émois des jeunes mamans.
Alors que dans une société qui prône la liberté et l’égalité, ce choix devrait relever de l’intime et le biberon être l’outil de l’égalité parentale dès la naissance, pour une alimentation non genrée. Donner le sein, en public ou en privé, c’est au choix de la mère.
Maria Mariana