• Le doyen de la presse Européenne

30 ème édition de FESTIVOCE / Pigna du 15 au 19 juillet

Quinze concerts . Cinquante artistes . Cinq scènes . Cinq jours de spectacles vivants.
Pigna du 15 au 19 juillet
30 è édition de Festivoce


Quinze concerts. Cinquante artistes. Cinq scènes. Cinq jours de spectacles vivants. Tous les genres musicaux convoqués à la fête, du traditionnel au jazz, à l’électro au rock. Des ateliers de chant ou de musique. Voilà en résumé Festivoce 2021 dans le superbe village de Pigna en Balagne.

L’an dernier, Covid oblige, le festival dut être annulé. C’était sa première interruption depuis les débuts de son histoire qui remontent à plus de quarante ans, même s’il a eu différents noms. Organisée par le Centru Natziunale di creazione musicale. Voce, dirigé par Jérôme Casolonga, l’édition 2021 porte un accent particulier sur les voix féminines avec Madrigalesca, Barbara Carlotti, Rosa de Denys & the Roses, le Trio Mandili (polyphonies géorgiennes) et sur les interprètes femmes que sont Lucile Boulanger (viole de gambe) et Sandrine Luigi (guitare).

Festivoce ou la diversité vocale, instrumentale, sonore dans des lieux de rêve comme l’Auditorium, le théâtre de plein air de la Vaccaghja, l’église, la grande scène de la place du village ou encore les rue et les r
uelles de Pigna…

Acte I. 15 juillet. Le jazz manouche de Fanou Torracinta et sa bande. Rencontre et échanges entre l’Esemble La Fenice et le groupe insulaire, Madrigalesca, autour de la musique baroque et de la tradition vocale insulaire dans une quête de mémoire à dévoiler. Le bel canto en une version contée de la vie du plus célèbre des ténors bastiais, César Vezzani, soit l’Odyssée d’une voix jaillie de l’ombre à la lumière.

Acte II. 16 juillet. Des improvisations du saxophoniste, André Jaume et du percussionniste, Philippe Biondi au groupe Tavagna et à la Géorgie du Trio Mandili ou un voyage garanti avec ses variétés paysagères, musicales, polyphoniques.

Acte III. 17 juillet. Du théâtre adapté d’un roman d’Amélie Nothomb, « La cosmétique de l’ennemi », mis en scène par Antonella Negroni ou l’étrange mêlé au monstrueux. Berthe ou un projet électro avec sonorités mixtes qui catapultent en un ailleurs profilant quelque autre monde. Gérald Toto et Francis Lassus en un inhabituel duo aux influences et racines plurielles.

Acte IV. 18 juillet. Impressionnant itinéraire du swing corsé de Fanou Torracinta au jazz métissé de Baptiste Trotignon (pianiste) et Minino Garay (percussions) jusqu’à une envolée sur le Bosphore avec la fanfare, Haïdouti Orkestar aussi tonique qu’emballante.

Acte V.
19 juillet. Feux d’artifice et bouquet final avec les chansons subtiles de Barbara Carlotti, la viole de gambe enthousiasmante de Lucile Boulanger, la guitare délicate et magistrale de Sandrine Luigi, l’étonnant et détonant rock de Rosa de Denys & the Roses… Et tous les artistes invités en scène. Tous…


  • Renseignements au 04 95 61 73 13.
  • Site www.voce.corsica
  • Tarifs : concerts à 19 h ou 20h30 : 10 ou 8 euros. A 22h : 15 ou 12 euros. Gratuité pour les moins de 10 ans.
  • Il existe un pass pour la journée, un pass pour les cinq jours, un pass pour le final.


                        « Maintenant, d’une manière générale, il y a beaucoup de perméabilité entre les genres musicaux et c’est une bonne chose. »
 Jérôme Casalonga, directeur artistique, compositeur, interprète.


Comment construisez-vous votre programmation ?

Suivant les années l’accent peut être porté sur un pays, sur un genre musical, sur une ou des rencontres que j’ai faites en amont. Je me rends dans les festivals et les salons spécialisés. Une programmation doit être cohérente, c’est essentiel. Lors de ce Festivoce le premier jour est bâti autour de l’Ensemble La Fenice et du spectacle musical sur César Vezzani. Le 2 è jour autour de la polyphonie. Le 3 è s’intéresse plus aux musiques improvisées et au rock. Le 4 è sera plutôt dédié au jazz.


Avez-vous eu des difficultés spécifiques liées au Covid ?

La programmation n’a pu être mise en place que tardivement tant on a eu à déprogrammer et reprogrammer. Mais la difficulté principale provient du surcoût énorme causé par les voyages annulés et non emboursés ainsi que par le prix élevé des billets d’avion qui n’ont pu être achetés qu’au dernier moment. Si nous sommes heureusement soutenus financièrement par la CDC et la DRAC, l’édition de Festivoce 2020 n’ayant pu avoir lieu, notre autofinancement, qui représente 30 à 40 % de nos rentrées, a été sérieusement amputé pour cette année. S’est ajouté aussi un problème de recrutement des techniciens auxquels tous les organisateurs de manifestations ont fait appel, en même temps, à l’annonce de la reprise.


Depuis les débuts du festival jusqu’à aujourd’hui quelle et l’évolution la plus notable ?

Si les propositions ont changé, nos programmations sont toujours marquées par l’ouverture et la prise de risque. Elles reposent rarement sur des têtes d’affiche et représentent un temps fort en Balagne. L’évolution la plus notable est qu’on s’est recentré sur Pigna, car les communes d’alentours ne se posent plus trop la question de la culture au village comme c’était le cas avant. Il y a de leur part une sorte de désintérêt. Les groupes corses s’autoprogramment dans les églises balanines. Il arrive même parfois que les municipalités délèguent le rôle de programmateur aux diacres des paroisses !


Le public a-t-il toujours les mêmes attentes ?

Il évolue avec les générations. L’apogée du disque et celle de la musique diffusée sur le net ont eu de sérieuses conséquences. De ce fait il y a d’un côté un public plus monolithique qui n’écoute que ce qu’il a l’habitude d’entendre. Mais d’un autre côté il y a des spectateurs de plus en plus avertis qui apprécient la musique vivante, qui sont curieux et vont aux concerts… Et Festivoce c’est avant tout la découverte ! Rappelons qu’en musique la curiosité n’a rien d’un vilain défaut et qu’une manifestation trop mâchée perd de son attrait !


Présentez-vous cette année des artistes que vous avez longtemps attendu ?

Je pourrais citer Minino Garay, batteur et percussionniste argentin, qui évolue des rythmes latins au jazz et qui va se produire avec l’excellent pianiste de jazz qu’est Baptiste Trotignon. J’avancerais également le nom de la fanfare, Haïdouti Orkestra qui fait une musique énergique au son orientalo-balkanique… En fait, tout plait au public, si les conditions d’écoute sont bonnes pour lui et pour les musiciens bien sûr. S’il y a une atmosphère. Si l’équipe qui reçoit est agréable…


Festivoce a-t-il des fidèles parmi les artistes ?

J’essaie de diversifier les propositions ! Certes La Fenice est, par exemple, déjà venue mais cette année cet ensemble va dialoguer avec les voix féminines corses de Madrigalesca.


Le festival se déroule en cinq lieux. Comment choisissez-vous les artistes par rapports à eux ?

Je cherche l’adéquation… La musique instrumentale et vocale, tout ce qui est acoustique est en correspondance avec l’Auditorium. La musique amplifiée, elle, correspond mieux à la place du village ou au plein air de la Vaccaghja.


Des artistes qui se sont produit solo ou avec un ensemble pendant un temps, peuvent-ils le faire, à un autre moment, avec une autre formation ?

Ça arrive souvent dans le jazz, le classique ou le contemporain. Plus rarement dans le traditionnel même s’il y a aussi du métissage. Maintenant, d’une manière générale, il y a beaucoup de perméabilité entre les genres musicaux et c’est une bonne chose. Des projets alternatifs réunissant des esthétiques différentes sont fréquents. L’essentiel en art c’est la qualité et la sincérité. C’est en étant curieux des autres que les artistes avancent. D’un pays à l’autre, d’un style, d’un genre à l’autre des ponts sont lancés… et c’est bien ! Rester enfermé sur soi c’est sclérosant.


Vous programmez aussi du théâtre ?

Du théâtre où la musique à un rôle important. Ainsi avec le « César Vezzani » qui fait la part belle au bel canto et à l’opéra. Ainsi « Cosmétique de l’ennemi » tiré de Nothomb, une pièce pour laquelle j’ai composé la musique.



L’originalité de Festivoce ?

C’est la fête de la voix. La voix… et les voies par tous les chemins du possible. A l’instar du public déambulant dans le village lors de notre final. Festivoce accorde la prépondérance au son, qui doit être bon, d’où une attention à l’écoute et également à l’environnement visuel qui compte beaucoup pour un spectacle.

Propos recueillis par M.A-P
Partager :