Réchauffement climatique : l'enfer bientôt en attendant Noé ?
Au modeste niveau de la Corse, le mode de vie ignore ou relativise encore le réchauffement climatique.
Réchauffement climatique : l’Enfer bientôt en attendant Noé ?
Au modeste niveau de la Corse, le mode de vie ignore ou relativise encore le réchauffement climatique. Automobiles, quads et motos sur terre ainsi que jet-skis et hors-bords sur mer restent rois, et ce sur fond de tout-tourisme et de BTP à outrance, générateurs d’empreinte carbone.
Météo France prévoit que les mois d’été seront « plus chauds et plus secs que la normale ». Le Bureau de Recherches géologiques et minières en charge des nappes phréatiques a dernièrement constaté que, dans de nombreuses régions de France, les pluies abondantes du mois de mai dernier n’avaient pas mis fin au manque d’eau : « Toute l'eau a servi à humidifier les sols et alimenter la végétation. Très peu d'eau est arrivée dans les nappes. ».
Chez nous, la situation pourrait aller se dégradant. Des scientifiques de la Tour du Valat (Institut de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes) ont souligné que, depuis déjà trente ans, sous l’effet du réchauffement climatique, la Méditerranée subit une dégradation de la biodiversité et un changement climatique plus rapide qu'ailleurs.
L’optimisme mesuré qu’affichait, il y a quelques semaines encore, l’Office d’Équipement Hydraulique de la Corse, vient d’être contrarié par la récente annonce du ministère de la Transition écologique évoquant un « risque très probable » de sécheresse pour presque tout le territoire, et plus particulièrement pour le littoral méditerranéen et la vallée du Rhône. L’évolution de la situation climatique devient donc très préoccupante même si l’Europe est encore moindrement affectée.
En effet, le constat de plus en plus fréquent d’étés torrides, de longues périodes sans la moindre précipitation, de brefs et violents épisodes orageux, de vents tempêtueux, de niveaux de cours d’eau très bas dès la fin du printemps, de nappes phréatiques insuffisamment rechargées, de végétaux assoiffés, de sols craquelés et d’incendies catastrophiques au Portugal ou en Grèce, incite à penser que le Vieux Continent est menacé à court ou moyen terme de canicules à répétition, de sécheresses extrêmes et durables, de tornades dévastatrices et de méga-incendies.
Avant 2050…
Les prévisions à long terme sont loin de donner matière à espérer. Un projet de rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’Organisation des Nations Unies (ONU) dont les grandes lignes ont récemment été dévoilées, vient de révéler que dépasser le seuil de+1,5 °C de réchauffement pourrait entraîner avant 2050 « des conséquences grave pendant des siècles et parfois irréversibles » et si que si le réchauffement atteint +2 °C, cela sera pire encore.
Ceci est effrayant car l’Accord de Paris de 2015 dont l’atteinte des objectifs est loin d’être acquise vise à limiter le réchauffement planétaire à +2 °C et prévoit des délais de réalisation extensibles jusqu’à l’année 2050.
Quels sont les risques ?
Le premier est d’être quasiment calciné par des chaleurs extrêmes qui provoqueront une accentuation de l’effet de serre et donc plus de chaleur du fait de rejets de CO2 et de méthane résultant de la fonte du permafrost sibérien et de méga-incendies.
Le deuxième risque est de constater le retour de grandes famines et davantage de pauvreté du fait de chutes des productions agricoles et de renchérissement des denrées alimentaires en découlant.
Le troisième risque est de finir dans ou sous les eaux car la fonte de la banquise et celle des glaciers finiront par provoquer des hausses importantes du niveau de la mer qui condamneront des zones et villes côtières à être inondées ou submergées. Je ne sais pas si les experts du GIEC seront écoutés par les grands de ce monde et si ces derniers agiront pour limiter les dégâts.
En revanche, je suis sûre d’une chose : au modeste niveau de la Corse, le mode de vie ignore ou relativise encore le réchauffement climatique. Automobiles, quads et motos sur terre ainsi que jet-skis et hors-bords sur mer restent rois, et ce sur fond de tout-tourisme et de BTP à outrance générateurs d’empreinte carbone. Au vu de cela et estimant que nous ne sommes ni plus, ni moins conscients qu’e d’autres, j’en viens à me dire qu’en 2050, après être passés par les cases Enfer puis Famine ou Pauvreté, des centaines de millions d’êtres humains en seront réduits à espérer le retour de l’Arche de Noé.
•
Alexandra Sereni
Au modeste niveau de la Corse, le mode de vie ignore ou relativise encore le réchauffement climatique. Automobiles, quads et motos sur terre ainsi que jet-skis et hors-bords sur mer restent rois, et ce sur fond de tout-tourisme et de BTP à outrance, générateurs d’empreinte carbone.
Météo France prévoit que les mois d’été seront « plus chauds et plus secs que la normale ». Le Bureau de Recherches géologiques et minières en charge des nappes phréatiques a dernièrement constaté que, dans de nombreuses régions de France, les pluies abondantes du mois de mai dernier n’avaient pas mis fin au manque d’eau : « Toute l'eau a servi à humidifier les sols et alimenter la végétation. Très peu d'eau est arrivée dans les nappes. ».
Chez nous, la situation pourrait aller se dégradant. Des scientifiques de la Tour du Valat (Institut de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes) ont souligné que, depuis déjà trente ans, sous l’effet du réchauffement climatique, la Méditerranée subit une dégradation de la biodiversité et un changement climatique plus rapide qu'ailleurs.
L’optimisme mesuré qu’affichait, il y a quelques semaines encore, l’Office d’Équipement Hydraulique de la Corse, vient d’être contrarié par la récente annonce du ministère de la Transition écologique évoquant un « risque très probable » de sécheresse pour presque tout le territoire, et plus particulièrement pour le littoral méditerranéen et la vallée du Rhône. L’évolution de la situation climatique devient donc très préoccupante même si l’Europe est encore moindrement affectée.
En effet, le constat de plus en plus fréquent d’étés torrides, de longues périodes sans la moindre précipitation, de brefs et violents épisodes orageux, de vents tempêtueux, de niveaux de cours d’eau très bas dès la fin du printemps, de nappes phréatiques insuffisamment rechargées, de végétaux assoiffés, de sols craquelés et d’incendies catastrophiques au Portugal ou en Grèce, incite à penser que le Vieux Continent est menacé à court ou moyen terme de canicules à répétition, de sécheresses extrêmes et durables, de tornades dévastatrices et de méga-incendies.
Avant 2050…
Les prévisions à long terme sont loin de donner matière à espérer. Un projet de rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’Organisation des Nations Unies (ONU) dont les grandes lignes ont récemment été dévoilées, vient de révéler que dépasser le seuil de+1,5 °C de réchauffement pourrait entraîner avant 2050 « des conséquences grave pendant des siècles et parfois irréversibles » et si que si le réchauffement atteint +2 °C, cela sera pire encore.
Ceci est effrayant car l’Accord de Paris de 2015 dont l’atteinte des objectifs est loin d’être acquise vise à limiter le réchauffement planétaire à +2 °C et prévoit des délais de réalisation extensibles jusqu’à l’année 2050.
Quels sont les risques ?
Le premier est d’être quasiment calciné par des chaleurs extrêmes qui provoqueront une accentuation de l’effet de serre et donc plus de chaleur du fait de rejets de CO2 et de méthane résultant de la fonte du permafrost sibérien et de méga-incendies.
Le deuxième risque est de constater le retour de grandes famines et davantage de pauvreté du fait de chutes des productions agricoles et de renchérissement des denrées alimentaires en découlant.
Le troisième risque est de finir dans ou sous les eaux car la fonte de la banquise et celle des glaciers finiront par provoquer des hausses importantes du niveau de la mer qui condamneront des zones et villes côtières à être inondées ou submergées. Je ne sais pas si les experts du GIEC seront écoutés par les grands de ce monde et si ces derniers agiront pour limiter les dégâts.
En revanche, je suis sûre d’une chose : au modeste niveau de la Corse, le mode de vie ignore ou relativise encore le réchauffement climatique. Automobiles, quads et motos sur terre ainsi que jet-skis et hors-bords sur mer restent rois, et ce sur fond de tout-tourisme et de BTP à outrance générateurs d’empreinte carbone. Au vu de cela et estimant que nous ne sommes ni plus, ni moins conscients qu’e d’autres, j’en viens à me dire qu’en 2050, après être passés par les cases Enfer puis Famine ou Pauvreté, des centaines de millions d’êtres humains en seront réduits à espérer le retour de l’Arche de Noé.
•
Alexandra Sereni