Collectivité de Corse : il faut infléchir vite et bien !
Infléchir des politiques publiques peut soit aller dans le bon sens, soit aggraver les problèmes
Collectivité de Corse : il faut infléchir vite et bien !
Infléchir des politiques publiques peut soit aller dans le bon sens, soit aggraver les problèmes. Et quelles politiques relèvent-elles prioritairement d’un changement de cap ?
Gilles Simeoni s’est prononcé pour une inflexion des politiques publiques. J’en suis ravie. La Corse a besoin que celles et ceux qui président à ses destinées procèdent rapidement à de significatifs changements de cap. Mais en quoi doit consister cette inflexion ? Infléchir comme d’ailleurs réformer ou innover peut soit aller dans le bon sens, soit aggraver les problèmes !
Autre question importante, quelles seront les politiques publiques concernées ? Selon moi, quatre dossiers nécessitent un traitement urgent et une remise de l’intérêt général au centre des décisions.
Le dossier Déchets est la priorité des priorités. Son traitement relève même de l’urgence absolue. ! La Collectivité de Corse doit immédiatement procéder à une évaluation objective et rapide de l’existant et, si le recours à la valorisation énergétique est définitivement écarté, il lui faut agir vite et fortement pour que l’effort collectif de tri soit accentué et que soient intégrées ou organisées des filières de valorisation. Cela suppose bien sûr d’accompagner en ingénierie les intercommunalités et de les aider à financer leurs besoins en équipements de collecte, tout en aidant des opérateurs et des porteurs de projets à développer ou créer des activités.
Mais cela exige aussi d’aller dans le sens d’une définition plus claire des missions des acteurs publics. Ce qui ouvre sur deux questionnements majeurs. Premièrement : l’efficacité commande-t-elle de dissoudre le SYVADEC et de confier le traitement du dossier Déchets aux seuls Office de l'Environnement et intercommunalités ?
Deuxièmement : le transport et l’enfouissement peuvent-ils ne relever que de quelques opérateurs privés ?
Tourisme, transports et urgence sociale
Trois autres dossiers relèvent à mon sens prioritairement de l’inflexion.
J'estime nécessaire qu’un coup d’arrêt soit donné à l’évolution vers le tourisme de masse et invasif car, depuis quelques années, la Corse s’achemine dangereusement vers une dépendance de son économie et de son tissu social à un tourisme dont trop d’acteurs privilégient le profit immédiat. Ce qui est obtenu en tondant le maximum de visiteurs, en ayant des pratiques économiques prédatrices, souterraines ou parallèles, en proposant une offre médiocre n’ayant que faire de la protection de l’environnement, de la culture corse, de l’économie circulaire, de l’étalement de la saison et de la consolidation d’emplois qualifiés.
Renoncer à l’extension démesurée de la capacité d’accueil des ports et aéroports serait un signe fort. Je crois indispensable d’agir pour que les transports maritime, aérien et ferroviaire soient libérés ou protégés des pratiques monopolistiques et que le passager se voit proposer, dans la transparence et la durée, des tarifs décents et des prestations de qualité.
Concernant les transports, il est également impératif de donner un coup d’arrêt au tout-voiture. Ce qui ne peut se résumer à réaliser des marquages-vélo sur la chaussé, à créer des pistes cyclables-alibis ou à mettre en service quelques vélos électriques. En revanche, lancer la desserte ferroviaire de la Plaine orientale représenterait un signe indéniablement positif.
Enfin, il me semble indispensable que les collectivités publiques consacrent davantage, à l’urgence sociale, l’attribution de subventions et les crédits Investissement. La Corse étant la région la plus pauvre de France métropolitaine (18,5 % de la population vit sous le seuil de pauvreté), cela implique par exemple de faire moins pour certains postes Fonctionnement des collectivités et la modernisation des stades, et plus pour les associations caritatives et la construction de logements sociaux.
Alexandra Sereni
Infléchir des politiques publiques peut soit aller dans le bon sens, soit aggraver les problèmes. Et quelles politiques relèvent-elles prioritairement d’un changement de cap ?
Gilles Simeoni s’est prononcé pour une inflexion des politiques publiques. J’en suis ravie. La Corse a besoin que celles et ceux qui président à ses destinées procèdent rapidement à de significatifs changements de cap. Mais en quoi doit consister cette inflexion ? Infléchir comme d’ailleurs réformer ou innover peut soit aller dans le bon sens, soit aggraver les problèmes !
Autre question importante, quelles seront les politiques publiques concernées ? Selon moi, quatre dossiers nécessitent un traitement urgent et une remise de l’intérêt général au centre des décisions.
Le dossier Déchets est la priorité des priorités. Son traitement relève même de l’urgence absolue. ! La Collectivité de Corse doit immédiatement procéder à une évaluation objective et rapide de l’existant et, si le recours à la valorisation énergétique est définitivement écarté, il lui faut agir vite et fortement pour que l’effort collectif de tri soit accentué et que soient intégrées ou organisées des filières de valorisation. Cela suppose bien sûr d’accompagner en ingénierie les intercommunalités et de les aider à financer leurs besoins en équipements de collecte, tout en aidant des opérateurs et des porteurs de projets à développer ou créer des activités.
Mais cela exige aussi d’aller dans le sens d’une définition plus claire des missions des acteurs publics. Ce qui ouvre sur deux questionnements majeurs. Premièrement : l’efficacité commande-t-elle de dissoudre le SYVADEC et de confier le traitement du dossier Déchets aux seuls Office de l'Environnement et intercommunalités ?
Deuxièmement : le transport et l’enfouissement peuvent-ils ne relever que de quelques opérateurs privés ?
Tourisme, transports et urgence sociale
Trois autres dossiers relèvent à mon sens prioritairement de l’inflexion.
J'estime nécessaire qu’un coup d’arrêt soit donné à l’évolution vers le tourisme de masse et invasif car, depuis quelques années, la Corse s’achemine dangereusement vers une dépendance de son économie et de son tissu social à un tourisme dont trop d’acteurs privilégient le profit immédiat. Ce qui est obtenu en tondant le maximum de visiteurs, en ayant des pratiques économiques prédatrices, souterraines ou parallèles, en proposant une offre médiocre n’ayant que faire de la protection de l’environnement, de la culture corse, de l’économie circulaire, de l’étalement de la saison et de la consolidation d’emplois qualifiés.
Renoncer à l’extension démesurée de la capacité d’accueil des ports et aéroports serait un signe fort. Je crois indispensable d’agir pour que les transports maritime, aérien et ferroviaire soient libérés ou protégés des pratiques monopolistiques et que le passager se voit proposer, dans la transparence et la durée, des tarifs décents et des prestations de qualité.
Concernant les transports, il est également impératif de donner un coup d’arrêt au tout-voiture. Ce qui ne peut se résumer à réaliser des marquages-vélo sur la chaussé, à créer des pistes cyclables-alibis ou à mettre en service quelques vélos électriques. En revanche, lancer la desserte ferroviaire de la Plaine orientale représenterait un signe indéniablement positif.
Enfin, il me semble indispensable que les collectivités publiques consacrent davantage, à l’urgence sociale, l’attribution de subventions et les crédits Investissement. La Corse étant la région la plus pauvre de France métropolitaine (18,5 % de la population vit sous le seuil de pauvreté), cela implique par exemple de faire moins pour certains postes Fonctionnement des collectivités et la modernisation des stades, et plus pour les associations caritatives et la construction de logements sociaux.
Alexandra Sereni