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Le cheminement spirituel de Yann Castlan
« Voyages en Imprimerie »
Le cheminement spirituel de Yann Castlan
Sélectionné avec trois autres talents insulaires, Yann Castlan expose jusqu’au 20 juillet prochain au Lazaret. L’occasion de se pencher sur un artiste plasticien à l’expression particulière et authentique…
L’imaginaire habite, on le sait, l’artiste. Il en constitue même son fil conducteur et son inspiration. Et de l’imagination, il en faut pour « lire » l’expression artistique de Yann Castlan.
Diplômé en arts plastiques et art appliqué, cet Ajaccien aurait très bien pu basculer dans l’enseignement. « J’ai trouvé cette expression trop limitée à mon sens, explique-t-il, j’aime laisser libre-court à mon imaginaire et tout ce qu’il renferme. »
D’expression plutôt moderne, Yann a déjà exposé à plusieurs reprises et c’est en travaillant en tant que graphiste à l’imprimerie Siciliano et pour notre titre, qu’il a eu l’idée de créer des œuvres originales intitulées « Voyages en Imprimerie ». « je suis parti, ajoute-t-il, de plaques Offset disposées au sol à l’imprimerie. Elles paraissaient intéressantes au niveau graphique. Et comme j’avais déjà travaillé la pierre, le métal, le marbre de carat ou encore les tôles rouillées, j’ai essayé ce support. »
Comme l’artiste-peintre devant sa toile vierge, le plasticien réfléchit à partir de cette matière. La plaque va servir de support et en même temps de contenu.
De la matière au vide
Et il élabore, ainsi, à partir de la quadrichromie (jaune, noir, bleu, rouge), un cheminement en sept jours. « C’est un axe graphique au service de la sculpture au sein d’un nouveau matériau, la plaque aluminium. Plus on avance, plus les couleurs changent et se mélangent... »
Déclinées en sept toiles pour autant de jours intitulés en langue corse (luni à dumenica), l’auteur passera ainsi, du jaune au mélange de couleurs pour les reprendre toutes le samedi. En même temps, il insère, avec précision et méthode selon ses propres codes, des fragments de texte du JDC où tous les thèmes sont abordés à sa guise. Des fragments d’infos et d’images qui vont paraître anodin à l’oeil novice. Pour l’artiste, en revanche, elles s’imbriquent parfaitement dans la création et obéissent à une logique. « Il n’y pas de hasard, c’est une toute autre lecture qui est proposée, il faut s’imprégner de la toile, entrer dedans, pour découvrir ses mystères... »
Du « luni « noir au « sabbatu » bleu, rouge et noir, le public pourra déceler, s’il parvient à en comprendre le sens, le message laissé par l’auteur.
Enfin et en guise de clôture, « dumenica » laisse place au « silenziu », un passage de la matière au vide duquel tout surgit. « C’est le huitième jour, le calme, il n’y a plus ni couleur, ni infos... »
Et de « rien » va surgir « Musica », une autre création que l’on peut apparenter à une sorte de « Big Bang » artistique, la gamme chromatique qui sert de repère au conducteur Offset et le même terme pour évoquer la partition musicale. Une véritable osmose entre l’imprimeur et le musicien.
Mais Yann Castlan ne s’arrête pas en si bon chemin. Afin de parfaire ce cheminement initiatique, il a créé deux autres toiles nées durant le confinement : « Viaghju », un travail sur le reflet, et « Strade » qui peut évoquer les routes qui se présentent à nous…
Le public pourra découvrir ce cheminement au Lazaret jusqu’au 20 juillet. L’Ajaccien y expose ses œuvres en compagnie de trois autres artistes (Dominique Dauchez, Romane Dutour et Frédérique Vallerotonda) tous sélectionnés par jury à la suite d’un appel à candidatures effectué par la ville d’Ajaccio. À voir…
Philippe Peraut
Le cheminement spirituel de Yann Castlan
Sélectionné avec trois autres talents insulaires, Yann Castlan expose jusqu’au 20 juillet prochain au Lazaret. L’occasion de se pencher sur un artiste plasticien à l’expression particulière et authentique…
L’imaginaire habite, on le sait, l’artiste. Il en constitue même son fil conducteur et son inspiration. Et de l’imagination, il en faut pour « lire » l’expression artistique de Yann Castlan.
Diplômé en arts plastiques et art appliqué, cet Ajaccien aurait très bien pu basculer dans l’enseignement. « J’ai trouvé cette expression trop limitée à mon sens, explique-t-il, j’aime laisser libre-court à mon imaginaire et tout ce qu’il renferme. »
D’expression plutôt moderne, Yann a déjà exposé à plusieurs reprises et c’est en travaillant en tant que graphiste à l’imprimerie Siciliano et pour notre titre, qu’il a eu l’idée de créer des œuvres originales intitulées « Voyages en Imprimerie ». « je suis parti, ajoute-t-il, de plaques Offset disposées au sol à l’imprimerie. Elles paraissaient intéressantes au niveau graphique. Et comme j’avais déjà travaillé la pierre, le métal, le marbre de carat ou encore les tôles rouillées, j’ai essayé ce support. »
Comme l’artiste-peintre devant sa toile vierge, le plasticien réfléchit à partir de cette matière. La plaque va servir de support et en même temps de contenu.
De la matière au vide
Et il élabore, ainsi, à partir de la quadrichromie (jaune, noir, bleu, rouge), un cheminement en sept jours. « C’est un axe graphique au service de la sculpture au sein d’un nouveau matériau, la plaque aluminium. Plus on avance, plus les couleurs changent et se mélangent... »
Déclinées en sept toiles pour autant de jours intitulés en langue corse (luni à dumenica), l’auteur passera ainsi, du jaune au mélange de couleurs pour les reprendre toutes le samedi. En même temps, il insère, avec précision et méthode selon ses propres codes, des fragments de texte du JDC où tous les thèmes sont abordés à sa guise. Des fragments d’infos et d’images qui vont paraître anodin à l’oeil novice. Pour l’artiste, en revanche, elles s’imbriquent parfaitement dans la création et obéissent à une logique. « Il n’y pas de hasard, c’est une toute autre lecture qui est proposée, il faut s’imprégner de la toile, entrer dedans, pour découvrir ses mystères... »
Du « luni « noir au « sabbatu » bleu, rouge et noir, le public pourra déceler, s’il parvient à en comprendre le sens, le message laissé par l’auteur.
Enfin et en guise de clôture, « dumenica » laisse place au « silenziu », un passage de la matière au vide duquel tout surgit. « C’est le huitième jour, le calme, il n’y a plus ni couleur, ni infos... »
Et de « rien » va surgir « Musica », une autre création que l’on peut apparenter à une sorte de « Big Bang » artistique, la gamme chromatique qui sert de repère au conducteur Offset et le même terme pour évoquer la partition musicale. Une véritable osmose entre l’imprimeur et le musicien.
Mais Yann Castlan ne s’arrête pas en si bon chemin. Afin de parfaire ce cheminement initiatique, il a créé deux autres toiles nées durant le confinement : « Viaghju », un travail sur le reflet, et « Strade » qui peut évoquer les routes qui se présentent à nous…
Le public pourra découvrir ce cheminement au Lazaret jusqu’au 20 juillet. L’Ajaccien y expose ses œuvres en compagnie de trois autres artistes (Dominique Dauchez, Romane Dutour et Frédérique Vallerotonda) tous sélectionnés par jury à la suite d’un appel à candidatures effectué par la ville d’Ajaccio. À voir…
Philippe Peraut