Core in Fronte met déjà la majorité siméoniste sur le grill !
Paul Félix Benedetti avait prévenu la majorité territoriale siméoniste que Core in Fronte serait un compagnon de route exigeant et présent sur tous les terrains.
Core in Fronte met déjà la majorité siméoniste sur le grill
Paul-Felix Benedetti avait prévenu la majorité territoriale siméoniste que Core in Fronte serait un compagnon de route exigeant et présent sur tous les terrains. Il aura fallu moins d’un mois pour le passage à l’acte.
Au soir du second tour des élections territoriales, outre affirmer que les six élus Core in Fronte honoreraient leur mandat en prenant à bras le corps les grandes problématiques et en étant force de proposition, Paul-Felix Benedetti a fait passer deux messages.
Il a d’une part prévenu la majorité territoriale siméoniste que tout en étant à ses côtés dans les rapports de force avec l’État et se montrant constructif dans l’approche des dossiers, Core in Fronte serait un compagnon de route exigeant. Il a d’autre part assuré que Core in Fronte resterait présent sur tous les terrains du combat politique. Il aura fallu moins d’un mois pour que Core in Fronte passe aux actes. D’abord à Aiacciu. Puis à Pianottuli è Caldareddu.
Pas de négociation petit bras
A Aiacciu, Core in Fronte a dans un premier temps rappelé ce qu’il attendait du débat institutionnel. Ce rappel a été formulé par Paul-Félix Benedetti et quatre autres conseillers de Corse du mouvement lors d’une conférence de presse tenue le 15 juillet dernier dans l’enceinte de la Collectivité de Corse.
Les cinq intervenants ont préalablement mis en exergue qu’il était légitime de relancer le débat institutionnel du fait que les élections territoriales avaient représenté « une victoire du Mouvement National dans son ensemble » aussi bien par des taux de participation importants et largement supérieurs à ceux de l’Hexagone que par l’ampleur des scores réalisés.
Les cinq intervenants ont ensuite souligné que si tout pouvait s’envisager dans la progressivité, hormis une réponse rapide concernant les prisonniers politiques (libération immédiate des militants restant incarcérés, suppression des amendes exorbitantes infligées à plusieurs anciens prisonniers), Core in Fronte ne se satisferait pas d’une négociation petit bras mais exigerait un processus de solution politique. Ce qu’ils ont exprimé d’une parten excluant « un aboutissement dans la surranée République Française une indivisible » et que la Collectivité de Corse soit régie par l’article 72 de la Constitution française ne conférant aucun droit spécifique ; d’autre part en avançant l’exigence d’un processus reconnaissant le droit à l’autodétermination et à l’indépendance et permettant, dans un premier temps, que la Corse puisse accéder au niveau d’autonomie de nombreuses régions européennes. « Aujourdhui, au sein de l’Union Européenne, 350 millions de personnes vivent dans des régions autonomes, à commencer par toutes les grandes îles de Méditerranée voisines de la Corse » ont-ils précisé.
Tenir compte de la pluralité
Lors de ce rendez-vous avec les médias, les cinq intervenants ont aussi énergiquement rappelé que, concernant le débat institutionnel, Core in Fronte proposait une méthode et, surtout, entendait être acteur à part entière. En ce sens, ils ont d’abord souligné la nécessité que négocier avec l’Etat se fasse au plus haut niveau : « Pour importante qu’elle soit, la position affichée à l’Assemblée Nationale française par le député Jean-Félix Acquaviva qui a interpellé Madame la ministre Gourault, s’avère insuffisante. » Puis ils ont demandé que la majorité territoriale siméoniste associe à la négociation l’ensemble de la mouvance nationaliste et aussi toutes les composantes politiques : « Elle doit prendre en compte la représentativité plurielle de la Collectivité de Corse et avoir à l’esprit toute la dimension de la lutte d’émancipation nationale (…) On peut trouver par la méthode, l'argumentation et le travail, les voies d'un consensus sur une étape assez simple au vu du reste de l'Europe, avec un statut d'autonomie à la sarde qui pourrait trouver, y compris dans les autres groupes politiques non nationalistes, dont ceux qui ne sont pas élus à l'Assemblée de Corse, une volonté d'unanimité afin de permettre une consultation locale de validation qui passerait par la grande porte. » Enfin, ils ont vertement critiqué le caractère partisan de l’initiative de Jean-Félix Acquaviva évoquée plus haut et signifié à la majorité territoriale siméoniste qu’elle n’était pas seule au monde : « La position du député de la 2ème circonscription de Haute-Corse n’engage qu’une partie du Mouvement National (…) Si on ne se respecte pas nous-mêmes, on ne voit pas comment les Français vont nous respecter (…) Il faut mettre un terme à l’ivresse du pouvoir avant de négocier quoique ce soit. Et tenir compte de la pluralité nationaliste. »
Non à la marchandisation de la terre
« Core in Fronte met la pression sur la majorité territoriale » a titré un de nos confrères. On ne saurait être plus pertinent. D’autant que les élus et les militants du mouvement ont aussi entrepris d’occuper le terrain des luttes contre l’accaparement du foncier, les atteintes à l’environnement et l’exclusion de nombreux jeunes Corses de la possibilité d’accéder à la propriété. Ils l’ont fait le 17 juillet dernier lors d’une conférence de presse tenue à Pianottuli è Caldareddu qui a été suivie de l’occupation symbolique d’une propriété foncière. Avec des habitants de la commune et des militants locaux, les conseillers de Corse Paul-Félix Benedetti, Véronique Pietri, Marie-Claude Branca, Serena Battestini et Jean-Baptiste Arena, auxquels s’était joint l'ex-député européen écologiste José Bové « venu apporter son soutien », ont dénoncé « l’illégalité de plusieurs constructions » et le comportement de non-corses qui n’hésiteraient pas à construire sans respect pour l’environnement alors que de jeunes corses ne peuvent obtenir le droit de construire, et ce malgré qu’ils soient propriétaires de terrainssitués dans des zones urbanisées.
En dénonçant ainsi des comportements d’acquéreurs venus d’ailleurs « Messieurs Perotto, Daugier et Laubertie s’estiment-ils au-dessus de tout le monde ? », une «marchandisation de la terre» et un sort défavorable fait à de jeunes corses,Core un Fronte a aussi, indirectement mais clairement, mis la pression sur la majorité territoriale siméoniste qui devra bientôt mettre sur la table la révision du PADDUC. On pourrait même écrire que les élus siméonistes sont mis sur le grill car il se dit qu’ils seraient favorables à desassouplissements du PADDUC, alors que la plupart des nationalistes et les associations de protection de l’environnement penchent pour le renforcement des dispositions visant à prévenir la spéculation immobilière, contrer le grignotage du littoral et des terres agricoles, protéger les milieux naturels.
Pierre Corsi
Paul-Felix Benedetti avait prévenu la majorité territoriale siméoniste que Core in Fronte serait un compagnon de route exigeant et présent sur tous les terrains. Il aura fallu moins d’un mois pour le passage à l’acte.
Au soir du second tour des élections territoriales, outre affirmer que les six élus Core in Fronte honoreraient leur mandat en prenant à bras le corps les grandes problématiques et en étant force de proposition, Paul-Felix Benedetti a fait passer deux messages.
Il a d’une part prévenu la majorité territoriale siméoniste que tout en étant à ses côtés dans les rapports de force avec l’État et se montrant constructif dans l’approche des dossiers, Core in Fronte serait un compagnon de route exigeant. Il a d’autre part assuré que Core in Fronte resterait présent sur tous les terrains du combat politique. Il aura fallu moins d’un mois pour que Core in Fronte passe aux actes. D’abord à Aiacciu. Puis à Pianottuli è Caldareddu.
Pas de négociation petit bras
A Aiacciu, Core in Fronte a dans un premier temps rappelé ce qu’il attendait du débat institutionnel. Ce rappel a été formulé par Paul-Félix Benedetti et quatre autres conseillers de Corse du mouvement lors d’une conférence de presse tenue le 15 juillet dernier dans l’enceinte de la Collectivité de Corse.
Les cinq intervenants ont préalablement mis en exergue qu’il était légitime de relancer le débat institutionnel du fait que les élections territoriales avaient représenté « une victoire du Mouvement National dans son ensemble » aussi bien par des taux de participation importants et largement supérieurs à ceux de l’Hexagone que par l’ampleur des scores réalisés.
Les cinq intervenants ont ensuite souligné que si tout pouvait s’envisager dans la progressivité, hormis une réponse rapide concernant les prisonniers politiques (libération immédiate des militants restant incarcérés, suppression des amendes exorbitantes infligées à plusieurs anciens prisonniers), Core in Fronte ne se satisferait pas d’une négociation petit bras mais exigerait un processus de solution politique. Ce qu’ils ont exprimé d’une parten excluant « un aboutissement dans la surranée République Française une indivisible » et que la Collectivité de Corse soit régie par l’article 72 de la Constitution française ne conférant aucun droit spécifique ; d’autre part en avançant l’exigence d’un processus reconnaissant le droit à l’autodétermination et à l’indépendance et permettant, dans un premier temps, que la Corse puisse accéder au niveau d’autonomie de nombreuses régions européennes. « Aujourdhui, au sein de l’Union Européenne, 350 millions de personnes vivent dans des régions autonomes, à commencer par toutes les grandes îles de Méditerranée voisines de la Corse » ont-ils précisé.
Tenir compte de la pluralité
Lors de ce rendez-vous avec les médias, les cinq intervenants ont aussi énergiquement rappelé que, concernant le débat institutionnel, Core in Fronte proposait une méthode et, surtout, entendait être acteur à part entière. En ce sens, ils ont d’abord souligné la nécessité que négocier avec l’Etat se fasse au plus haut niveau : « Pour importante qu’elle soit, la position affichée à l’Assemblée Nationale française par le député Jean-Félix Acquaviva qui a interpellé Madame la ministre Gourault, s’avère insuffisante. » Puis ils ont demandé que la majorité territoriale siméoniste associe à la négociation l’ensemble de la mouvance nationaliste et aussi toutes les composantes politiques : « Elle doit prendre en compte la représentativité plurielle de la Collectivité de Corse et avoir à l’esprit toute la dimension de la lutte d’émancipation nationale (…) On peut trouver par la méthode, l'argumentation et le travail, les voies d'un consensus sur une étape assez simple au vu du reste de l'Europe, avec un statut d'autonomie à la sarde qui pourrait trouver, y compris dans les autres groupes politiques non nationalistes, dont ceux qui ne sont pas élus à l'Assemblée de Corse, une volonté d'unanimité afin de permettre une consultation locale de validation qui passerait par la grande porte. » Enfin, ils ont vertement critiqué le caractère partisan de l’initiative de Jean-Félix Acquaviva évoquée plus haut et signifié à la majorité territoriale siméoniste qu’elle n’était pas seule au monde : « La position du député de la 2ème circonscription de Haute-Corse n’engage qu’une partie du Mouvement National (…) Si on ne se respecte pas nous-mêmes, on ne voit pas comment les Français vont nous respecter (…) Il faut mettre un terme à l’ivresse du pouvoir avant de négocier quoique ce soit. Et tenir compte de la pluralité nationaliste. »
Non à la marchandisation de la terre
« Core in Fronte met la pression sur la majorité territoriale » a titré un de nos confrères. On ne saurait être plus pertinent. D’autant que les élus et les militants du mouvement ont aussi entrepris d’occuper le terrain des luttes contre l’accaparement du foncier, les atteintes à l’environnement et l’exclusion de nombreux jeunes Corses de la possibilité d’accéder à la propriété. Ils l’ont fait le 17 juillet dernier lors d’une conférence de presse tenue à Pianottuli è Caldareddu qui a été suivie de l’occupation symbolique d’une propriété foncière. Avec des habitants de la commune et des militants locaux, les conseillers de Corse Paul-Félix Benedetti, Véronique Pietri, Marie-Claude Branca, Serena Battestini et Jean-Baptiste Arena, auxquels s’était joint l'ex-député européen écologiste José Bové « venu apporter son soutien », ont dénoncé « l’illégalité de plusieurs constructions » et le comportement de non-corses qui n’hésiteraient pas à construire sans respect pour l’environnement alors que de jeunes corses ne peuvent obtenir le droit de construire, et ce malgré qu’ils soient propriétaires de terrainssitués dans des zones urbanisées.
En dénonçant ainsi des comportements d’acquéreurs venus d’ailleurs « Messieurs Perotto, Daugier et Laubertie s’estiment-ils au-dessus de tout le monde ? », une «marchandisation de la terre» et un sort défavorable fait à de jeunes corses,Core un Fronte a aussi, indirectement mais clairement, mis la pression sur la majorité territoriale siméoniste qui devra bientôt mettre sur la table la révision du PADDUC. On pourrait même écrire que les élus siméonistes sont mis sur le grill car il se dit qu’ils seraient favorables à desassouplissements du PADDUC, alors que la plupart des nationalistes et les associations de protection de l’environnement penchent pour le renforcement des dispositions visant à prévenir la spéculation immobilière, contrer le grignotage du littoral et des terres agricoles, protéger les milieux naturels.
Pierre Corsi