Collectivité de Corse : vers un cavalier seul de la majorité territoriale ?
La première session de l’Assemblée de Corse qui s’est tenue jeudi 22 et vendredi 23 juillet dans sa toute nouvelle mouture a complètement changé la physionomie de ce que pourrait être l’hémicycle durant un peu plus de six ans. D’un côté une majorité ...
Collectivité de Corse : vers un cavalier seul de la majorité territoriale ?
La première session de l’Assemblée de Corse qui s’est tenue jeudi 22 et vendredi 23 juillet dans sa toute nouvelle mouture a complètement changé la physionomie de ce que pourrait être l’hémicycle durant un peu plus de six ans. D’un côté une majorité absolue qui aura tout loisir d’imposer ses choix et de l’autre, trois groupes dont deux issus de la famille nationaliste, cantonnés, eux aussi dans un rôle d’opposition.
La première session de l’Assemblée de Corse a-t-elle donné le tempo de la future mandature ? L’avenir nous le dira. Toujours est-il qu’à l’occasion d’un premier rendez-vous qui s’est cantonné à des rapports, à la constitution des groupes, la nomination des présidents et vice-présidents des différentes commissions ou au vote de la dotation de continuité territoriale, soit une première séance assez banale dans l’ensemble, la tension est restée palpable jeudi 22 et vendredi 23 juillet au sein de l’hémicycle. Quatre groupes –conduits par les quatre candidats en lice dans l’entre-deux tours- contre six lors de la dernière mandature mais une redistribution totale des cartes.
D’un côté, le groupe « Fà populu inseme » de la majorité territoriale et, de l’autre, trois groupes d’opposition. Un terme qu’il convient d’employer en ce qui concerne « Core in Fronte » et « Avanzemu », tous deux pourtant issus de la famille nationaliste dont l’un est composé de quatre anciens conseillers territoriaux. En clair, et la première session va le confirmer tout au long de ces deux jours, un scénario qui risque fort de constituer le fil rouge de la mandature, à savoir l’adoption de tout ce qui va être proposé par la majorité et une opposition cantonnée, le plus souvent, à la non-participation ou à l’abstention.
Des tensions palpables
Dans un rôle d’empêcheur de tourner en rond qu’il entend bien mener tout au long du septennat, Paul-Félix Benedetti n’y a pas été de main morte évoquant avec ironie « Une majorité absolue acquise uniquement grâce à "la prime des onze élus..." De retour au sein de l’hémicycle, le leader de Core in Fronte a mis, une semaine avant cette première échéance, la pression sur la majorité territoriale à l’occasion d’une conférence de presse où il était question d’un consensus à bâtir sur des bases communes pour entamer de nouvelles négociations avec Paris.
« On ne peut pas, avait-il annoncé, défendre les intérêts de la Corse en évoquant 70 % d’élus nationalistes pour aller discuter à Paris et de retour en Corse, s’en tenir aux seuls 40 % de la majorité territoriale... »
Des tensions bien palpables dont on ne voit pas comment elles pourraient s’estomper. La donne est-elle susceptible de changer en cours de route ? Pas sûr même si Gilles Simeoni semble enclin à tendre la main. Il l’a, du reste, lui-même annoncé en proposant d’attribuer la présidence des commissions organiques à des élus issus de la mouvance nationaliste. Réplique cinglante du côté natio.
«Une ouverture sur la forme» dans les rangs de Core in Fronte et « la volonté manifeste de ne pas partager de ne pas partager » dans les rangs « d’avanzemu » où Jean-Christophe Angelini trouve, parfois, plus d’accointances avec Laurent Marcangeli. Seul véritable point positif de ces deux jours, le vote par les quarante-six voix nationalistes, concernant la dotation de continuité territoriale.
Moindre mal.
Le mois d’août apaisera t-il les tensions ? Réponse lors de la session de rentrée en septembre…
Philippe Peraut
La première session de l’Assemblée de Corse qui s’est tenue jeudi 22 et vendredi 23 juillet dans sa toute nouvelle mouture a complètement changé la physionomie de ce que pourrait être l’hémicycle durant un peu plus de six ans. D’un côté une majorité absolue qui aura tout loisir d’imposer ses choix et de l’autre, trois groupes dont deux issus de la famille nationaliste, cantonnés, eux aussi dans un rôle d’opposition.
La première session de l’Assemblée de Corse a-t-elle donné le tempo de la future mandature ? L’avenir nous le dira. Toujours est-il qu’à l’occasion d’un premier rendez-vous qui s’est cantonné à des rapports, à la constitution des groupes, la nomination des présidents et vice-présidents des différentes commissions ou au vote de la dotation de continuité territoriale, soit une première séance assez banale dans l’ensemble, la tension est restée palpable jeudi 22 et vendredi 23 juillet au sein de l’hémicycle. Quatre groupes –conduits par les quatre candidats en lice dans l’entre-deux tours- contre six lors de la dernière mandature mais une redistribution totale des cartes.
D’un côté, le groupe « Fà populu inseme » de la majorité territoriale et, de l’autre, trois groupes d’opposition. Un terme qu’il convient d’employer en ce qui concerne « Core in Fronte » et « Avanzemu », tous deux pourtant issus de la famille nationaliste dont l’un est composé de quatre anciens conseillers territoriaux. En clair, et la première session va le confirmer tout au long de ces deux jours, un scénario qui risque fort de constituer le fil rouge de la mandature, à savoir l’adoption de tout ce qui va être proposé par la majorité et une opposition cantonnée, le plus souvent, à la non-participation ou à l’abstention.
Des tensions palpables
Dans un rôle d’empêcheur de tourner en rond qu’il entend bien mener tout au long du septennat, Paul-Félix Benedetti n’y a pas été de main morte évoquant avec ironie « Une majorité absolue acquise uniquement grâce à "la prime des onze élus..." De retour au sein de l’hémicycle, le leader de Core in Fronte a mis, une semaine avant cette première échéance, la pression sur la majorité territoriale à l’occasion d’une conférence de presse où il était question d’un consensus à bâtir sur des bases communes pour entamer de nouvelles négociations avec Paris.
« On ne peut pas, avait-il annoncé, défendre les intérêts de la Corse en évoquant 70 % d’élus nationalistes pour aller discuter à Paris et de retour en Corse, s’en tenir aux seuls 40 % de la majorité territoriale... »
Des tensions bien palpables dont on ne voit pas comment elles pourraient s’estomper. La donne est-elle susceptible de changer en cours de route ? Pas sûr même si Gilles Simeoni semble enclin à tendre la main. Il l’a, du reste, lui-même annoncé en proposant d’attribuer la présidence des commissions organiques à des élus issus de la mouvance nationaliste. Réplique cinglante du côté natio.
«Une ouverture sur la forme» dans les rangs de Core in Fronte et « la volonté manifeste de ne pas partager de ne pas partager » dans les rangs « d’avanzemu » où Jean-Christophe Angelini trouve, parfois, plus d’accointances avec Laurent Marcangeli. Seul véritable point positif de ces deux jours, le vote par les quarante-six voix nationalistes, concernant la dotation de continuité territoriale.
Moindre mal.
Le mois d’août apaisera t-il les tensions ? Réponse lors de la session de rentrée en septembre…
Philippe Peraut