• Le doyen de la presse Européenne

Apocalypse now !

Un immense désordre climatique
Apocalypse now!

En 1972, des chercheurs du Massachusetts institute of technology (MIT, États-Unis) publiait un rapport intitulé The limits to Growth. Le sujet était les interactions clés entre les variables de population mondiale, de taux de natalité et de mortalité, de production industrielle et alimentaire, de services de santé et d’éducation et de ressources naturelles et de pollution. Le tout en fonction de différentes hypothèses concernant le développement technologique, les quantités de ressources non renouvelables disponibles et les priorités sociétales. La problématique était très américaine : à partir de données projetées dans le futur, imaginer plusieurs scénarii.
C’était la même démarche que le rapport de l’Hudson Institute qui avait traité des régions françaises parmi lesquelles la Corse. Or le MIT avait prévu la catastrophe climatique que notre planète entame ces dernières années avec inondations, sécheresses aussi, canicules, mais également parfois froids polaires. Car plutôt que de parler du réchauffement qui est une tendance longue, il faudrait qualifier ce qui nous arrive d’immense désordre climatique.

Une baisse du niveau de vie


Le rapport du MIT se voulait très exhaustif explorant la question environnementale, mais aussi ses répercussions sur les sociétés. Dans un des scénarios appel Business as usual (BAU2), la croissance économique culminerait en 2040. Puis elle connaîtrait un net ralentissement en corollaire avec une diminution nette de la population mondiale, mais aussi une accélération du déséquilibre entre des pays industrialisés vieillissants et des pays émergents toujours plus jeunes avec des conséquences migratoires majeures. La disponibilité alimentaire et les ressources naturelles s’amondiraient marquant ainsi un tournant planétaire avec une baisse de notre niveau de vie durant des décennies. Cela bien entendu si les paramètres retenus par le MIT — mais qui se sont avérés être justes jusqu’à aujourd’hui ­— restaient les mêmes à savoir une croissance économique qui ne tient pas compte des coûts environnementaux et sociaux.

Plusieurs scénarios…


Le MIT retenait d’autres schémas moins catastrophiques, mais qui débouchaient tous sur un nécessaire changement fondamental de société.
Celui appelé Stabilized world (SW) Monde stabilisé, notre civilisation parvient à se maintenir, mais au prix d’une baisse de sa croissance économique et d’un changement des priorités sociétales majeures qui ressembleraient fort à une révolution globale.
La croissance industrielle et la population mondiale commenceraient à se stabiliser peu de temps après ce changement de valeurs. La disponibilité alimentaire continuerait d’augmenter pour répondre aux besoins de la population mondiale. La pollution diminuerait jusqu’à pratiquement disparaître. L’épuisement des ressources naturelles commencerait également à se stabiliser. Autant dire que l’homme aurait complètement changé. Quand on sait que dans deux ans, nos émissions de CO2 devraient atteindre un record d’émission, on mesure l’utopie du scénario.
Selon les travaux de Gaya Herrington, il nous resterait 10 ans pour changer notre façon d’envisager nos sociétés et pour sauver notre civilisation de l’effondrement. Au mois de mai dernier, les scientifiques de renommée mondiale, David Spratt et Ian Dunlop publiaient un article intitulé Existential climate-related security risk : a scenario approach qui a sonné comme un tocsin. Si rien n’est fait maintenant, affirment-ils, l’humanité et le monde du Vivant foncent droit sur un mur.

Le climat est un multiplicateur des menaces

« Le changement climatique [...] fonctionne comme un multiplicateur de menaces et un accélérateur d’instabilité, contribuant à l’escalade de cycles de crises humanitaires et sociopolitiques, de conflits et de migrations forcées, écrivent les deux chercheurs en ouverture de leur enquête.
Les impacts du changement climatique sur la nourriture et l’eau, la baisse des rendements des cultures et l’augmentation des prix des denrées alimentaires conduites par des sécheresses, des incendies de forêt et de mauvaises récoltes sont déjà des catalyseurs de rupture sociale et de conflits au Moyen-Orient, le Maghreb et le Sahel, contribuant à la crise migratoire européenne ».

Qui pourra dire plus tard : « Nous ne savions pas ».


GXC
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