Casa di e scenze de Bastia
Science souriante, science attirante
Casa di e Scenze de Bastia
Science souriante, science attirante
Pourquoi s’intéresser aux ours pour aller sur Mars ? Pourquoi étudier les fourmis pour éviter les embouteillages et inventer le GPS ? Pourquoi se pencher sur le martin-pêcheur pour concevoir un TGV ?... Des pourquoi de la même veine il y en a dix et mille et plus, il suffit de savoir regarder autour de soi la nature… de cogiter, d’expérimenter !
Les réponses à ces questions et à bien d’autres il n’est qu’à pousser la porte de la Casa di e Scenze de Lupino, située à côté de l’Ecole Charles Andrei, pour en trouver les amorces. Il y a là, des trésors de connaissances à récolter souvent de manière ludique, inventive surtout et attrayante pour peu qu’on veuille bien aiguiser ses petites cellules grises. C’est le cas par exemple lorsqu’on pense au biomimétisme qui consiste en grande part à s’inspirer du vivant pour innover durablement sans abîmer la planète en renonçant à ce qui peut la fragiliser encore plus et même à la mettre en péril. C’est ainsi qu’en novembre prochain la Casa di e Scenze va proposer une exposition semi-permanente sur le biomimétisme marin qui fera une large place à la Corse tout en reconnectant l’humain à la nature – la mer en l’espèce – afin d’impulser un développement durable.
En chiffre la maison de la science c’est un auditorium de 116 m2 et de 54 places assises, une salle de 80 m2 pour les expositions temporaires, une autre de 183 m2 pour les expositions semi-permanentes. On peut découvrir des panneaux et des films traitant de l’écotechnologie, des dessous de la croissance, des technologies du futur dont la plupart sont applicables en Corse ; des casiers permettent de consulter des fiches explicatives. Partout le bilinguisme est réalité… et non vaine posture !
Jusqu’à la fin du mois on a la possibilité de pénétrer les arcanes d’un Dante version science. Passionnant, tant le poète et penseur se révèle un témoin éclairé de son époque ! S’il n’a pas affronté abruptement le dogme catholique, il s’appuie sur l’héritage des grecs et des arabes. Son expérience sur les taches de la lune – reconstituée à la Casa – dévoile un sens de l’observation et de l’analyse qui impressionne, même s’il ne va pas au bout de sa démarche scientifique empêchée qu’il était par la théologie du temps et par faute de moyens à sa disposition.
La structure bastiaise, c’est également des ateliers pour enfants et adolescents, des conférences de scientifiques reconnus, des visites guidées, des stages… Ses objectifs sont aussi clairs qu’ambitieux : démystifier la science. Attiser la curiosité du public. Apprendre aux jeunes… et aux moins jeunes à observer autour d’eux pour adopter une attitude scientifique tout en cultivant leurs facultés à s’émerveiller. La Casa di e Scenze est une structure muséographique inédite en Corse. Elle développe une attention particulière au développement durable at aux nouvelles technologies d’aujourd’hui et de demain. Elle a vocation à devenir « la vitrine et le vecteur de la promotion, de la recherche, de l’innovation, des sciences techniques et industrielles de Corse (CST2I) ».
L’équipe
Ivana Polisini, adjointe au maire, déléguée à la politique éducative et à la petite enfance. Bertrand Thibault, directeur. Serena Mattei, médiation. Mathilde Thieblemont, direction des affaires scolaires.
Ateliers de mi-juillet
12 /07, de 10 à 11 h sur le parvis activités diverses. 23 et 24/07, de 14 à 15 h, à l’auditorium : Le biomimétisme, la nature n’a pas fini de vous étonner ! 28/07, à l’auditorium : Inventions du quotidien. 30 et 31/07 : Energies renouvelables. Ces ateliers sont destinés aux 11–14 ans. Les inscriptions sont obligatoires. Appeler : 04 95 55. 96 71
L’inauguration du lieu restera un moment intense ?
Elle s’est déroulé le 15 février 2020 en présence d’Axel Khan, professeur de médecine et chercheur en génétique, dont nous déplorons la toute récente disparition. Il fut le premier parrain de la Casa di e Scenze. Ce jour-là, comme lors de ses précédentes visites à Bastia, on a été frappé par son profond humanisme, par sa belle générosité, par son esprit brillant. Il nous a fait le grand honneur de nous parrainer et nous le remercions pour le moment de partage qu’il nous a offert.
Le projet de cette Casa n’est pas récent ?
Il est ancien en effet, mais nous l’avons repris de A à Z. Conçu pour être en symbiose avec l’Ecole Charles Andrei, nous avons voulu qu’il rayonne sur la ville entière et sur la Corse. La Casa di e Scenze s’intègre dans la politique culturelle et sociale de Bastia. Elle est soutenue par le Contrat de ville, la CDC, l’Education nationale, qui finance un mi-temps d’enseignant. Fabrice Fenouillère et son équipe du Parc Galéa ont eu un rôle important dans la conception et la muséographie du lieu.
« Développement durable et réflexion sur l’humain et la nature sont deux axes forts de la Casa di e Scenze ».
Ivana Polisini
Ne parle-t-on pas d’implanter un pôle scientifique sur l’Ecole Gaudin ?
Ce sera le cas quand la réhabilitation de cet établissement scolaire sera achevée et que les élèves pourront réintégrés les locaux en 2023. Le pôle scientifique et numérique qui sera implanté à Gaudin doit être complémentaire de la Casa di e Scenze.
À quels types de publics s’adresse la Casa ?
Entrant dans le cadre du Contrat de Ville la Casa di e Scenze s’intéresse aux quartiers sud de Bastia évidemment (parents et enfants) ; au public scolaire ; au public d’amateurs de sciences qui peuvent assister à des conférences à l’auditorium. Les ateliers organisés par la Casa se déroulent pendant et hors temps scolaire. Ainsi lorsque l’association EMAHO propose des animations sur le biomimétisme ou sur la réalisation de vidéo sur YouTube.
Avec qui avez-vous des collaborations ?
Nous collaborons avec de nombreuses structures : municipales (Alb’Oru, Maison des quartiers sud, Centre de loisirs de l’Arinella) ; de quartiers (OPRA, ALPHA) ; associatives culturelles et scientifiques (Una Volta, EMAHO, A Rinascita, LRA…) ; privées (Parc Galéa, Ecole Supdesign) ; publiques insulaires (FabLab de Corte, Rectorat, CDC, INRAE) ; publiques nationales (Universcience).
Comment sont conçues les expositions ?
La Casa di e Scenza propose une exposition semi-permanente et une temporaire. La première, qui doit durer jusqu’en juillet 2022 a pour thème, « Les nouvelles technologies au service de l’homme et de la nature ». Elle est bâtie autour de trois axes : un état des lieux de la santé de la planète, des solutions technologiques existantes ou à venir en vue d’un avenir soutenable, ses considérations englobent autant le monde que les singularités de l’île. Elle présente également une exposition sur Dante et la science. On essaie toujours de travailler en circuits courts en s’appuyant sur les talents locaux, et de mettre en valeur la recherche insulaire.
Quelles relations les Corses entretiennent-ils avec les sciences ?
Ici, il y a de véritables passionnés en astronomie, en nouvelles technologies, en robotiques, en botaniques, en environnement durable, en archéologie… Le succès des conférences du Parc Galéa en fournit une excellente preuve. Ne voit-on pas certaines conférences dominicales suivies par un millier de personnes !
N’y-a-t-il pas des blocages ?
Des gens peuvent se heurter à la dichotomie entre sciences dures et sciences humaines. Mais pour nous les deux sont liées. A nous de rendre plus abordable ce qui est complexe grâce à un travail de médiation assumé par le personnel de la Casa di e Scenze, par des enseignants missionnés, par des professionnels de la culture scientifique.
De quelles façons rendre ludique l’accès à la science ?
En plus des expos, des conférences, il y a des ateliers pour les 8 –14 ans où sont faits des jeux, des expérimentations. Ces ateliers ont lieu ici ou en milieu scolaire. Des enfants de maternelle de l’Ecole Charles Andrei ont, par exemple, été initiés au codage numérique… Ils ont été extraordinairement réceptifs !
Les propositions qui ont connu le plus de succès auprès du public ?
Citons, le planétarium gonflable déployé lors du premier mois de l’exposition sur Dante et la science ; le documentaire tourné par une équipe de spéléologues à l’occasion de découvertes archéologiques en Corse, ce qui va dans l’idée de projeter des films scientifiques.
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Propos recueillis par M.A-P
Science souriante, science attirante
Pourquoi s’intéresser aux ours pour aller sur Mars ? Pourquoi étudier les fourmis pour éviter les embouteillages et inventer le GPS ? Pourquoi se pencher sur le martin-pêcheur pour concevoir un TGV ?... Des pourquoi de la même veine il y en a dix et mille et plus, il suffit de savoir regarder autour de soi la nature… de cogiter, d’expérimenter !
Les réponses à ces questions et à bien d’autres il n’est qu’à pousser la porte de la Casa di e Scenze de Lupino, située à côté de l’Ecole Charles Andrei, pour en trouver les amorces. Il y a là, des trésors de connaissances à récolter souvent de manière ludique, inventive surtout et attrayante pour peu qu’on veuille bien aiguiser ses petites cellules grises. C’est le cas par exemple lorsqu’on pense au biomimétisme qui consiste en grande part à s’inspirer du vivant pour innover durablement sans abîmer la planète en renonçant à ce qui peut la fragiliser encore plus et même à la mettre en péril. C’est ainsi qu’en novembre prochain la Casa di e Scenze va proposer une exposition semi-permanente sur le biomimétisme marin qui fera une large place à la Corse tout en reconnectant l’humain à la nature – la mer en l’espèce – afin d’impulser un développement durable.
En chiffre la maison de la science c’est un auditorium de 116 m2 et de 54 places assises, une salle de 80 m2 pour les expositions temporaires, une autre de 183 m2 pour les expositions semi-permanentes. On peut découvrir des panneaux et des films traitant de l’écotechnologie, des dessous de la croissance, des technologies du futur dont la plupart sont applicables en Corse ; des casiers permettent de consulter des fiches explicatives. Partout le bilinguisme est réalité… et non vaine posture !
Jusqu’à la fin du mois on a la possibilité de pénétrer les arcanes d’un Dante version science. Passionnant, tant le poète et penseur se révèle un témoin éclairé de son époque ! S’il n’a pas affronté abruptement le dogme catholique, il s’appuie sur l’héritage des grecs et des arabes. Son expérience sur les taches de la lune – reconstituée à la Casa – dévoile un sens de l’observation et de l’analyse qui impressionne, même s’il ne va pas au bout de sa démarche scientifique empêchée qu’il était par la théologie du temps et par faute de moyens à sa disposition.
La structure bastiaise, c’est également des ateliers pour enfants et adolescents, des conférences de scientifiques reconnus, des visites guidées, des stages… Ses objectifs sont aussi clairs qu’ambitieux : démystifier la science. Attiser la curiosité du public. Apprendre aux jeunes… et aux moins jeunes à observer autour d’eux pour adopter une attitude scientifique tout en cultivant leurs facultés à s’émerveiller. La Casa di e Scenze est une structure muséographique inédite en Corse. Elle développe une attention particulière au développement durable at aux nouvelles technologies d’aujourd’hui et de demain. Elle a vocation à devenir « la vitrine et le vecteur de la promotion, de la recherche, de l’innovation, des sciences techniques et industrielles de Corse (CST2I) ».
L’équipe
Ivana Polisini, adjointe au maire, déléguée à la politique éducative et à la petite enfance. Bertrand Thibault, directeur. Serena Mattei, médiation. Mathilde Thieblemont, direction des affaires scolaires.
Ateliers de mi-juillet
12 /07, de 10 à 11 h sur le parvis activités diverses. 23 et 24/07, de 14 à 15 h, à l’auditorium : Le biomimétisme, la nature n’a pas fini de vous étonner ! 28/07, à l’auditorium : Inventions du quotidien. 30 et 31/07 : Energies renouvelables. Ces ateliers sont destinés aux 11–14 ans. Les inscriptions sont obligatoires. Appeler : 04 95 55. 96 71
L’inauguration du lieu restera un moment intense ?
Elle s’est déroulé le 15 février 2020 en présence d’Axel Khan, professeur de médecine et chercheur en génétique, dont nous déplorons la toute récente disparition. Il fut le premier parrain de la Casa di e Scenze. Ce jour-là, comme lors de ses précédentes visites à Bastia, on a été frappé par son profond humanisme, par sa belle générosité, par son esprit brillant. Il nous a fait le grand honneur de nous parrainer et nous le remercions pour le moment de partage qu’il nous a offert.
Le projet de cette Casa n’est pas récent ?
Il est ancien en effet, mais nous l’avons repris de A à Z. Conçu pour être en symbiose avec l’Ecole Charles Andrei, nous avons voulu qu’il rayonne sur la ville entière et sur la Corse. La Casa di e Scenze s’intègre dans la politique culturelle et sociale de Bastia. Elle est soutenue par le Contrat de ville, la CDC, l’Education nationale, qui finance un mi-temps d’enseignant. Fabrice Fenouillère et son équipe du Parc Galéa ont eu un rôle important dans la conception et la muséographie du lieu.
« Développement durable et réflexion sur l’humain et la nature sont deux axes forts de la Casa di e Scenze ».
Ivana Polisini
Ne parle-t-on pas d’implanter un pôle scientifique sur l’Ecole Gaudin ?
Ce sera le cas quand la réhabilitation de cet établissement scolaire sera achevée et que les élèves pourront réintégrés les locaux en 2023. Le pôle scientifique et numérique qui sera implanté à Gaudin doit être complémentaire de la Casa di e Scenze.
À quels types de publics s’adresse la Casa ?
Entrant dans le cadre du Contrat de Ville la Casa di e Scenze s’intéresse aux quartiers sud de Bastia évidemment (parents et enfants) ; au public scolaire ; au public d’amateurs de sciences qui peuvent assister à des conférences à l’auditorium. Les ateliers organisés par la Casa se déroulent pendant et hors temps scolaire. Ainsi lorsque l’association EMAHO propose des animations sur le biomimétisme ou sur la réalisation de vidéo sur YouTube.
Avec qui avez-vous des collaborations ?
Nous collaborons avec de nombreuses structures : municipales (Alb’Oru, Maison des quartiers sud, Centre de loisirs de l’Arinella) ; de quartiers (OPRA, ALPHA) ; associatives culturelles et scientifiques (Una Volta, EMAHO, A Rinascita, LRA…) ; privées (Parc Galéa, Ecole Supdesign) ; publiques insulaires (FabLab de Corte, Rectorat, CDC, INRAE) ; publiques nationales (Universcience).
Comment sont conçues les expositions ?
La Casa di e Scenza propose une exposition semi-permanente et une temporaire. La première, qui doit durer jusqu’en juillet 2022 a pour thème, « Les nouvelles technologies au service de l’homme et de la nature ». Elle est bâtie autour de trois axes : un état des lieux de la santé de la planète, des solutions technologiques existantes ou à venir en vue d’un avenir soutenable, ses considérations englobent autant le monde que les singularités de l’île. Elle présente également une exposition sur Dante et la science. On essaie toujours de travailler en circuits courts en s’appuyant sur les talents locaux, et de mettre en valeur la recherche insulaire.
Quelles relations les Corses entretiennent-ils avec les sciences ?
Ici, il y a de véritables passionnés en astronomie, en nouvelles technologies, en robotiques, en botaniques, en environnement durable, en archéologie… Le succès des conférences du Parc Galéa en fournit une excellente preuve. Ne voit-on pas certaines conférences dominicales suivies par un millier de personnes !
N’y-a-t-il pas des blocages ?
Des gens peuvent se heurter à la dichotomie entre sciences dures et sciences humaines. Mais pour nous les deux sont liées. A nous de rendre plus abordable ce qui est complexe grâce à un travail de médiation assumé par le personnel de la Casa di e Scenze, par des enseignants missionnés, par des professionnels de la culture scientifique.
De quelles façons rendre ludique l’accès à la science ?
En plus des expos, des conférences, il y a des ateliers pour les 8 –14 ans où sont faits des jeux, des expérimentations. Ces ateliers ont lieu ici ou en milieu scolaire. Des enfants de maternelle de l’Ecole Charles Andrei ont, par exemple, été initiés au codage numérique… Ils ont été extraordinairement réceptifs !
Les propositions qui ont connu le plus de succès auprès du public ?
Citons, le planétarium gonflable déployé lors du premier mois de l’exposition sur Dante et la science ; le documentaire tourné par une équipe de spéléologues à l’occasion de découvertes archéologiques en Corse, ce qui va dans l’idée de projeter des films scientifiques.
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Propos recueillis par M.A-P