ALma - Librairie
Une ouverture tant attendue !
Alma-Librairie
Une ouverture tant attendue !
Quand « Album » la plus grande des librairies de Bastia a fermé ses portes bien des Bastiais se sont sentis comme orphelins ! Un sentiment d’autant plus amer que peu auparavant les libraires du « Point de Rencontre » et ceux des « Deux mondes » avaient tiré le rideau. Restaient en centre-ville « Papi » et à Montesoro, « A piuma lesta ». Impression étrange. Sensation de vide…
Difficile d’imaginer une cité où le livre ne serait pas facilement accessible, même – et surtout – à l’ère du numérique triomphant. L’imprimé n’est-il pas une nécessité ? Pour fixer ses idées ? Pour comparer et faire le tri dans le flot d’informations qui fréquemment exigent d’être infirmées ou confirmées. Pour le plaisir tactile de l’objet livre dans sa modestie ou dans ses merveilles iconographiques. Pour le savoir glané au fil des pages. Pour l’émotion que provoque un beau texte littéraire et/ou poétique. Pour aiguiser sa conscience des choses en évitant d’ouvrir son clapet tel un perroquet ou de prendre partie sans avoir de munitions intellectuelles suffisantes. Bref, pour rire, pleurer, réfléchir…
Au 27 boulevard Paoli
C’est au 27 boulevard Paoli qu’« Alma-Librairie », continuatrice d’ « Album », s’apprête à ouvrir ses portes en ce début septembre. Malgré le Covid. Malgré les aléas économiques. Malgré cette sensation de crise qui touche tous les domaines et toutes les contrées… Force et de reconnaitre qu’il faut une audace certaine pour foncer dans l’aventure du livre présentement ! Ce défi Olivier Rivollier, qui a assumé de nombreuses années le pilotage d’ « Album » et Christophe di Caro, professeur de philosophie à l’université, l’ont relevé avec l’aide de Laurent Deville, grand expert en BD et autres mangas.
Bien situé, le local est vaste. A l’entrée un rayon papèterie avec fournitures scolaires et de bureau, cadeaux dont des reproductions d’œuvres d’art de musées (Méditerranée et antiquités), des objets dérivés concernant Napoléon (bicentenaire oblige), des jeux destinés aux enfants axés sur l’acquisition de connaissances artistiques ainsi que toute une gamme de figurines dont petits et moins petits ne peuvent désormais plus se passer ! L’espace principal, lui, doit être consacré aux ouvrages traitant de sciences humaines (dans toutes les disciplines), de tourisme, aux BD, aux polars, à la science-fiction, aux bouquins abordant des questions aussi différentes que le développement personnel, la gastronomie, la spiritualité… sans oublier ces compagnons de chaque jour que sont les livres de poche.
Le libraire et le philosophe
Dans un premier temps la librairie va accueillir une dizaine de milliers d’ouvrages. Un coin – pierres apparentes et briques – doit recevoir les auteurs dédicaçant leurs textes et des débats. Un autre est destiné à des ateliers pour les jeunes. Une possibilité d’extension existe également grâce à un petit jardin attenant. A l’heure où ses lignes sont écrites l’équipe d’ « Alma »s’affaire encore à monter meubles (environ deux cents) et étagères. Derniers coups de collier avant le D-day. Ultimes éclairages à régler. En fond sonore le bruit d’une perceuse-visseuse. Être prêt dans les temps est un impératif.
Pourquoi « Alma-Librairie » comme nom de baptême ? Réponse de Christophe di Caro : parce que le mot « Alma » évoque tout ce qui touche au spirituel, puisqu’on peut le traduire par « âme » ou même cœur. Ajoutons que ce terme outre sa connotation religieuse et mystique se retrouve aussi en arabe et en hébreu où il signifie : jeune fille. A noter encore que l’Eglise a vu en Alma la Vierge confondue souvent avec la très antique mère nourricière dans « Alma mater ». Une dénomination riche et profonde mais une naissance aux forceps !
Longue la re-création de l’entreprise conduisant d’« Album » à « Alma ». L’actionnaire majoritaire de l’ancienne librairie ayant revendu ses parts, l’avenir s’est annoncé d’autant plus difficile qu’un litige survenait avec le nouveau propriétaire des lieux qui voulait augmenter de 50 % la location. Procès. Appel. Sentence : fermeture, un mois pour vider l’endroit, se défaire des stocks… La rencontre conclue par un partenariat entre Olivier Rivollier et Christophe di Caro relança l’affaire. Un local fut même déniché rue Campinchi. Une véritable opportunité car il appartenait à la ville et avait abrité le CRIJ (Centre Information-Jeunesse). Tous les espoirs étaient permis. Las, ce n’était pas la fin des tribulations puisqu’un gros problème surgit, en l’occurrence des travaux d’assainissement gigantesques à réaliser sous ce qui avait été la crèche municipale, actuellement abandonnée. Immense déconvenue. Reprises des investigations.
Difficultueuses tribulations
De recherche en recherche découverte de ce qui avait été un magasin de vêtements acquis par un restaurateur, qui abandonnait l’aventure à cause du Covid. Un hic cependant, les libraires durent démonter tous les aménagements prévus pour la restauration. Encore des mois de perdus et beaucoup d’huile de coude à dépenser en bricolage et en travaux manuels divers.
Si à l’impossible nul n’est tenu, à cœur vaillant rien n’est insurmontable !
Le bouclage financier d’ « Alma-Librairie » a pu être concrétisé avec l’appui du Centre National du Livre, de la CDC, de Corse-Active version insulaire de France-Active qui gère des financements publics. Des contacts ont été noués avec cinq distributeurs qui représentent 80% de la diffusion nationale du livre. En parallèle, côté corse, des relations ont été prises directement avec les éditeurs de l’île.
La crise sanitaire, le succès croissant d’internet font-ils planer des menaces sur le marché de l’édition ? Sur ces points Olivier Rivollier se veut rassurant : « Sur les petites librairies le Covid n’a pas eu d’impacts négatifs selon les enquêtes que j’ai pu consulter, pareil au sujet du net. Il y a même eu une légère augmentation des ventes dans les librairies similaires à la nôtre sur le continent. »
Une agora retrouvée
Christophe di Caro, qui a l’habitude des animations culturelles, souligne qu’ « Alma-Librairie » sera un partenaire fidèles des différentes manifestations bastiaises dédiées à la culture : Arte Mare, Histoire en Mai, Musanostra, Festival italien, Rencontres de la bande dessinée organisées par Una Volta. Il met un point d’honneur à insister sur le fait que les séances de dédicaces ne seront pas réduites à un écrivain ou un chercheur confronté à une pile de livres mais qu’elles donneront lieu à des discussions. Des invités reconnus, spécialistes en leurs matières – en géopolitique par exemple – doivent encore être les hôtes du 27 boulevard Paoli. Avec ses deux autres complices il prépare en outre un festival du livre qui devra se dérouler tous les débuts de juillet sur la place Saint Nicolas.
L’attrait d’« Album » ne consistait pas simplement à débiter des livres à la chaîne, c’était un lieu où familles, jeunes, vieux, amoureux des lettres, fans de polars ou de mangas se croisaient, échangeaient. Un lieu de convivialité chaleureuse où le culturel savait autant garder chair, substance qu’intelligence. Cette dimension les promoteurs du « 27 » veulent absolument la conserver, car à leurs yeux une librairie ne peut être qu’une agora au sens athénien ne l’acception tant s’impose la nécessité de débattre de façon argumentée loin des foucades du terrorisme intellectuel.
Michèle Acquaviva-Pache
Les Bastiais aiment lire !
Les Bastiais aiment la lecture c’est du moins la constatation que l’on peut faire puisque plusieurs manifestations de promotion du livre ont lieu. Citons : les rendez-vous de Musanostra ; Histoire (s) en Mai ; les présentations d’ouvrages auxquelles convient la médiathèque de l’Alb’Oru, la bibliothèque Prelà en centre-ville et celles organisées par le Festival italien, le prix Arte Mare, Les Rencontres de la BD.
Les copilotes du « 27 »
Pour prendre les commandes d’« Alma-Librairie » Christophe di Caro a renoncé à son poste de professeur de philosophie au Lycée Jeanne d’Arc tout en conservant ses cours à l’université et ses interventions théâtrales à Furiani.
Avant d’être une des têtes pensantes et agissantes d’« Alma » Olivier Rivollier a dirigé « Album » pendant seize ans, une activité qui faisait suite à celle occupée dans la distribution culturelle (objets dérivés de musées ).
Une ouverture tant attendue !
Quand « Album » la plus grande des librairies de Bastia a fermé ses portes bien des Bastiais se sont sentis comme orphelins ! Un sentiment d’autant plus amer que peu auparavant les libraires du « Point de Rencontre » et ceux des « Deux mondes » avaient tiré le rideau. Restaient en centre-ville « Papi » et à Montesoro, « A piuma lesta ». Impression étrange. Sensation de vide…
Difficile d’imaginer une cité où le livre ne serait pas facilement accessible, même – et surtout – à l’ère du numérique triomphant. L’imprimé n’est-il pas une nécessité ? Pour fixer ses idées ? Pour comparer et faire le tri dans le flot d’informations qui fréquemment exigent d’être infirmées ou confirmées. Pour le plaisir tactile de l’objet livre dans sa modestie ou dans ses merveilles iconographiques. Pour le savoir glané au fil des pages. Pour l’émotion que provoque un beau texte littéraire et/ou poétique. Pour aiguiser sa conscience des choses en évitant d’ouvrir son clapet tel un perroquet ou de prendre partie sans avoir de munitions intellectuelles suffisantes. Bref, pour rire, pleurer, réfléchir…
Au 27 boulevard Paoli
C’est au 27 boulevard Paoli qu’« Alma-Librairie », continuatrice d’ « Album », s’apprête à ouvrir ses portes en ce début septembre. Malgré le Covid. Malgré les aléas économiques. Malgré cette sensation de crise qui touche tous les domaines et toutes les contrées… Force et de reconnaitre qu’il faut une audace certaine pour foncer dans l’aventure du livre présentement ! Ce défi Olivier Rivollier, qui a assumé de nombreuses années le pilotage d’ « Album » et Christophe di Caro, professeur de philosophie à l’université, l’ont relevé avec l’aide de Laurent Deville, grand expert en BD et autres mangas.
Bien situé, le local est vaste. A l’entrée un rayon papèterie avec fournitures scolaires et de bureau, cadeaux dont des reproductions d’œuvres d’art de musées (Méditerranée et antiquités), des objets dérivés concernant Napoléon (bicentenaire oblige), des jeux destinés aux enfants axés sur l’acquisition de connaissances artistiques ainsi que toute une gamme de figurines dont petits et moins petits ne peuvent désormais plus se passer ! L’espace principal, lui, doit être consacré aux ouvrages traitant de sciences humaines (dans toutes les disciplines), de tourisme, aux BD, aux polars, à la science-fiction, aux bouquins abordant des questions aussi différentes que le développement personnel, la gastronomie, la spiritualité… sans oublier ces compagnons de chaque jour que sont les livres de poche.
Le libraire et le philosophe
Dans un premier temps la librairie va accueillir une dizaine de milliers d’ouvrages. Un coin – pierres apparentes et briques – doit recevoir les auteurs dédicaçant leurs textes et des débats. Un autre est destiné à des ateliers pour les jeunes. Une possibilité d’extension existe également grâce à un petit jardin attenant. A l’heure où ses lignes sont écrites l’équipe d’ « Alma »s’affaire encore à monter meubles (environ deux cents) et étagères. Derniers coups de collier avant le D-day. Ultimes éclairages à régler. En fond sonore le bruit d’une perceuse-visseuse. Être prêt dans les temps est un impératif.
Pourquoi « Alma-Librairie » comme nom de baptême ? Réponse de Christophe di Caro : parce que le mot « Alma » évoque tout ce qui touche au spirituel, puisqu’on peut le traduire par « âme » ou même cœur. Ajoutons que ce terme outre sa connotation religieuse et mystique se retrouve aussi en arabe et en hébreu où il signifie : jeune fille. A noter encore que l’Eglise a vu en Alma la Vierge confondue souvent avec la très antique mère nourricière dans « Alma mater ». Une dénomination riche et profonde mais une naissance aux forceps !
Longue la re-création de l’entreprise conduisant d’« Album » à « Alma ». L’actionnaire majoritaire de l’ancienne librairie ayant revendu ses parts, l’avenir s’est annoncé d’autant plus difficile qu’un litige survenait avec le nouveau propriétaire des lieux qui voulait augmenter de 50 % la location. Procès. Appel. Sentence : fermeture, un mois pour vider l’endroit, se défaire des stocks… La rencontre conclue par un partenariat entre Olivier Rivollier et Christophe di Caro relança l’affaire. Un local fut même déniché rue Campinchi. Une véritable opportunité car il appartenait à la ville et avait abrité le CRIJ (Centre Information-Jeunesse). Tous les espoirs étaient permis. Las, ce n’était pas la fin des tribulations puisqu’un gros problème surgit, en l’occurrence des travaux d’assainissement gigantesques à réaliser sous ce qui avait été la crèche municipale, actuellement abandonnée. Immense déconvenue. Reprises des investigations.
Difficultueuses tribulations
De recherche en recherche découverte de ce qui avait été un magasin de vêtements acquis par un restaurateur, qui abandonnait l’aventure à cause du Covid. Un hic cependant, les libraires durent démonter tous les aménagements prévus pour la restauration. Encore des mois de perdus et beaucoup d’huile de coude à dépenser en bricolage et en travaux manuels divers.
Si à l’impossible nul n’est tenu, à cœur vaillant rien n’est insurmontable !
Le bouclage financier d’ « Alma-Librairie » a pu être concrétisé avec l’appui du Centre National du Livre, de la CDC, de Corse-Active version insulaire de France-Active qui gère des financements publics. Des contacts ont été noués avec cinq distributeurs qui représentent 80% de la diffusion nationale du livre. En parallèle, côté corse, des relations ont été prises directement avec les éditeurs de l’île.
La crise sanitaire, le succès croissant d’internet font-ils planer des menaces sur le marché de l’édition ? Sur ces points Olivier Rivollier se veut rassurant : « Sur les petites librairies le Covid n’a pas eu d’impacts négatifs selon les enquêtes que j’ai pu consulter, pareil au sujet du net. Il y a même eu une légère augmentation des ventes dans les librairies similaires à la nôtre sur le continent. »
Une agora retrouvée
Christophe di Caro, qui a l’habitude des animations culturelles, souligne qu’ « Alma-Librairie » sera un partenaire fidèles des différentes manifestations bastiaises dédiées à la culture : Arte Mare, Histoire en Mai, Musanostra, Festival italien, Rencontres de la bande dessinée organisées par Una Volta. Il met un point d’honneur à insister sur le fait que les séances de dédicaces ne seront pas réduites à un écrivain ou un chercheur confronté à une pile de livres mais qu’elles donneront lieu à des discussions. Des invités reconnus, spécialistes en leurs matières – en géopolitique par exemple – doivent encore être les hôtes du 27 boulevard Paoli. Avec ses deux autres complices il prépare en outre un festival du livre qui devra se dérouler tous les débuts de juillet sur la place Saint Nicolas.
L’attrait d’« Album » ne consistait pas simplement à débiter des livres à la chaîne, c’était un lieu où familles, jeunes, vieux, amoureux des lettres, fans de polars ou de mangas se croisaient, échangeaient. Un lieu de convivialité chaleureuse où le culturel savait autant garder chair, substance qu’intelligence. Cette dimension les promoteurs du « 27 » veulent absolument la conserver, car à leurs yeux une librairie ne peut être qu’une agora au sens athénien ne l’acception tant s’impose la nécessité de débattre de façon argumentée loin des foucades du terrorisme intellectuel.
Michèle Acquaviva-Pache
Les Bastiais aiment lire !
Les Bastiais aiment la lecture c’est du moins la constatation que l’on peut faire puisque plusieurs manifestations de promotion du livre ont lieu. Citons : les rendez-vous de Musanostra ; Histoire (s) en Mai ; les présentations d’ouvrages auxquelles convient la médiathèque de l’Alb’Oru, la bibliothèque Prelà en centre-ville et celles organisées par le Festival italien, le prix Arte Mare, Les Rencontres de la BD.
Les copilotes du « 27 »
Pour prendre les commandes d’« Alma-Librairie » Christophe di Caro a renoncé à son poste de professeur de philosophie au Lycée Jeanne d’Arc tout en conservant ses cours à l’université et ses interventions théâtrales à Furiani.
Avant d’être une des têtes pensantes et agissantes d’« Alma » Olivier Rivollier a dirigé « Album » pendant seize ans, une activité qui faisait suite à celle occupée dans la distribution culturelle (objets dérivés de musées ).