Bella Tchix
Entité créatrice 3.0
Bella Tchix
Entité créatrice 3.0
« MERCI. Merci d’acheter aux créateurs corses pendant qu’ils sont vivants. Après, ça ne leur sert à rien et c’est plus cher. » C’est avec cette maxime, exposée en vitrine, que Clémence Lévêque, créatrice de la marque de bijoux fantaisie Bella Tchix, défend son entreprise et la création en général.
Il est 8h. Dans sa petite boutique du 5 rue des Terrasses à Bastia, Clémence s’active déjà. Elle veut tester, à l’aide de sa découpe laser numérique et avant l’ouverture au public, l’ébauche crayonnée la veille au soir. Un bracelet qui viendra compléter les collections déjà exposées. Pas de temps mort pour cette jeune femme de 30 ans, à la manœuvre de chaque évolution de sa société.
En 2014, bien que toujours étudiante, Clémence décide de commercialiser les bijoux qu’elle dessine, conçoit et fabrique chez elle. Elle enchaîne donc ses cours de Master en Design Innovation et Société (le second après un cycle d’études à Strasbourg en Design global) avec les débuts professionnels. « Je pense que ces différents apprentissages ont fait la différence, explique-t-elle. J’ai intégré, après le baccalauréat, une orientation très spécifique tournée vers le design, la communication et le web.
Tout l’enjeu, en fin de cycle, était de remettre l’usager au cœur de la création. Ces techniques ont forgé mes capacités d’adaptation, mon rapport à la production. Pour vivre de mon activité, qui est aussi une passion, je dois pouvoir faire des pièces uniques mais également pouvoir les penser en mini-série. » Est-ce à dire que l’artisanat, aujourd’hui, ne peut (sur)vivre s’il n’accepte pas les codes de nos sociétés connectées ? Le constat semble fait depuis plusieurs années : tout créateur, aussi génial soit-il, qui ne réussit pas à mettre son travail en lumière, restera isolé. Les modes de consommation ont changé. Internet a propulsé la communication au sommet des stratégies de ventes. Véritable « couteau suisse », Clémence a su sortir son épingle du jeu. Il faut dire qu’elle est également parvenue à saisir les opportunités, les provoquer, les multiplier.
À son retour sur l’île, en 2015, alors qu’elle est missionnée en tant que graphiste indépendante, elle ouvre une première boutique éphémère, uniquement le week-end, située au cœur de la Citadelle bastiaise. « C’est là que la directrice de la manifestation Creazione (dédiée aux créateurs corses mode et design), Véronique Calendini, a repéré mes modèles, poursuit Clémence. J’ai, depuis, participé aux cinq éditions ! »
Peu de temps après, elle fait l’acquisition de son actuel atelier. Comme tout début, les premiers temps sont difficiles avec parfois l’obligation à quelques sacrifices mais encore une fois, Clémence est déterminée et se donne les moyens de réussir dans des choix qu’elle assume. « Avant tout, ma famille et mon entourage sont d’un grand soutien. Sans eux, je n’aurais sans doute pas eu cette amplitude d’actions », avoue-t-elle. S’ajoute à cela une détermination acharnée. Pendant cinq ans, c’est un véritable tour de Corse qui s’engage !
Bella Tchix s’expose dans toutes les foires et marchés de l’île. « Ce sont des moments qui permettent de rencontrer les clients, mais aussi les autres artisans et d’échanger autour de nos aspirations, pouvoir concevoir des projets communs, mélanger nos univers et ainsi créer de nouveaux challenges créatifs, tout cela rend nos futures collaborations très excitantes ! » Encore faut-il être une boulimique de travail ! Et Clémence y répond avec sincérité, engagement (développement du Slow Design, du local, du circuit-court) et poésie, à l’image de sa collection A Filetta, symbole fort d’un retour aux racines. Sa clientèle est là pour en témoigner. Composée à 85% d’insulaires, elle s’étend aujourd’hui jusqu’en Suisse et en Belgique. Un sentiment comble par-dessus tout Clémence Lévêque : au-delà de simples « bijoux consommables », ses clientes lui avouent que les porter leur procurent parfois assurance et confiance en elles. « Je ne sauve pas le monde, plaisante Clémence, mais j’ai le sentiment au moins de contribuer modestement à valoriser les femmes ! »
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Anna Massari
www.bellatchix.corsica
Inst... : #Bellatchix
Photographies : © Lea Eouzan-Pieri
Entité créatrice 3.0
« MERCI. Merci d’acheter aux créateurs corses pendant qu’ils sont vivants. Après, ça ne leur sert à rien et c’est plus cher. » C’est avec cette maxime, exposée en vitrine, que Clémence Lévêque, créatrice de la marque de bijoux fantaisie Bella Tchix, défend son entreprise et la création en général.
Il est 8h. Dans sa petite boutique du 5 rue des Terrasses à Bastia, Clémence s’active déjà. Elle veut tester, à l’aide de sa découpe laser numérique et avant l’ouverture au public, l’ébauche crayonnée la veille au soir. Un bracelet qui viendra compléter les collections déjà exposées. Pas de temps mort pour cette jeune femme de 30 ans, à la manœuvre de chaque évolution de sa société.
En 2014, bien que toujours étudiante, Clémence décide de commercialiser les bijoux qu’elle dessine, conçoit et fabrique chez elle. Elle enchaîne donc ses cours de Master en Design Innovation et Société (le second après un cycle d’études à Strasbourg en Design global) avec les débuts professionnels. « Je pense que ces différents apprentissages ont fait la différence, explique-t-elle. J’ai intégré, après le baccalauréat, une orientation très spécifique tournée vers le design, la communication et le web.
Tout l’enjeu, en fin de cycle, était de remettre l’usager au cœur de la création. Ces techniques ont forgé mes capacités d’adaptation, mon rapport à la production. Pour vivre de mon activité, qui est aussi une passion, je dois pouvoir faire des pièces uniques mais également pouvoir les penser en mini-série. » Est-ce à dire que l’artisanat, aujourd’hui, ne peut (sur)vivre s’il n’accepte pas les codes de nos sociétés connectées ? Le constat semble fait depuis plusieurs années : tout créateur, aussi génial soit-il, qui ne réussit pas à mettre son travail en lumière, restera isolé. Les modes de consommation ont changé. Internet a propulsé la communication au sommet des stratégies de ventes. Véritable « couteau suisse », Clémence a su sortir son épingle du jeu. Il faut dire qu’elle est également parvenue à saisir les opportunités, les provoquer, les multiplier.
À son retour sur l’île, en 2015, alors qu’elle est missionnée en tant que graphiste indépendante, elle ouvre une première boutique éphémère, uniquement le week-end, située au cœur de la Citadelle bastiaise. « C’est là que la directrice de la manifestation Creazione (dédiée aux créateurs corses mode et design), Véronique Calendini, a repéré mes modèles, poursuit Clémence. J’ai, depuis, participé aux cinq éditions ! »
Peu de temps après, elle fait l’acquisition de son actuel atelier. Comme tout début, les premiers temps sont difficiles avec parfois l’obligation à quelques sacrifices mais encore une fois, Clémence est déterminée et se donne les moyens de réussir dans des choix qu’elle assume. « Avant tout, ma famille et mon entourage sont d’un grand soutien. Sans eux, je n’aurais sans doute pas eu cette amplitude d’actions », avoue-t-elle. S’ajoute à cela une détermination acharnée. Pendant cinq ans, c’est un véritable tour de Corse qui s’engage !
Bella Tchix s’expose dans toutes les foires et marchés de l’île. « Ce sont des moments qui permettent de rencontrer les clients, mais aussi les autres artisans et d’échanger autour de nos aspirations, pouvoir concevoir des projets communs, mélanger nos univers et ainsi créer de nouveaux challenges créatifs, tout cela rend nos futures collaborations très excitantes ! » Encore faut-il être une boulimique de travail ! Et Clémence y répond avec sincérité, engagement (développement du Slow Design, du local, du circuit-court) et poésie, à l’image de sa collection A Filetta, symbole fort d’un retour aux racines. Sa clientèle est là pour en témoigner. Composée à 85% d’insulaires, elle s’étend aujourd’hui jusqu’en Suisse et en Belgique. Un sentiment comble par-dessus tout Clémence Lévêque : au-delà de simples « bijoux consommables », ses clientes lui avouent que les porter leur procurent parfois assurance et confiance en elles. « Je ne sauve pas le monde, plaisante Clémence, mais j’ai le sentiment au moins de contribuer modestement à valoriser les femmes ! »
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Anna Massari
www.bellatchix.corsica
Inst... : #Bellatchix
Photographies : © Lea Eouzan-Pieri