Magliameia

Magliameia
L’art de revisiter les traditions de nos chères grands-mères

Derrière la marque Magliameia, se cache surtout la très discrète (mais néanmoins piquante) Deborah Giudicelli, jeune femme de 34 ans qui perpétue le savoir-faire du tricot (entres autres !), depuis … 20 ans !


Deborah, concentrée sur l’ouvrage qu’elle tient délicatement entre ses mains (un gilet de naissance, couleur bleu pétrole) fait traverser, à vive allure, le fil de laine d’une aiguille à l’autre. Ce même geste est répété de manière quotidienne, parfois plusieurs heures, depuis son adolescence. À Isulacciu di Fium’orbu, les journées semblent s’étirer à l’infini. Deborah a 14 ans et s’ennuie. Sa tante, Josette, peinée – et peut-être excédée de la voir tourner en rond ! – lui tend deux aiguilles à tricoter et une pelote de laine. « Maintenant, tu n’as qu’à cas t’amuser avec ça, m’a-t-elle lancé, raconte la créatrice, grand sourire aux lèvres, regard relevé (ses doigts ne décélèrent pas pour autant). Et depuis, je n’ai plus arrêté J’ai réalisé beaucoup de pulls, écharpes et autres qui, à l ‘époque, honnêtement étaient très… vilains ! s’amuse-t-elle.

Mais peu importait, l’essentiel était de faire. Avec le temps, tout ce que je voyais, aussi bien dans les magazines que sur les réseaux sociaux (très actifs) des communautés de tricot, il fallait que je le réalise ! » Le mot est faible pour qualifier l’énergie déployée par Deborah ! Acharnée, presque combattante, dans tous les défis qu’elle se lance, c’est une véritable touche-à-tout, passionnée par les différentes techniques artisanales. « J’aime penser les savoir-faire dans leur ensemble, ne pas rester figée dans un domaine particulier mais allier, jouer avec toutes ces traditions. » Pour cela, elle n’hésite pas à suivre des ateliers de couture, de poterie ou encore de vannerie, dans la perspective de proposer, dans un futur proche, des créations de décoration d’intérieur. « L’idée étant, poursuit-elle, de décliner plusieurs petites collections pour la rentrée de septembre, avec un souci du détail, des points très spécifiques et délicats (peaufinés lors de ses différentes formations).

Les objets de décoration seraient disponibles pour l’été. » Ajouté à cela qu’elle participe, depuis peu, à des « appels au test pour patron », à savoir que des créateurs, designers, font appel à elle pour éprouver leur ébauche et les valider – ou pas, selon le rendu – en vue de leur lancement en production.
Toute l’aventure Magliameia a commencé par des commandes que ses amies proches lui passaient une fois avoir feuilleté un des derniers catalogues posés sur son canapé. « Ce sont elles qui m’ont incitée à commercialiser les ouvrages réalisés, se souvient-elle.

Puis, il y a eu le lancement des comptes Instagram et la chance de participer, en 2016, à la première édition de Trend’Isula (les showrooms du réseau étant réservés au ‘100% made in Corsica’). » Elle ne cache pas, cependant, s’être consacrée, ces derniers mois, à des travaux personnels. « J’ai besoin, confie-t-elle, que ma passion reste avant tout un plaisir. Je veux garder cette émulation du faire, sans avoir de pression extérieure. » Faire, refaire, recommencer et déjà transmettre !

Deborah anime depuis quatre ans des ateliers où elle enseigne le tricot, le crochet ainsi que la broderie, à La Petite Usine, magasin de Beaux-Arts, situé dans le quartier de Lupinu à Bastia, doté, depuis peu, d’un lieu dédié aux loisirs créatifs, La Petite Usine Académie. « C’est important pour moi de pouvoir faire connaître ce que l’on m’a appris et la liberté que cela m’a apporté ! Je voudrais que ces rendez-vous soient de vrais moments d’échange, de partage et de convivialité » conclut-elle.

Dans l’interstice restant des 24h que constitue une journée, Deborah veut relever un nouveau challenge : la confection de chaussettes ! Old-school ? Peut-être (encore que). Technique ? Assurément ! Essentiel ? Indispensable !


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Anna Massari



www.magliameia.com
Instagra... : magliameia
Photographies : © Magliameia