L'exposition "Les Bonapartes et l'antique, un langage impérial"

La culture de l’Antiquité au coeur des Bonaparte

L’exposition « Les Bonaparte et l’antique, un langage impérial » a débuté le 25 septembre à la maison Bonaparte. Déclinée en trois temps, elle permettra d’établir le lien particulièrement étroit entre les cultures romaine et grecque et l’Empereur. En partenariat avec la bibliothèque municipale d’Ajaccio, la manifestation se décline jusqu’en janvier 2022...


Comment et dans quelle mesure l’Antiquité gréco-romaine a-t-elle influencé le parcours de la famille impériale et plus particulièrement, bien sûr, celle de Napoléon ? Telle est l’interrogation principale à laquelle l’exposition « Les Bonaparte et l’Antique, un langage impérial » se propose de répondre à travers des documents, ouvrages ou dessins présentés à la maison natale de l’Empereur. Une exposition qui a ouvert officiellement ses portes le 25 septembre dernier et qui va se décliner en trois temps jusqu’en janvier prochain. Une première étape marquée par des catalogues mettant au jour les résultats de fouilles archéologiques réalisées à Herculanum et Pompei, des cartes et gravures d’époque, une deuxième phase avec des ouvrages concernant la valorisation des objets trouvés lors des fouilles incluant une thématique sur l’origine des musées. Et enfin une troisième partie dédiée à la relation au baroque. Pour un total d’une centaine de documents.

Une culture omniprésente en Corse

L’exposition a été mise en place grâce à un partenariat effectué avec la bibliothèque patrimoniale d’Ajaccio. « L’exposition regroupe au total une centaine de documents inédits pour la plupart, explique Elisabeth Perié, conservatrice, ces fonds proviennent principalement de collections de Lucien Bonaparte et du Cardinal Fesch. Elle permettent de montrer la relation entre la famille Bonaparte et l’Antiquité. Comment a-t-elle inspiré Napoléon et comment il va asseoir sa légitimité à travers ces références. » « L’antique est omniprésent dans la vie de Napoléon, assure Jean-Marc Olivesi, conservateur de la Maison Bonaparte, pas seulement en tant qu’ Empereur, durant son enfance et même plus tard, il baigne dans cette culture antique. Avec cette exposition, nous voulons mettre en exergue la manière avec laquelle Napoléon, son frère Lucien et son oncle le Cardinal Fesch ont voulu abreuver les Corses en général et les Ajacciens en particulier avec cette culture grecque mais surtout romaine, qui était à l’époque était le langage commun de tous les Européens. On évoque la remise en valeur de la Rome antique pendant la Révolution française avec un modème républicain, la découverte d’Herculanum et de Pompei, la mise en valeur de l’Empire romain par Napoléon parce qu’il est l’ancêtre du sien et qu’il promeut des valeurs patriotiques. C’est une question idéologique, politique, historique et artistique avec les Beaux-Arts et des ouvrages magnifiques que nous présenterons dans un troisième temps.»

Les trois séquences vont se décliner jusqu’au 10 janvier 2022. L’occasion dé réhabiliter toujours un peu plus l’image de l’Empereur. « Quand on voit à quel point cette référence à l’antique est présente chez les Corses de Pasquale Paoli, combien elle ressurgit sous la Révolution et combien elle apparaît sous l’Empire, c’est aussi dans l’ADN des Corses. Ils maîtrisaient parfaitement ce langage. Quand Paoli dit à Napoléon « Tu es un personnage de Plutarque », on est en plein dedans. Il y a dans l’un des ouvrages, l’extrait d’un opéra que Carlu Bonaparte chantait à Napoléon... »

Une exposition « physique » mais aussi numérique à la disposition des Ajacciens désireux d’en savoir plus sur l’Empereur. « C’est une première,précise Simone Guerrini, adjointe délégué à la culture, elle va permettre, dans cet écrin de la maison Bonaparte, de présenter de manière ludique et accessible, les collections de la bibliothèque Fesch mais aussi, grâce à l’outil numérique, de faire connaître bien au-delà de la Corse, les fonds patrimoniaux d’Ajaccio. »

À voir jusqu’au 10 janvier tout en visitant la maison natale de l’Empereur.