Paoli précurseur de la Nation Moderne
Patrie, Nation, Liberté sont les maîtres-mots ........
Patrie, Nation, Liberté sont les maîtres-mots de la révolte de la Corse contre Gênes qui deviendra, à partir de l’élection du Général Pascal Paoli en 1755, une véritable lutte d’indépendance contre la domination coloniale.
Paoli s’est attaché à unir les corses (clans, régions, groupes sociaux) et à jeter les bases d’un gouvernement populaire permettant à la diversité corse d'acquérir un caractère proprement national par l’organisation d’un État moderne.
La communauté corse divisée se constitua en un Peuple (groupement humain doté de traits distinctifs) et une Nation (groupement humain avec un caractère collectif) unis pour la Patrie et la Liberté, devenue devise.
Le peuple corse
se reconnaissait autour d'une langue et de valeurs morales et sociales spécifiques alternatives aux valeurs continentales (mode de vie chaste, morale sévère, vengeance d’honneur, unité spirituelle mêlant rites, superstition et revendication d’autonomie par rapport à l’institution de l’Église). Il réunissait une communauté avec des objectifs communs
(lutte contre Gênes, refus de se soumettre à toute puissance étrangère quelle qu’elle soit, soif d’indépendance et de liberté), quitte à accueillir pour cela les ennemis de ses ennemis à bras ouvert comme les commerçants juifs génois aptes à développer l'économie dans une île où beaucoup étaient paysans et pêcheurs.
Patrie et Nation apparaissaient comme étroitement imbriquées, la patrie étant le noyau affectif et la Nation, la réalisation politique et institutionnelle. Elles définissaient le concept de spécificité nationale, apparu dès le Projet de constitution pour la Corse, concept alors inconnu sous l'Ancien Régime.
Paoli développa le patriotisme corse en effaçant les petites patries locales dans l'union contre l’ennemi séculaire génois puis français. L'esprit patriotique corse s'est solidement ancré dans ses frontières naturelles d'une Patrie territoriale unitaire et unifiée.
Les actes patriotiques ont aussi permis à la Patrie d'exister et le gouvernement de Paoli a honoré le courage et la mémoire de ces guerriers qui s’étaient illustrés à son service.
L'ensemble des corses ainsi regroupés autour du Général, animés du désir d’assurer la survie de la Patrie et de parfaire une Nation, se sont organisés autour d’un État démocratique, dans lequel tout le corps social disposait de la souveraineté, une société égalitaire de citoyens dans laquelle les privilégiés n’avaient pas leur place, un égalitarisme social et de genre.
Trois composantes fondamentales constituaient le référent corse de Nation : unité et volonté générale projetant le groupe humain vers des objectifs déterminés; la Nation
n’étant pas une donnée naturelle, on y adhérait volontairement et librement ; souveraineté du corps social sur lui-même; caractère institutionnel, la Nation n’ayant de réalité que par la représentation nationale.
La Nation corse est apparue comme une Nation moderne, douée d’une personnalité juridique, qui marqua le passage d’un État conçu pour la guerre à un État conçu pour la paix, la valorisation de la société civile et des droits de l’Homme, concept développé ensuite par Rousseau et repris lors de l'indépendance des colonies anglaises d’Amérique.
Tout ce qui relevait de la Nation était défini par l’adjectif national. L’organe institutionnel par lequel s’exerçait la souveraineté corse, le Gouvernement national, se dota progressivement d’une série d’appareils d’État et d’établissements patriotiques (monnaie, système de taxes, armée, marine, université, imprimerie).
Pascal Paoli, en législateur éclairé et en chef charismatique a incarné l’inaliénabilité du caractère national ; tout était corse chez lui, sa manière de se vêtir, son comportement, si différent de celui des chefs d’État européens, sa religion, proche de celle du peuple, son souci de préserver les traditions de la société corse au moment même où il s’efforçait d’introduire une législation moderne.
Alexandre Santerian
Paoli s’est attaché à unir les corses (clans, régions, groupes sociaux) et à jeter les bases d’un gouvernement populaire permettant à la diversité corse d'acquérir un caractère proprement national par l’organisation d’un État moderne.
La communauté corse divisée se constitua en un Peuple (groupement humain doté de traits distinctifs) et une Nation (groupement humain avec un caractère collectif) unis pour la Patrie et la Liberté, devenue devise.
Le peuple corse
se reconnaissait autour d'une langue et de valeurs morales et sociales spécifiques alternatives aux valeurs continentales (mode de vie chaste, morale sévère, vengeance d’honneur, unité spirituelle mêlant rites, superstition et revendication d’autonomie par rapport à l’institution de l’Église). Il réunissait une communauté avec des objectifs communs
(lutte contre Gênes, refus de se soumettre à toute puissance étrangère quelle qu’elle soit, soif d’indépendance et de liberté), quitte à accueillir pour cela les ennemis de ses ennemis à bras ouvert comme les commerçants juifs génois aptes à développer l'économie dans une île où beaucoup étaient paysans et pêcheurs.
Patrie et Nation apparaissaient comme étroitement imbriquées, la patrie étant le noyau affectif et la Nation, la réalisation politique et institutionnelle. Elles définissaient le concept de spécificité nationale, apparu dès le Projet de constitution pour la Corse, concept alors inconnu sous l'Ancien Régime.
Paoli développa le patriotisme corse en effaçant les petites patries locales dans l'union contre l’ennemi séculaire génois puis français. L'esprit patriotique corse s'est solidement ancré dans ses frontières naturelles d'une Patrie territoriale unitaire et unifiée.
Les actes patriotiques ont aussi permis à la Patrie d'exister et le gouvernement de Paoli a honoré le courage et la mémoire de ces guerriers qui s’étaient illustrés à son service.
L'ensemble des corses ainsi regroupés autour du Général, animés du désir d’assurer la survie de la Patrie et de parfaire une Nation, se sont organisés autour d’un État démocratique, dans lequel tout le corps social disposait de la souveraineté, une société égalitaire de citoyens dans laquelle les privilégiés n’avaient pas leur place, un égalitarisme social et de genre.
Trois composantes fondamentales constituaient le référent corse de Nation : unité et volonté générale projetant le groupe humain vers des objectifs déterminés; la Nation
n’étant pas une donnée naturelle, on y adhérait volontairement et librement ; souveraineté du corps social sur lui-même; caractère institutionnel, la Nation n’ayant de réalité que par la représentation nationale.
La Nation corse est apparue comme une Nation moderne, douée d’une personnalité juridique, qui marqua le passage d’un État conçu pour la guerre à un État conçu pour la paix, la valorisation de la société civile et des droits de l’Homme, concept développé ensuite par Rousseau et repris lors de l'indépendance des colonies anglaises d’Amérique.
Tout ce qui relevait de la Nation était défini par l’adjectif national. L’organe institutionnel par lequel s’exerçait la souveraineté corse, le Gouvernement national, se dota progressivement d’une série d’appareils d’État et d’établissements patriotiques (monnaie, système de taxes, armée, marine, université, imprimerie).
Pascal Paoli, en législateur éclairé et en chef charismatique a incarné l’inaliénabilité du caractère national ; tout était corse chez lui, sa manière de se vêtir, son comportement, si différent de celui des chefs d’État européens, sa religion, proche de celle du peuple, son souci de préserver les traditions de la société corse au moment même où il s’efforçait d’introduire une législation moderne.
Alexandre Santerian
